@Pikouse Ça a beau être moins digeste et moins absurde, je suis satisfait de savoir que certains apprécient la rédaction
@WarsawBucher Houla, qu’est-ce que tu n’as pas dit là

C’est quoi ces théories bizarres sur l’état français ? Si ça continue tu vas me faire croire que Mitterand a commandité l’explosion d’un bateau de Greenpeace à l’autre bout de la planète
oui la blonde c’est Grizou
@BlackRabbit85 Non-ironiquement, je me fais quelques pages Wikipédia d’escrocs célèbres et quelques articles de Romain Molina pour trouver l’inspiration. C’est autobiographique, mais de la vie de quelqu’un d’autre

Bon c’est un peu relou à décalquer sur une partie FM, mais y’a toujours moyen de faire passer ses personnages pour des colossaux enculés
« Présentez-vous en quelques mots et dites-nous, tous les deux, la relation que vous aviez avec Avishai Sarfati. »
« Okay alors…je suis Landry Junior, joueur de football professionnel ivoirien, formé au Satellite FC. Ma relation avec Avishai Sarfati était…distante, et il valait mieux que ça reste comme ça. Surtout quand j’ai appris ce qu’il a fait derrière mon dos. »
« Heu…Lassina Diallo, footballeur semi-professionnel, formé au Satellite FC aussi. Personnellement, j’ai un bon souvenir de mon ancien entraineur…voilà quoi. Un homme exigeant, mais impliqué dans son travail. »
« Hm hm. Si nous vous avons réunis aujourd’hui, c’est pour évoquer la saison 2020-2021 du FC Satellite. C’était votre seule saison complète au sein du club, Landry, vous vous en souvenez bien ? »
« Ouais, un peu ouais. Je sais que sportivement, dans son ensemble, c’était…une année satisfaisante. Mais personnellement, j’en garde un mauvais souvenir, surtout à cause de la fin de saison. »
« Racontez-nous. »
« Donc…on avait fait une première moitié de championnat correcte, on avait eu un hiver super, on était solides 5e, la confiance était là…bon, y’a rien de plus à dire là-dessus. Les emmerdes sont arrivées après le Nouvel An…on a commencé à jouer de malchance, à perdre en confiance, et à partir de là, la spirale négative s’est enclenchée. Le problème, c’est qu’au lieu de calmer les choses…Avishai a activement contribué à les empirer. »
« Je me souviendrai toujours de cette stat : on avait gagné 22 points sur les six premiers mois, on n’en a gagné que 11 sur les six derniers. On s’est bien cassé la gueule. »
« Enfin, vite fait, quoi…on ne s’était pas tant vautré que ça au classement, au final. On est passé de la 5e à la 6e place. »
« Mais c’est vrai que certain l’ont vécu assez mal, au club. On ne savait plus qui accuser quand un match finissait mal. »
« Enfin ça, ce n’est vrai que pour les joueurs sensibles qui prenaient les engueulades d’Avishai pour eux. La plupart des joueurs avaient compris qu’Avishai était un con. »
« Lassina, avec le recul, vous pensez que c’était dû à quoi, cette baisse de forme ? »
"On a simplement levé le pied et joué de malchance, voilà tout. Notre objectif était le maintien, et avec un effectif dont la moyenne d’âge ne dépassait pas les 21 ans, c’était exceptionnel d’y être arrivé aussi tôt dans la saison…mais sans la pression du résultat, on a commencé à laisser filer beaucoup de points. "
« On était en surrégime depuis le début, en vrai. On accumulait de la fatigue, et c’est une dette qu’on a payée en fin de saison. Le naufrage a eu lieu en trois étapes : au début, quand on a commencé à enchainer 3 ou 4 matches sans victoire, l’entraineur Kader Diallo temporisait, il disait que c’était pas trop grave, que nos objectifs étaient quasiment remplis de toute façon…mais la confiance déclinait vite. »
« Puis d’un coup, d’un seul, c’est Avishai Sarfati qui s’en est pris à nous. Il a complètement ignoré le fait qu’on se donnait beaucoup trop, il a ignoré le fait que l’entraineur composait avec des moyens limités, et il nous a chié à la gueule plein de fois, comme si on était une bande de branleurs. Vous y croyez ça ? Un directeur sportif qui engueule des joueurs EN AVANCE sur leurs objectifs ? Il croyait quoi, qu’on allait jouer la montée ? Totalement déconnecté de la réalité, l’autre con. »
« Après, c’était pas…je veux dire, je comprends un peu, même si il a été sévère, on pouvait faire mieux… »
« Non, non ! De la merde ! On devait se maintenir, on s’est maintenu, point. On a fait mieux que ce qui était demandé, mais ce connard-là, il avait un peu trop pris goût à nos surperformances. À la fin, c’était limite si il passait pas ses discussions d’avant-match à nous insulter. »
« Faut remettre dans son contexte, Landry. Tu parles de ses réactions à chaud, là. Il nous engueulait pas, il était véhément parce qu’il voulait notre bien. »
« Mon cul. Tu veux parler de contexte ? On va en parler, t’inquiète. Pendant la 2e moitié de saison, un club rival a approché Kader Diallo, notre coach. Kader ne supportait plus l’atmosphère toxique qu’Avishai avait instauré au club. Il a vu une sortie, il s’est barré, zoup-là ! Lundi, on apprend que l’offre existe, Jeudi, Kader avait posé ses valises à la concurrence. »
« Donc Avishai a sorti son carnet d’adresse, et là, surprise : personne ne veut bosser avec lui. Il avait tellement lessivé l’équipe que sa réputation le précédait. Ajoute à ça le statut semi-pro…financièrement, ça fait pas rêver. Être sous-payé pour être sous les ordres d’un connard prétentieux qui ne se satisfait pas de bonnes perfs et qui n’est lui-même ni très compétent, ni très honnête, ça fait envie à personne. »
« Que s’est-il passé, alors ? »
« C’est Avishai qui a repris l’équipe en tant qu’entraineur. Puisque personne ne faisait le boulot assez bien pour lui…il allait le faire lui-même. Avec ses tactiques. »
« Mais rien n’a changé. »
« Si, ses résultats n’étaient pas si mauvais. On a eu quelques bons résultats avec lui. En plus, on a été très poissards, par moments. »
« Ah mais ça, c’était vous, les attaquants, qui se chiaient dessus. Aucun mental, aucune confiance, le coach qui vous enfonce encore plus…moi qui a connu le milieu pro, je peux te dire l’importance du mental, d’avoir un entraineur qui sait te remettre dans le rythme. Y’a une différence entre l’exigence et la tyrannie. Et ce serait trop gentil de dire qu’Avishai était seulement exigeant. Mais aucune remise en question de sa part, non, tout est de notre faute. »
« Parce que t’as été irréprochable, peut-être ? Souviens-toi de nos perfs…c’était pas les attaquants, les responsables. »
« Calmez-vous messieurs, calmez-vous. Landry, vous avez dit qu’Avishai n’était pas très honnête, pouvez-vous étayer ? »
« Pas vraiment malhonnête, plutôt…manipulateur. Comme il n’y avait quasiment plus de staff, il n’avait plus beaucoup de mecs prêts à collaborer avec lui. Quelques joueurs le défendaient encore… »
« C’est pas de la défense, c’est de la compréhension. »
« Je savais que tu te sentirais viser. Quelques mecs le défendaient encore, mais pour le reste, Avishai était seul. Alors…il s’est refait ses propres amis en équipe de jeunes. Il a été observer chaque mec, individuellement, il les a comparé un à un, il a fait ami-ami avec des gars qui voulaient entrer en équipe sénior, et il en a signé plein. Il a fait comme si…il était leur mentor, tu vois. »
« Évidemment, chaque signature s’accompagnait d’un prix qui allait devenir difficile à assumer… »
« Tenez, parlons-en de sa gestion financière, c’est à mourir de rire ! C’est même ça qui a commencé à mettre un froid entre lui et Serge Sako, le président. »
« Arrête Landry, tu fais du hors-sujet. On s’en fout. »
« Non non, continuez, ça nous intéresse. »
« Figurez-vous que, l’année d’avant, le club de Djékanou m’avait approché pour un transfert. Ils avaient mis 5000€ sur la table, et moi qui rêvait de jouer en D1, j’étais content ! Une somme pareille, c’était sûr que le Satellite FC allait accepter. Mais Avishai n’a pas voulu. J’étais trop précieux pour l’équipe, selon lui. On a eu une discussion, et on s’est mis d’accord sur une somme : si un club arrive avec MINIMUM 20 000€, il DEVAIT accepter. Je voulais moins, mais…il m’a eu à l’usure. »
« Et donc ? Quelqu’un a vraiment payé ? »
« Mieux que ça ! DEUX clubs étaient prêts à payer ! Mais je ne l’ai pas su. Entre l’arrivée du fax et mon téléphone, l’information a mystérieusement disparu. C’est plusieurs mois plus tard, dans une discussion banale avec le président Sako, que j’ai découvert le quiproquo : Serge Sako pensait que j’avais refusé parce que j’avais peur de la pression qu’une telle dépense mettait sur mes épaules, et moi…je ne savais même pas qu’une offre avait été faite. Quelqu’un, entre moi, le président et le club acheteur, s’est amusé à raconter n’importe quoi. »
« Hey, je connaissais pas cette histoire. »
« Evidemment. Ça aurait trop foutu la merde au club si ça s’était ébruité, surtout que j’ai découvert tout ça pendant notre période noire. Moi, j’ai toujours soupçonné Avishai d’avoir fait exprès de refuser l’offre à ma place. Il a dû croire que 20 000 balles serait un tarif prohibitif et lui permettrait de me garder…il a quand même dû nous mentir pour arriver à ses fins. »
« Et vous dites que ça a mis un froid entre Serge et lui ? »
« Ouais. Parce que c’était ma dernière année de contrat, et que l’année suivante, je suis parti libre. Donc Avishai s’est assis sur une mine d’or qui aurait grandement enrichi le club, il a provoqué des doutes sur son honnêteté, il a semé la zizanie…uniquement pour empêcher un départ qui a quand même eu lieu un an plus tard. Serge Sako a commencé à se méfier de ce mec qui prenait trop de pouvoir, mais qui faisait surtout beaucoup de conneries… »
« Mais euh…tu es sûr que c’était lui ? »
« Honnêtement, je ne sais pas de qui d’autre ça peut venir. Surtout quand on sait ce qu’il a fait après… »
« Pouvez-vous étayer ? »
« Pas vraiment, ce ne sont que des on-dit, moi je n’étais plus au club, de toute façon. Mais…vous êtes journalistes, vous m’avez l’air sérieux…si tout ce que je pense est vrai, vous n’allez pas tarder à déterrer quelques cadavres… »