:storygreen: :s3: đŸŽó §ó ąó „ó źó §ó ż :truro: A Truro Story

RĂ©ponse aux lecteurs

@Mourinho c’est clair que la premiĂšre place m’épargnerait bien des maux de tĂȘte en fin de saison, mais il est encore tĂŽt dans la saison

@alexgavi seul Volus sait ce qu’il ressent ou ne ressent pas pour sa femme. Oui, les tabloïds sont durs avec le coach

@Sythax dans toute ordure, y’a un fond de vĂ©ritĂ©. Ca dĂ©pend toujours de quel cĂŽtĂ© du prisme on prend la chose

Diner sous tension Ă  Londres




Londres, un soir de novembre. Les lumiĂšres tamisĂ©es du restaurant Scott’s Ă  Mayfair offrent un contraste saisissant avec la tension palpable qui habite Volus Colomba. Assis face Ă  Eric Perez, son prĂ©sident et ami, il s’efforce de masquer son trouble derriĂšre une coupe de vin rouge. Pourtant, l’attitude grave d’Eric, restĂ© silencieux depuis leur arrivĂ©e, n’aide en rien.

Les minutes s’étirent, et le prĂ©sident ne dĂ©croche toujours pas un mot. Volus, d’ordinaire patient, commence Ă  perdre son sang-froid.- « Bon sang, Eric, dis quelque chose. Ce silence me rend fou. Â»

Eric lĂšve lentement la tĂȘte, l’air faussement songeur.

Tu couches avec Linda ?



Volus manque de s’étouffer avec son vin. Il pose son verre prĂ©cipitamment, une quinte de toux lui Ă©chappant.

Quoi ? Mais
 Non ! D’oĂč ça sort ça ?



Eric esquisse un sourire en coin, satisfait d’avoir dĂ©samorcĂ© la tension. Mais son visage redevient vite sĂ©rieux lorsqu’il sort de sa sacoche deux journaux qu’il pose sur la table : le BBC Cornwall, avec un encart sur l’interview de Linda, et le Cornish Post, oĂč Warren Sillifant s’en donne Ă  cƓur joie.

Ce type ne peut pas me voir en peinture depuis que j’ai repris le club. Un canadien Ă  la tĂȘte du club local, et qui possĂšde aussi le club de rugby du coin. Il fera tout pour me nuire et Ă  travers moi, il t’attaquera. Et comme en plus, t’es pas du coin et que t’aimes la bibine
 Mais cette fois, il va trop loin.

Eric tapote la une du Cornish Post du bout des doigts.

Des problÚmes de trésorerie, hein ? Ce connard insinue que je suis en train de couler le club avec le stade, que tu es un dépensier, que tout part en vrille
 Tu crois que je me tourne les pouces depuis août ?

Il prend une gorgée de son whisky et repose son verre avec fermeté.

J’ai remis trois fois de l’argent dans ce club ces derniers mois. Trois fois ! Sans ça, on ne serait mĂȘme plus en tĂȘte du championnat !

Volus baisse les yeux. Il sait que la situation financiùre n’est pas simple, mais entendre Eric verbaliser ses efforts le frappe plus durement encore.

Et la dette du stade ? Elle est cadrĂ©e, Ă©chelonnĂ©e sur dix ans. ContrĂŽlĂ©e. Mais oui, Volus, on marche sur un fil. Notre budget est serrĂ©, et on n’a pas droit Ă  l’erreur. Mais dire qu’on est en faillite ? Ça me fout hors de moi.

Volus serre les poings.

Je vais répondre. En conférence de presse. Je vais démonter cet abruti point par point.

Eric lĂšve la main pour l’arrĂȘter.

Non, tu ne vas rien faire. Ce mec n’attend que ça pour t’étriper publiquement. Ta rĂ©ponse, c’est le terrain. On continue Ă  gagner et il n’aura plus rien Ă  dire.

Volus inspire profondĂ©ment, visiblement contrariĂ©, mais il finit par hocher la tĂȘte.

Le président adoucit alors le ton.

Il faut qu’on parle de toi aussi. Tu es en train de te tuer Ă  la tĂąche. J’y rĂ©flĂ©chis, et on doit trouver une solution. J’envisage de recruter un directeur sportif l’annĂ©e prochaine. Ça te soulagerait un peu.

Volus relĂšve les yeux.

Un directeur sportif ? J’y ai pensĂ©, mais seulement si c’est quelqu’un en qui j’ai confiance.

Évidemment. On ne va pas te coller un mec qui va te contredire sur tout. Mais ça va prendre du temps, et on doit bien rĂ©flĂ©chir au profil. Pour cette saison, c’est encore toi qui portera tout, je veux pas prĂ©cipiter les choses sauf si tu juges que c’est absolument nĂ©cessaire.

Volus soupire. Il sait qu’il est à bout, mais il a du mal à lñcher prise.

Et ma formation d’entraüneur ?


Eric grimace légÚrement.

Ça, on va devoir la repousser. Pour l’instant, on ne peut pas se permettre de t’avoir moins impliquĂ©.

Volus se passe une main sur le visage, fatigué.

Mais tu as dĂ©jĂ  progressĂ©. Ton anglais
 Bon, ce n’est toujours pas ça, mais au moins tu as appris quelques expressions locales, hein ? Linda t’a fait des compliments lĂ -dessus, non ?

Volus esquisse un sourire embarrassé.

Elle a dit que mon accent français Ă©tait charmant



Oh, mais bien sĂ»r
 Elle ne t’a pas proposĂ© un dĂźner, par hasard ?

Volus détourne les yeux, ce qui fait éclater de rire Eric.

Ne la laisse pas filer, mon ami. Elle a l’air bien
 Enfin, au moins physiquement !

Le reste du dĂźner se passe dans une atmosphĂšre plus dĂ©tendue, malgrĂ© les nuages qui planent toujours sur Truro. Mais une chose est sĂ»re : Volus Colomba n’a pas dit son dernier mot.

5 « J'aime »