:storygreen: :s17: :world: Vapeurs de kérosène (AS Concorde - D1 🇻🇺 )

Mais ouiiiiii le retour du grand Loozar !!!
J’ai tellement hâte de voir comment tu vas inventer et improviser tout ça :smiley:

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@kevos Tu l’as dit, difficile d’évoluer avec ce club :hoho:
@celiavalencia Hey oui, il y a du drama par ici Normalement, les dramas, c’est pas le genre de truc que j’apprécie, mais si c’est moi qui les crée, c’est une autre histoire :doge:
@Astar Tu ne peux pas savoir à quel point ce commentaire me fait plaisir, sachant que j’ai passé une part substantielle de mon adolescence autour d’une table de JdR -et une part toute autant substantielle de mes hypothétiques nuits de sommeil sur des forums RP, à peu près à la même période-
@BlackRabbit85 Certaines personnes de fm.net me connaissent décidément beaucoup trop bien :kappa:
@watermar C’est marrant parce que je me demandais exactement la même chose : comment je vais bien pouvoir improviser tout ça sur 10, 15, 20 saisons encore

~ 25 novembre 2021 ~


« Salut Avishai, t’es tout seul ? Je te dérange ? »



« Non non. L’entrainement est fini, tu peux venir, Serge. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »



« Il faut qu’on parle de l’ambiance au club. Il se passe quelque chose de…malsain ici. Tu vois ce que je veux dire, n’est-ce pas ? »



« Mmmmh…pas vraiment. Enfin, si, je vois qu’il y a un problème, plusieurs problèmes, même. Mais je ne sais pas si je les qualifierais de « malsain », qu’est-ce que tu entends par là ? »



« Hey bien, les joueurs s’entendent bien entre eux et respectent ton autorité, pas de problème avec ça…mais je ressens comme une forme d’anxiété dans l’effectif et dans le staff technique. La confiance est plutôt basse, notre optimisme a disparu, l’avenir ne nous a jamais paru aussi incertain. »



« C’est dommage, parce que cette saison n’est pas si horrible. Mais je vois bien que ça a un impact sur la façon dont on joue. On est crispés, on panique pour rien, et on se déconcentre trop vite. Toi qui est responsable de l’équipe première, tu n’es pas d’accord avec moi ? Tu ne trouves pas que ce que je dis correspond à ce que tu vois sur le terrain ? »



« Écoute Serge, de ton siège de président du club, tu vois tout, mais moi, de mon banc d’entraineur, je comprends tout. Il y a bien un mal-être au club, mais c’est la conséquence de grosses défaillances dans l’effectif. Si les joueurs n’ont pas confiance en leurs propres capacités…ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux mêmes. Personnellement, j’ai fait du mieux que je pouvais pour que cette équipe tourne bien, ce n’est pas de ma faute. »



« Je ne t’accuse de rien, hein ! Enfin…si, un peu. Il parait que tu es un coach intransigeant, et ça, c’est bien. On est un petit club, on a des ressources limitées, il faut se faire violence pour se donner les moyens de notre ambition. »



« Mais j’entends des choses, par rapport à tes méthodes de travail, qui ne me rassurent pas. Il parait que les joueurs vivent dans la crainte. Tu es sévère et exigeant envers eux, mais assez peu ouvert à la discussion, je me trompe ? »



« Je t’arrête tout de suite, Serge. Oui, il m’arrive de leur gueuler dessus…comme tous les entraineurs de l’histoire du foot dans tous les clubs de football du monde. Mais je ne les engueule pas pour rien. Je me le permets car on est clairement en déclin sur cette saison, par rapport aux deux précédentes. »



« Si je m’autorise la moindre indulgence, j’ouvre une brèche, une faiblesse dans mon autorité, et les joueurs vont s’en servir pour me couler. Ça ne leur rendrait pas service si je n’étais pas sévère. Je veux que les joueurs comprennent qu’ils pourraient faire bien mieux. »



« Il pourrait faire bien pire, aussi ! Et d’ailleurs, faire pire, c’était ce à quoi on s’attendait. Ça fait trois ans que tout le monde dit qu’on va se casser la gueule, mais une fois de plus, en 2021-2022, on dépasse nos objectifs de l’année. Je crois que tu t’habitues un peu trop vite aux succès, et que tu oublies qu’il ne faut pas brûler les étapes. »



« Serge, je suis sous tension en ce moment, alors ne viens pas en rajouter, s’il-te-plait. »



« Sous tension ? De qui ? De moi ? Parce que c’est moi, ton unique supérieur hiérarchique, et personnellement, je me contente des résultats qu’on a obtenu jusqu’à présent. Ce serait génial si on pouvait faire encore mieux, bien sûr ! Mais je ne vois pas ce qu’on pourrait reprocher à un effectif pareil, qui obtient des résultats pareil, alors qu’on a perdu notre meilleur joueur l’été dernier. »



« Pour solution de remplacement, on n’a eu qu’un milieu de terrain tout juste correct. Et ça, ce sont des transactions dont TU as eu l’idée. »



« Donc oui, je pense que ce club produit déjà son meilleur football, et que tu devrais être plus magnanime avec tes collègues de travail. Ça met une ambiance vraiment étrange ici, et tu en es partiellement responsable. »



« Tu as tout faux, encore une fois. Landry Junior était effectivement un joueur de grande classe, mais l’équipe contient encore ses cadres, et on commence à avoir une profondeur de banc. Quand tout marche, on voit qui peut tirer l’équipe vers le haut… »



« Le problème, c’est le mental et l’efficacité de mecs devant. J’ai créé un système tactique dynamique, solide, qui permet de se créer de nombreuses occasions… »



« Y’a plus qu’à pousser au fond, on est une des équipes qui se crée le PLUS de situations dangereuses ! Et ces connards-là ? Ils vendangent tout ! »



« Incapables de faire une tête dangereuse ! Incapable de tenter leur chance si ils ne sont pas dans les 6 mètres ! Une vraie bande de glandus. Voilà pourquoi je râle après mes joueurs ! Parce que, si ils s’en donnaient les moyens, ils pourraient jouer bien plus que le maintien ! Mais la fainéantise de mes propres hommes nous plombe. »



« C’est ton rôle de les remettre dans le droit chemin, alors. C’est littéralement pour ça que je viens te voir aujourd’hui : pour t’encourager à chercher à redonner de l’espoir à l’équipe, plutôt que de tout le temps les rabaisser ! Met un peu d’eau dans ton vin, merde. On est pas en Ligue des Champions, on se bat pour le maintien…et on l’aura très certainement. »



"Attends, quoi ? Qu’est-ce que tu voudrais, alors ? Que je félicite les joueurs quand on est incapables de tenir une avance au score plus de 10 minutes ? Que je baisse mon froc pour des mecs qui font 3 tirs cadrés sur 20 tirs tentés ? Que je les invite au resto et qu’on fasse des activités de team building avec des joueurs…qui ne viennent même plus à l’entrainement ? "



« Arrête d’être susceptible comme ça ! Je dis pas ça pour t’humilier, ça fait deux ans et demi que tu as ma confiance ! Je t’offre une piste pour te sortir de nos problèmes, je suis ouvert à la discussion, et toi, tu te braques tout de suite ! Tes joueurs veulent attendent peut-être quelque chose de ta part, une remise en question constructive, une remarque sur ce qui est positif, quelque chose qui leur indique ce qu’ils font bien. »



« Y’a une ENORME différence entre ce que cette équipe voudrait entendre et ce qu’elle a besoin d’entendre. Les joueurs sont des branle-couilles, je leur offre déjà tout ce dont ils ont besoin pour être performants, et ces cons-là me laissent tomber dans les moments importants. Le moral ira certainement bien mieux quand nos gars nous montreront ne serait-ce qu’un dixième de ce que j’attends d’eux. »



« Hey, n’inverse pas tout. Si les joueurs se sentaient soutenus, ils seraient certainement moins crispés devant le but. C’est le moral PUIS les perfs, pas l’inverse. »



« J’ai déjà entendu des conneries de gens qui n’y connaissaient rien, mais alors toi, on croirait que tu le fais exprès ! Je n’ai pas de pouvoirs magiques, si ces ingrats sont incapables de contrôler leurs émotions, ils n’ont rien à faire dans un championnat où on les PAYE pour jouer. »



« Très bien ! Tu reconnais que tu ne contrôles pas tout, alors ! Contente-toi des quelques victoires qu’ils sont déjà capables de choper. »



« Tu te moques de moi, Serge ? Quand je suis arrivé il y a deux ans et demi, tu me critiquais parce que je te parlais de la relégation en D3, tu me disais que je manquais d’ambition. Et là, j’ai de l’ambition, et tu me recritiques pour ça ! »



« C’est pas de la critique, bordel c’est… Bon. Tu sais quoi ? Arrêtons là. Je vois bien que tu ne voudras pas changer tes méthodes. Continue de faire…ce que tu fais. On aura notre maintien, pas de problème. Mais crois-moi…tout ça finira par te retomber sur le coin de la gueule, un jour. »



« C’est ça ouais. Qu’est-ce que tu vas faire ? Raconter nos malheurs dans la presse ? Ha, j’voudrais bien savoir quel journaliste serait intéressé par une histoire comme ça, tiens. »

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Il a la rage avishai
Une telle attitude pour se faire virer

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LA BAGARREEEEEEEEEEEE ! :facepunch:

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Mdr il est tendu Avishai, il s’est fait recaler par une meuf la veille? :kappa:

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@celiavalencia Bizarrement dans le milieu pro, ce genre de grande gueule ne se fait pas tant embêter que ça par la hiérarchie :smile:
@Pikouse ÇA VA SAIGNER
@BlackRabbit85 Nan, ce n’est quand même pas SI autobiographique que ça :kappa:


« Franchement, tu le crois ça ? Ils vendent encore des lecteurs VHS en Côte d’Ivoire ! Et ils servent toujours ! »



« Oui oui, j’ai compris Aaron, c’est la 4e fois que tu t’extasies sur le fait que les cassettes existent encore ! Allez, allume le lecteur maintenant. Elle date de quand, cette interview d’Avishai, déjà ? »



« 19 mai 2022, juste après la fin de la saison 2021-2022. Apparemment, les bisbilles du FC Satellite avaient commencé à fuiter dans la presse locale, et Avishai avait dû s’expliquer sur une chaine régionale. Mais le truc c’est que…dans cette interview, là, ils disent des choses que personne ne nous avait encore dites. Tu vas voir…tu t’attends à tout, mais pas à ce que je vais te montrer. »



« Pourquoi ? »



« Tu vas voir, je te dis ! »





grzzzzzzzzz



« …tout d’abord, merci d’avoir accepté de répondre à notre interview, monsieur Sarfati. Au cours des dernières semaines, des rumeurs sur votre gestion du FC Satellite ont été relayées dans la presse, par des informateurs inconnus qui seraient dans votre entourage proche. Vous êtes bien au courant de tout ça, je ne vous apprends rien. »



« Oui, tout le monde a entendu ce qui s’est dit sur nous. »



« Bien que personne ne sache si ces allégations sont vraies ou fausses, elles ont fait suffisamment de bruit pour que la réputation du FC Satellite en pâtisse. C’est pourquoi vous avez accepté de remettre les choses au clair. Êtes-vous prêt à répondre à mes quelques questions ? »



« Je suis prêt, je vous dirai tout ce que vous avez besoin de savoir. »



« Très bien. Alors commençons. Il est dit que le torchon brûle entre votre président et vous, à cause de nombreux désaccords sur la façon de gérer les relations humaines au sein de l’effectif. On dit que vous en êtes même déjà venu aux mains…est-ce que tout ça est réel ? »



« Ahah ! Non, c’est une grossière exagération. C’est vrai que, en ce qui concerne le volet psychologique de la gestion d’un club de foot, nous n’étions pas dans le même paradigme. Moi, je pensais qu’il fallait resserrer les boulons, mais lui était plutôt favorable au dialogue et à l’indulgence. Avec le recul, la bonne approche était…un truc à mi-chemin. On est revenu aux bases tactiquement, on s’est tous remis en question…mais on a bien fait comprendre aux gars que ce ne serait pas magique, et qu’ils devaient y mettre du leur. »



« Les résultats étaient plus fidèles à ce qu’on cherchait à obtenir. Les gars ont compris ce qu’on leur a dit. Surtout à la fin, où nous avons systématiquement été chercher des points face à des mal classés. En jouant bien, en plus ! »



« Mais c’est vrai que, psychologiquement, on avait un truc qui tournait pas rond. On a souvent eu du mal à garder une avance, et quand on marquait, il fallait s’attendre à ce qu’on perde notre concentration. Ça a donné quelques aberrations… »



« Mais ça a fini par se rééquilibrer. Au bout du compte, on a eu un bon classement. »



« Oui, mais cette histoire de violences physiques entre Serge Sako et vous ? »



« Ça me fait franchement rire. C’est une connerie totale. Il y a eu des explications d’homme-à-homme et quelques chicanes de la part de mecs qui avaient clairement choisi leur camp…mais je ne serais pas là si j’avais eu à m’en prendre physiquement à qui que ce soit. Cette histoire ne peut pas venir d’un interne du club, car tous ceux qui travaillent ici savent bien que nous sommes à des années-lumière d’en venir à la bagarre pour régler nos problèmes. »



« Dans le même esprit, on a entendu que vous aviez recours à des méthodes extrêmes pour obliger vos joueurs à surperformer. On parle d’exercices d’entrainement qui ressemblaient à du bizutage, d’horaires improbables, de harcèlement psychologique, d’intimidation… »



« Ah ah, ouais, on nous met un peu tout le dos. Pouvez-vous rentrer dans le détail ? J’ai envie de me marrer un bon coup. »



« Il parait que vous alliez klaxonner, en pleine nuit, devant les maisons des joueurs qui ne faisaient pas assez d’effort. Ou que vous organisiez des entrainements la nuit, dans le noir, pour forcer vos hommes à bien se placer avec le minimum de vision nécessaire…en laissant volontairement des plots sur le terrain, pour que les joueurs imprudents se fassent mal. On raconte aussi que vous exploitiez la peur de l’eau de certains de vos employés qui ne savaient pas nager, en leur faisant faire des exercices à la piscine. Ou que vous laissiez trainer des bonbons au laxatif dans les vestiaires, pour punir les joueurs tentés d’avoir une mauvaise hygiène de vie. »



« Ouais, on entend un peu tout et n’importe quoi, tout est bon pour me faire passer pour un cinglé. Je reconnais avoir été exigeant, mais tout ça, là, c’est aussi de la connerie. Et puis mes joueurs ont déjà assez souffert comme ça… »



« En parlant de vos joueurs…on a souvent entendu des plaintes de membres de l’équipe qui estiment que, si vous ne loupiez jamais une occasion de souligner leurs ratés, vous ne faisiez pas preuve d’une reconnaissance équivalente quand ces derniers performaient. Et cela aurait instauré une ambiance oppressive dans le vestiaire, pendant un temps. »



« Je reconnais mes torts, cette histoire est vraie. Avant, je me disais que parler n’était nécessaire que quand il y avait quelque chose à corriger. C’est la plus grosse erreur de ma vie. Il y a un livre de Dale Carnegie qui explique que la plupart des gens crèvent d’envie d’avoir un peu de reconnaissance, et donc, ce n’est pas inutile de dire à quelqu’un qu’il fait du bon travail. J’ai été des deux cotés de la barrière, et c’est vrai que, quand on m’a dit que les fans étaient contents de ce que j’avais fait…j’ai ressenti un soulagement inhabituel. J’imagine que c’est ce que mes hommes ressentent quand je leur dis que je suis fier d’eux. »



« Voilà une autre histoire : il parait que vous avez eu recours aux services d’hypnotiseurs, des sorciers, et même de prostituées pour redonner le moral à vos joueurs. Vous confirmez ? »



« L’hypnose, c’est vrai, mais ce n’est pas aussi bizarre qu’on le pense. Pour la gestion du stress, c’est radical. Pour les sorciers…beaucoup de joueurs croient en la magie, je n’exclus pas que certains aient été faire des rituels en privé, mais personnellement, je ne m’y intéresse pas. Quant aux prostituées…allons, un peu de sérieux. Même si je le voulais, et même avec la bonne santé économique du club, je ne pourrais pas payer de quoi satisfaire tous mes joueurs. En plus, ça fatigue les jambes. »



« La bonne santé économique du club, vous avez dit ? Ça tombe bien, une rumeur affirme que le club ne recrute que très peu, justement car le FC Satellite a un bilan financier très mauvais. Qu’en est-il réellement ? »



« Je vois d’où vient cette rumeur, et je connais aussi toutes les débilités qui ont dérivé de cette histoire. On aurait tout foutu dans des produits dopants, je me serais accaparé le magot, on aurait tout parié en bourse ou sur des NFT, on aurait acheté des arbitres…le simple fait que le bouche-à-oreille parte dans tous les sens aussi vite, ça prouve que personne ne savait ce qui était vrai à la base. »



« Mais le fait que le club recrute peu, c’est une réalité, n’est-ce pas ? »



« Oui, mais il n’y a rien de bizarre là-dessous. La deuxième division ivoirienne n’est pas très attractive, notre club est un des moins bien dotés financièrement…et notre centre de formation a dégoté des jeunes abidjanais intéressants pour nous. »




« Mais vous pouvez ranger ces histoires de détournement de fonds, d’activité illégale ou que sais-je encore au placard. Le Satellite FC ne va pas mal ; je dirais même qu’il n’a jamais été aussi stable. La saison 2022-2023, qui se profile à l’horizon, est déjà pleine de promesses… »



brrzzzz



« T’as vu ça ? Il avait l’air gentil, là. Pas vantard pour un sou. C’est pas du tout le Avishai qu’on nous a présenté. »



« Mouais, nan, je sais pas. C’est exactement ce qu’il voudrait que tu croies. Je connais bien les gars comme ça ; ils font genre ils sont super sympa en public, mais en privé, c’est des putains de tarés. Comme ça, impossible de les critiquer, sinon c’est TOI qui passe pour la connasse. Il soigne juste son image publique. »



« Il s’est peut-être aussi fait botter le cul ! Il y a tellement de gens qui le détestent… »



« Mouais, mais dans le doute, je préfère l’hypothèse qu’il essaye d’avoir le grand public dans sa poche avec un air gentil. Je veux dire…il y a encore des anciens joueurs qui le défendent, sa réputation ici n’est pas que négative. Au fait, c’était quoi les trucs bizarres dont tu me parlais ? »



« Je voulais que tu remarques les rumeurs. Ça te parait pas bizarre, toutes ces histoires ? Genre…cette interview là, c’est vraiment une longue succession d’histoires rocambolesques, mais en même temps, ça va dans le sens de tout ce qu’on avait entendu jusqu’à présent, avec notre propre investigation. Est-ce qu’il y a du vrai là-dedans, ou est-ce qu’Avishai s’est fait un ennemi qui a cherché à le détruire dans les médias ? »



« C’est un peu des deux, je pense. Quelqu’un a dû se plaindre publiquement d’Avishai, le téléphone arabe a fait son œuvre, et les gens ne l’aimaient pas et ont colporté ça avec grand plaisir… Surtout que les médias aiment bien entretenir ces histoires débiles et sensationnelles…on est journalistes toi et moi, tu sais de quoi je parle. Mais tu as raison, on peut se demander si des trucs vrais se sont glissés là-dedans…il faut qu’on creuse. »



« Ce serait génial, Debra…mais c’est impossible. Il y a trop d’anecdotes invérifiables dans ce que la meuf a raconté. Personne ne connait assez bien le FC Satellite ET Avishai Sarfati pour nous donner ces infos. »



« Mais avoue que ce serait génial si on pouvait savoir…ce serait une sacrée valeur ajoutée dans notre documentaire…t’es pas d’accord ? »


« Oui, ça, c’est sûr. Mais là, c’est des trucs trop ponctuels, trop brefs dans l’histoire. Y’a que Avishai qui sait vraiment ce qu’il s’est passé. Personne ne pourra nous donner un 2e témoignage sur tous ces…racontars. »


« Tu es sûr ? Parce que moi, je vois très clairement quelqu’un qui peut nous aider… »

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Avishai a une belle carrière d’homme politique devant lui :kappa:

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Le petit jeu du récit qui consiste à deviner qui sont les vraies personnes derrière les visages est fun :grin:
La journaliste qui interview avishai ne fait penser à CR7.
En tout bien tout honneur hein :open_mouth:

Sinon en vrai, il a mauvaise réputation mais le club roule bien quoi.

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@BlackRabbit85 Non-ironiquement, je me fais quelques sections « Controverses » sur les pages Wikipédia de politiciens célèbres pour trouver l’inspiration, qui sait ce que la suite de l’histoire nous réserve :kappa:
@WarsawBucher J’ai été moi-même surpris de la ressemblance, et pourtant, ce n’est PAS Cristiano Ronaldo mais un légendaire natif d’Abidjan. D’ailleurs voici la photo originale :smile:


« Excusez-moi…vous êtes Marie-Madeleine Sako ? »



« Euh… Ah ! Oui, vous êtes le journaliste anglais, c’est ça ? »



« Oui, Aaron Blair. Vous pouvez m’appeler Aaron. Merci d’avoir accepté de me rencontrer. Dites-moi, ça vous dit de changer d’endroit ? Il y a trop de monde ici, j’ai peur qu’on ne s’entende pas parler. »



« Non ça ira, je vous assure ! C’est convivial, je voulais que vous vous sentiez le bienvenu ici. Les coins calmes et isolés, c’est pas mon truc. Asseyez-vous, Aaron. »



« D’accord, d’accord, merci. Bon, je vais faire vite. Je suis actuellement en train de réaliser un documentaire sur la vie d’Avishai Sarfati. Il a travaillé comme entraineur au Satellite FC…le club dont votre père a été président pendant plusieurs années. Vous nous aviez dit au téléphone que vous vous souveniez bien de lui…pouvez-vous nous en dire plus ? »



« Bien sûr. Quand j’ai commencé à entendre parler d’Avishai Sarfati, j’étais ado. Aux repas de famille, mon père racontait des anecdotes sur son nouveau collègue français qui avait un caractère bien trempé et des idées farfelues…ses histoires nous faisaient bien rire, mes frères et moi. On a même eu l’occasion de le voir en vrai, 2-3 fois, quand mon père l’invitait à dîner. Mon souvenir le plus marquant de lui doit dater de l’été 2022… »



« Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a eu d’important cette année-là ? »



« Papa avait embauché un nouvel entraineur adjoint pour épauler Avishai. Un certain Cédric Fofana, jeune mais avec quelques piges au niveau amateur… »


« Ça faisait un moment que le club manquait de personnel, donc un trentenaire déjà rompu à l’exercice, à un poste clé, ça se refuse pas. Le truc, c’est que Cédric, il avait le même caractère qu’Avishai. Lui aussi avait une fierté mal placée et un caractère lunatique. Et en plus, il était confiant en ses compétences…TRÈS confiant. Vous voyez où je veux en venir ? »



« Problème d’égo ? »



« Exactement ! Juste avant la saison 2022-2023, alors que les pronostics se faisaient, tout doucement, de plus en plus optimistes sur l’avenir du club… »


« …et que le club se constituait une base de fans fidèles… »


« …ET que les moyens alloués étaient de plus en plus gros… »


« …hey bien, l’ambiance au sein du club devenait complètement absurde ! Dés les premiers jours de leur cohabitation, Avishai et Cédric essayaient de se prouver mutuellement leur intelligence. Ils n’arrêtaient pas de montrer qu’ils s’y connaissaient mieux en football que l’autre. C’était un vrai concours de bite, c’était à celui qui sortirait l’info la plus méconnue ou qui arriverait à prouver que l’autre se trompe. Au bout d’un moment, il leur était physiquement IMPOSSIBLE de tomber d’accord : si quelqu’un disait un truc, l’autre devait dire son contraire, même si il ne le pensait pas. Au début, c’était des petites remarques de monsieur je-sais-tout, mais à la fin, c’était de vraies engueulades ! Devant les joueurs, dans les vestiaires ! »



« Les résultats ont dû être mauvais, dans un contexte comme celui-là, non ? »



« Hey bien c’est ça qui a surpris tout le monde… »




« 24 points, c’était le meilleur bilan semestriel du FC Satellite. Leur collaboration marchait bien, en fin de compte. »



« Comment c’est possible, selon vous ? »



« Oh, je pense que c’est logique, en vrai. Avant, la moitié de l’effectif craignait Avishai, tandis que l’autre moitié en avait marre et ne le prenait plus au sérieux. Personne ne l’aimait vraiment ; au mieux, ils en avaient peur. Mais maintenant qu’Avishai avait un rival…il avait besoin de la sympathie de ses hommes, il ne FALLAIT pas que son adjoint devienne plus populaire que lui dans le vestiaire. Alors il est devenu plus sympa, il a commencé à FELICITER ses joueurs quand ils faisaient du bon taf. Du point de vue des joueurs, c’était un soulagement, s’entrainer redevenait un plaisir ! »



« Les joueurs étaient vraiment du côté d’Avishai ? »



« Je ne sais pas. Je dirais plutôt qu’ils ont enfin vu l’homme faillible qu’il était vraiment. Parce que la vérité, c’est que, dans sa petite guéguerre contre Cédric, c’est clairement Cédric qui gagnait. Il s’y connaissait mieux en football, c’était une certitude. Et même si Avishai ne l’admettra jamais…ça lui a fait du bien, qu’on lui fasse fermer sa gueule. Dans le fond, Avishai n’avait pas de mauvaises intentions, ce n’était qu’un petit con qui avait besoin qu’on le remette à sa place une fois de temps en temps. »



« Donc les bons résultats du FC Satellite, c’était grâce à Cédric ? »



« Non…enfin, pas que ! Mon père vous en aurait parlé mieux que moi, mais je crois que l’équipe a aussi bénéficié de l’apport de quelques nouvelles têtes. »





« Et le centre de formation du club avait pondu juste assez de minots talentueux pour que l’effectif ne tombe pas à court de titulaires potentiels. Beaucoup de joueurs se sont démarqués en bien, notamment parmi les nouveaux arrivants. »


« Y’en a même un qui a marqué un quintuplé ! »


« Avishai était-il content ? Je veux dire…évidemment qu’il est content si l’équipe qu’il entraine recommence à gagner…mais vous avez laissé penser que son adjoint avait été un acteur majeur de cette bonne première moitié de saison…je suppose qu’il y a eu pas mal de jalousie entre les deux. »



« Je ne suis pas dans sa tête, je ne peux pas vous dire. La jalousie, oui, c’est clairement le dénominateur commun de leurs interactions. Mais je pense que ça les a fait grandir, de s’infliger réciproquement ce qu’ils avaient fait subir aux autres. Avishai a dû comprendre qu’il aurait pu facilement faire l’unanimité auprès de ses joueurs si il s’était concentré sur le jeu plutôt que d’avoir des joueurs soumis. Ils auraient même pu lui pardonner la sévérité de ses méthodes. D’ailleurs, Cédric semblait valider implicitement l’approche tactique d’Avishai…c’est bien le seul truc où il n’a pas cherché à le contredire, tiens. »


« Vous parlez de la sévérité de ses méthodes…tout ça me rappelle des rumeurs qui avaient circulé sur Avishai, comme quoi il prenait un malin plaisir à faire faire des exercices d’entrainement complètement sadiques à ses joueurs… »



« Ahahah ! Ah oui, ça ! Vous n’y croyez pas, quand même ? »



« Je…j’en conclus que, selon vous, toutes ces histoires sont fausses ? Le klaxon à minuit devant les maisons des joueurs, les exercices dans la piscine avec des mecs qui ne savent pas nager… »



« On va être clair : tout a été inventé de A à Z par une poignée de journalistes. Il n’y a rien de plus mesquin qu’un journaliste vexé, et Avishai, il les vexait souvent. Depuis le début, les conférences de presse, c’était son défouloir. Alors les journalistes se sont vengés…ils faisaient circuler tout et n’importe quoi pour coller une sale réputation à Avishai. Il a même dû donner une interview à la télé pour s’expliquer ! »



« Oui, j’ai vu cette interview, ahah ! Et que pensait votre père de la rivalité entre Fofana et Sarfati ? Il avait choisi son camp ? »



« Non, pas vraiment. Cette rivalité, c’est exactement ce qu’il voulait en recrutant Cédric. »



« Comment ça ? »



« Mon père en avait marre d’être gentil avec Avishai, alors que ce dernier n’avait d’empathie pour personne. Mais en même temps, les résultats étaient là, il fallait garder ce niveau de performance. Alors il a trouvé la combine : rediriger la colère d’Avishai vers un adjoint qui avait les mêmes défauts. Lui faire bouffer de sa propre tambouille jusqu’à épuisement… Dites-moi Aaron, ça va ? Vous ne m’écoutez plus, là. »



« Si si, je vous écoute ! Mais…bah, je suis un peu déçu de ce que j’apprends pour l’instant. Je ne suis pas censé vous le dire, mais notre producteur…le mec qui finance notre documentaire…il nous a fait comprendre qu’on devait dénoncer les méfaits d’Avishai Sarfati. C’est ça la ligne éditoriale de notre travail, il faut que le public se scandalise de ses actions. »



« Je vois. Je croyais que le travail de reporter allait dans l’autre sens : d’abord on enquête, ensuite on conclut. »



« Oui, c’est ce qu’on fait quand on n’a pas d’objectif de rentabilité. »



« J’imagine que ses prises de bec avec ses collègues, c’est pas assez sulfureux pour vous, n’est-ce pas ? Vous auriez aimé apprendre des trucs plus graves ? Vous avez découvert quoi, jusqu’à présent ? »



« On a appris qu’Avishai avait escroqué son ancien employeur pour toucher un double salaire. Il a manipulé votre père pour faire renvoyer l’ancien entraineur et prendre sa place. Il a menti à plusieurs joueurs et interféré avec les procédures officielles pour empêcher des transferts qui l’emmerdaient. Et d’une manière générale…son comportement avec les joueurs n’est pas correct. On pense qu’il est motivé par l’appât du gain, ou la soif de pouvoir, mais ses motivations générales restent floues. »



« …je reconnais que c’est un peu léger pour un documentaire censé faire fuiter des informations qui vont ébranler le monde du football. »



« Si ça ne tenait qu’à moi, peut-être que j’abandonnerais le projet. Mais ma collègue est déterminée à amasser le plus d’infos possible. »



« Bah…Avishai a bien fait quelques saloperies, mais ici, à Abidjan, ça se limite à de l’anecdote, à des commérages de collégiens. Sauf…ouais okay, y’a peut-être eu UNE fois où il a vraiment déconné. Vous avez entendu parler du Zogotounga ? »



« Le quoi ? »



« Le Zogotounga. »



« Ça ne me dit RIEN du tout. »



« soupir…alors prenez un verre Aaron. Au vu de ce que j’ai à vous expliquer…la soirée ne fait que commencer. »

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J’ai tapé Zogotounga sur google, il y a un site du même nom mais je ne pense pas qu’il y ai un rapport ou alors tu n’est pas top en dessin. :smiley:

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Un vrai soap opera, coupé au moment où la tension est à son comble ! :smiley:

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je me demande ce que c’est zogotounga
un truc bien hard ?

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Vivement la fin de leur soirée pour savoir ce qu’est cette histoire au nom plus qu’intriguant ! :slight_smile:

Par contre, je suis sur de connaitre ce visage mais impossible de trouver le nom.

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Sacré duo, sans le trou d’air d’un mois, c’était podium pour le Satellite!
Mais le Zogotounga, ca sent les soirées de Berlusconi avec les femmes :kappa:

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@Segmann J’ai vu ça moi aussi :hoho: Ce site me rappelle la légende du shitpost Sandwich Puissant, j’en viens même à me demander si ça ne vient pas de la même personne. C’est d’autant plus incroyable que le mot « Zogotounga » me venait de l’ancien forum de prims.fr, lui aussi connu pour son absurdité extrême :face_with_monocle: Ça doit être une sorte de cri de ralliement des surréalistes d’Internet :kappa:
@Sythax Qu’est-ce que tu crois, j’ai tout appris en me faisant l’intégrale de Plus Belle la Vie :supervillain: En cliffhanger je suis imprenable :supervillain:
@celiavalencia @BlackRabbit85 Okay, okay, le nom a des sonorités qui collent parfaitement à ce qu’on attribuerait à une pratique sexuelle…mais je retiendrai que c’est vous deux qui avez eu l’idée, pas moi :kappa:
@WarsawBucher En effet, c’est un visage bien connu de la Ligue 1 et de la Premier League qui se cache derrière ces traits :smile:


Donc ça se divise en deux phases : la phase de « Rivière » qui ressemble à du blackjack, et une phase de « Plage » qui ressemble à une bataille navale. Le but, c’est de dévoiler deux As dans la partie Plage, et pour avoir le droit de dévoiler des cartes, tu dois marquer un certain nombre de points dans la partie Rivière… Mais attention ! Tu as trois cartouches que tu peux perdre si tu ne réussis pas à…



T’es vraiment pas obligé de m’expliquer les règles du jeu, Aaron. Dis-moi juste en quoi ça concerne Avishai.



Bon d’accord. Je vais te redire tout ce que Marie-Madeleine m’a raconté, mais évidemment, c’est de SON point de vue, on peut pas être sûr que c’est fiable à 100%. Et aussi, on était tous les deux alcoolisés hier, il est possible que ma mémoire ne soit…



On s’en fout, raconte quand même !



Okay, okay. Comme on le sait déjà, la saison 2022-2023 du FC Satellite était bonne. Les gars avaient enfin une équipe, un staff complet…du coup, les résultats obtenus cette année-là était excellents, même pendant la phase retour.


C’était carrément la meilleure saison de leur histoire !


…et ça leur a permis de frôler le podium à la fin. C’est dingue hein ? Tout le monde disait depuis quatre ans que ce club ne survivrait pas à la D2, mais c’est l’exact inverse qui se produit.


Sauf que surperformer à ce point, ça a un coût…que le FC Satellite ne pouvait plus assumer.


Alors le président a pris les choses en main pour ne pas entrer dans cette spirale infernale. Par exemple, il a accepté des ventes record au nom de l’entraineur…


…ce qui n’était pas un problème pour l’équipe, puisque la profondeur de banc permettait un turnover. Par conséquent, les meilleurs éléments sont restés les mêmes jusqu’au bout…


…et d’autres jeunes ont intégré l’équipe première, plus tard dans l’année.





Attends…accepter des grosses ventes en son nom ? Avishai a laissé faire ça ?!



Je sais, c’est surprenant, mais il avait pas le choix. Tout le monde a vu qu’Avishai était un entraineur bien plus efficace quand on lui faisait fermer sa gueule. Ce n’était pas un meneur d’hommes, c’était juste un tacticien plus audacieux que la moyenne. Quand on le cantonne à ce rôle, tout le monde est pleinement satisfait de lui.


Mais il était frustré de devoir admettre que moins il en faisait, mieux c’était. Il n’inspirait plus la crainte dans le vestaire, et ça, ça le soulait. Alors, pour évacuer, il a commencé à sortir dans les casinos, le soir…



Et c’est là qu’il découvre le Zogotounga, du coup ! Le jeu que tu m’expliquais tout à l’heure !



Exact ! À l’époque, c’était un jeu de cartes tout nouveau, créé par des croupiers ivoiriens pour retenir les joueurs plus longtemps dans les casinos…et ça a été un franc succès ! Entre les stratégies très diverses, les grosses promesses de gain, et cette impression perpétuelle de toujours passer à un poil de cul de la victoire, tout les férus de jeux d’argent de la ville s’essayaient au Zogotounga. Surtout Avishai, il aimait tellement ça qu’il invitait souvent ses collègues après le boulot.



Marie-Madeleine t’a dit si il était bon à ce jeu, au moins ?



Oui et non. De ce que j’ai vu, tu as quelque chose comme 8% de chance de gagner, en moyenne. Tu peux atteindre les 20%~25% si tu joues à la perfection, mais il faut vraiment que les planètes s’alignent. Pour Avishai, en revanche, ce n’était pas un problème, puisqu’il a très vite trouvé un autre moyen de gagner gros…



Comment ça ?



Comme c’était un jeu nouveau, peu étudié et uniquement connu dans les casinos de Côte d’Ivoire, il existait encore des failles dans les règles. Certains casinos les corrigeaient, mais au bout du compte, toutes les villes n’appliquaient pas les mêmes règles ! De toute façon, ces failles n’apportaient rien de spécial, elles consistaient souvent à coincer la partie dans une boucle infinie…jusqu’au jour où quelqu’un a trouvé une faille BEAUCOUP plus intéressante. Regarde ça.


Ce mec-là, c’est un petit génie, un authentique prodige des jeux de cartes, on le surnomme le Stu Ungar ivoirien. Quand le Zogotounga a commencé à devenir populaire, non seulement, il en était le meilleur joueur, mais en plus, il a immédiatement vu les brèches dans les règles. Il en a trouvé une qui fait passer tes chances de victoire de 25%…à 50% !



Et il a été arrêté pour ça ? C’est pas illégal, il a juste exploité un vide juridique.



Attends, j’y viens. Le Zogotounga, à la base, c’est un seul joueur contre le croupier. Mais beaucoup de casinos implémentaient des variantes à plusieurs joueurs, avec de nouvelles stratégies autorisées. Notamment, dans la phase de Rivière, si tu as un Roi, tu peux l’échanger avec une carte d’un autre joueur. Et si on te file une bonne carte, tu peux rafler la mise et être assuré de jouer la Plage. Ce n’est jamais dans l’intérêt de celui qui donne la carte, bien sûr…sauf si tu te mets d’accord en secret avec l’autre joueur. Ça, normalement, ce n’est pas autorisé, mais tu peux ruser. Tu vois où je veux en venir ?



Mh…je crois oui…enfin…je suis pas sûre.



Okay alors regarde cette autre photo.


À gauche, Thomas Agbenyiessi, le petit génie. À droite…Avishai Sarfati. Ils ont l’air de bien s’entendre, n’est-ce pas ? Et c’est normal. Thomas a découvert un enchainement d’échanges de cartes qui, non seulement, te permet de jouer la Plage beaucoup plus souvent, MAIS EN PLUS, te donne un bonus qui augmente tes chances de trouver un As. La seule contrepartie, c’est qu’il faut se mettre d’accord avec un complice qui fera exprès de perdre pour toi…et personne ne voulait être ce type pour des raisons évidentes. Sauf…



Sauf Avishai ! Aaaaah, j’ai compris ! Thomas et Avishai se sont concertés pour exploiter cette faille et ils ont partagé les gains ensuite. Et comme les règles interdisent la connivence…c’est de la fraude aux jeux d’argent, et ils se sont fait choper.



Pas exactement. Ce n’est qu’une partie des chefs d’accusation retenus contre Thomas. En réalité, Thomas utilisait ses talents pour une activité encore plus rentable : blanchir de l’argent pour les criminels d’Abidjan. On lui file du pognon sale, il parie tout au Zogotounga, il en regagne une bonne partie…et hop, l’origine de l’argent est légale. Il y a tout un montage administratif derrière, c’est vraiment magnifique…et Avishai a été complice de tout ça. Très probablement sans le savoir, au tout début de leur coopération.



Donc Thomas a été arrêté…mais pas Avishai ?



Oui. Trois mois après leur rencontre, et après avoir amassé l’équivalent de plusieurs dizaines de milliers d’euros, quelqu’un a anonymement dénoncé Thomas à la police d’Abidjan. Ça peut être l’action d’un de ses rivaux…mais on pense que l’informateur était Avishai, car la police ne s’en est jamais prise à lui, exactement comme si ils coopéraient. En revanche, impossible de savoir si c’est une trahison spontanée de sa part, ou si c’est une vengeance après un sale coup de Thomas. Parce que Thomas est un petit enculé, lui aussi. Ça l’aurait pas dérangé de la mettre à l’envers à Avishai.



Avishai voulait peut-être rembourser les dettes du club a lui tout seul, et a demandé une plus grosse part à Thomas ? Il l’a peut-être même fait chanter en le menaçant de le dénoncer ! Je commence à connaître le loustic, ça colle bien au personnage.



…comment tu arrives à penser à tout ça, Debra ?



Allons, ne soit pas surpris. De nous deux, c’est toi qui collectes les infos, et c’est moi qui réfléchis.



Ah ah ! Si tu veux, oui. Enfin bref, fin mot de l’histoire : Thomas Agbenyiessi est derrière les barreaux pour fraude aux jeux d’argent, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs, tandis qu’Avishai a été laissé tranquille, quand bien même tout le monde sait qu’il a été brièvement ami avec Thomas, et qu’ils ont escroqué au moins 5 ou 6 casinos ensemble.



Incroyable cette histoire ! Là, on commence à tenir quelque chose de solide pour notre documentaire. Mais dis-moi, comment Marie-Madeleine sait tout ça ? Je veux dire, j’imagine qu’Avishai ne s’est pas amusé à crier sur tous les toits qu’il avait arnaqué des casinos…



Non, il n’est pas si stupide. Tout ce que je t’ai dit là, ce sont des suppositions. De solides suppositions sur la base de preuves qui concordent, mais des suppositions quand même… Cela dit, ça n’a pas été sans conséquences pour lui. Ces trois mois de méfaits ont été un véritable tournant dans sa vie, et ce à cause d’un nouveau contributeur sorti de nulle part…

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Ça donne envie de faire une partie, comme ça, juste pour savoir :smiley:

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Une enquête de suppositions et de coïncidences chanceuses avec facteur commun… M’est d’avis qu’Avishai ne s’est pas éternisé après de telles aventures… :kappa:

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@Sythax Ça tombe bien, j’avais fait ce visuel avec des règles « complètes » du jeu. Je l’ai pas utilisé finalement, et j’ai eu la flemme de vérifier si les règles étaient cohérentes, trop faciles ou quoi, mais il existe, techniquement, des règles officielles à ce jeu inexistant :dsk:
@BlackRabbit85 Bonne intuition :kappa:

~ Abidjan - 11 juillet 2023 ~


Avishai, on est entre nous, on va se parler honnêtement, d’accord ? Pas de chichi, pas d’engueulade ; j’ai des choses à te dire, je vais te les dire franchement, et si je te pose une question, tu VAS me répondre franchement aussi. Okay ?



Ouais, d’accord, je t’écoute. Mais si on est entre nous…qu’est-ce qu’il fait là, lui ?



Nous ferons connaissance plus tard, Avishai. J’aurai à vous parler, moi aussi.



Ouais, il a le droit d’être ici. C’est moi qui lui a dit qu’il pouvait venir.



Ah ? Bon…okay. Alors vas-y, Serge, dis-moi tout.



Voilà… Je vais pas te mentir, cette histoire de fraude aux jeux d’argent, elle est passée inaperçue. Y’a eu quoi…2-3 articles dans des journaux locaux ? En langage de journaliste, ça veut dire « Tout le monde s’en bat les couilles ». Mais pas moi. Tu sais pourquoi ?



Euh…non, pourquoi ?



Imagine la situation de MON point de vue. T’es l’entraineur de MON équipe. T’es le liant de la grande soupe que j’essaye de cuisiner depuis des années. J’ai été sympa avec toi parce que, pendant toutes les années où t’as été là, t’as fait du bon travail. Je te pardonnais ton caractère de merde parce que ça en valait le coup.


Et là, tout à coup, j’ai une image de toi qui n’est pas celle que je veux de mes hommes de confiance. Ce que je sais sur toi, j’aurais préféré ne jamais le savoir…même si j’avais besoin de le savoir.



soupir…c’est-à-dire ? Jouer au casino, c’est inacceptable pour toi ?



Je reconnais ce ton dans ta voix, mais je rentrerai pas dans ton jeu. Je sais déjà que t’as été addict aux jeux de hasard, que t’as perdu pas mal d’argent, puis que t’as soudainement collaboré avec un délinquant pour arnaquer des casinos pendant des semaines. Est-ce que, au moins, tu réalises avec quel genre de scélérats t’as coopéré sans le savoir ? T’as fini par trahir ton acolyte, c’était la bonne chose à faire…mais tu n’aurais jamais dû être dans cette situation en premier lieu. Et même, comment faire confiance à un type capable de volte-face pareils ? Tu crois que je veux avoir un mec comme toi à mes cotés lors des années à venir ?



Si je peux me permettre, Serge… Tu parles sur un ton accusateur, mais je te rappele que je suis une victime dans cette histoire. Mon acolyte, Thomas Agbenyiessi, il a été amical avec moi, puis dés qu’il a eu ma confiance, il m’a fait comprendre que je n’avais pas le choix…je devais l’aider à frauder. J’avais pas l’intention de m’enrichir, j’avais juste peur de ce mec. Tu parles de la dénonciation comme si c’était un problème, mais moi, c’était ma seule solution.



Je suis d’accord ! Mais tu pouvais aussi ne plus aller au casino. Tu es resté parce que ça t’arrangeait bien, hein ?



Ah ! Bah oui, comment n’y ai-je pas pensé, dis donc ! C’est vrai que ces mecs-là sont des gars sympas qui auraient été compréhensifs ! Et c’est pas comme si j’étais dur à retrouver, en plus, je suis le seul Blanc du quartier ! Tu t’écoutes parler, des fois ? Tu veux que je me mette à ta place, mais mets-toi un peu à la mienne et ça t’évitera de dire des conneries.



Écoute, je voulais rendre mon raisonnement logique à tes yeux, mais comme toujours avec toi, ça mène à rien. Dans le fond, je t’aime bien, alors je vais te dire ce qui est le mieux pour toi, au jour d’aujourd’hui. Tu dois t’en aller. Les joueurs se posent beaucoup de questions depuis qu’ils ont vu les flics t’interroger ; ils ne DOIVENT pas en savoir plus, si le club veut garder sa prestance. Et cette histoire de dénonciation…t’as pas mal agi hein ! Mais ça te dépeint pas sous ton meilleur profil. T’es peut-être même dans le collimateur des bandes criminelles de la région, maintenant… Partir est dans ton intérêt, je te le jure.



…Okay, ouais, je comprends. Mais je peux te poser une question ? Si j’avais été le genre d’entraineur que tu voulais voir…plus sympa, plus laxiste avec les joueurs, moins exigeant…t’aurais eu le même raisonnement ?



Même si tu avais été aussi relax que Bob Marley dans une piscine de lean, ça n’aurait rien changé. Je n’ai plus confiance en toi, point barre. Mais puisque t’en parles, je vais te faire une confession. Toutes tes théories sur les rapports de domination, à toujours vouloir être « l’homme de fer », à vouloir l’obéissance totale de tes joueurs…c’était ridicule. Ça n’impressionne que les jeunes joueurs, et encore. Si tu continues dans le football, je te conseille d’être un peu moins dictateur et un peu plus motivateur.



Ouais, et tu attends le dernier jour pour me dire ce que tu penses de moi. Toujours aussi courageux, Serge.



Si tu fais encore une seule de ces petites remarques, je te jure que tu vas…nan nan, pardon, je rentre pas dans ton jeu. À partir de maintenant, je n’existe plus pour toi, tu n’existes plus pour moi. Compris ?



Ouais, ça me va aussi.



Hey bien, quelle ambiance !



Vous vouliez me parler, vous, si je me souviens bien ? À qui ai-je l’honneur ?



Je suis Lei Fu Hong, propriétaire des casinos Abbondanza, où vous avez beaucoup joué. Vous et Thomas Agbenyiessi, on vous avait repéré dés les premières semaines, on avait remarqué qu’une poignée de joueurs nous coûtaient anormalement cher…on était en train de collecter des données sur vous, on était à deux doigts de vous poursuivre en justice. Mais vous avez dénoncé votre collègue avant…et pour ça, nous voulions vous remercier.



Me…remercier ?!



Oui, cela fait des années que nous avons des problèmes avec la fraude, ici, en Afrique de l’Ouest. Votre action a déclenché une peur, on le sent. On a une métrique qu’on appelle les « pertes suspectes », et depuis que Thomas Agbenyiessi a été appréhendé par la police, grâce à vous, les pertes suspectes du Abbondanza d’Abidjan ont subitement chuté de 75%. Vu que vous n’êtes plus exactement en odeur de sainteté ici, et que je vous suis redevable…je vous propose un nouveau travail.



Je…euh…oui, d’accord ? Mais…Serge, c’est pour ça que tu l’as amené ? Tu veux littéralement me refiler à un autre club ?



Comme je te l’ai dit, Avishai, c’est le mieux pour tout le monde. Je ne te hais pas, mais ta présence ici met une ambiance vraiment bizarre. Comprend que c’est une porte de sortie en or massif que je t’offre là.



soupir…bon allez, je te crois. Et c’est une porte de sortie vers OÙ, exactement ?

~ Freguesia de São Francisco Xavier - Province de Macao, Chine - 26 juillet 2023 ~


18m², internet haut débit, climatisation, four, télé, à un quart d’heure de route du centre d’entrainement, et à cinq minutes du club de strip-tease…tout offert par la société, parce que vous êtes désormais un « travailleur à hautes responsabilités » d’Abbondanza International.



À hautes responsabilités ? Quel honneur ! Et c’est quoi déjà, ces hautes responsabilités ?



Oh, rien de bien compliqué. Vous devrez vous occuper de notre équipe de football de cinquième division macanaise.




Evidemment, c’est un club très modeste. Abbondanza est un groupe immense en ce qui concerne les jeux d’argents, mais en sport, nous commençons tout juste à investir ; on a joué la carte de la prudence en n’achetant que des tout petits clubs amateurs à Macao, à Hong Kong et en Malaisie. Nos infrastructures sont encore plus petites que celles que vous avez connu en Côte d’Ivoire…


Mais c’est une situation qui vous conviendra. Vous serez un acteur majeur de cette expérience financière statégique, et si ça ne marche pas, les conséquences seront minimes. En plus, vous serez libres…ce n’est pas la hiérarchie qui vous étouffera.


Dites-moi…quel est le niveau de l’équipe ?



Aucune idée, je n’aime pas le football. Je vous laisserai juge de cela, mais voilà vos meilleurs joueurs.


Je crois que nous sommes une équipe moyenne de D5.


Comment un pays tout petit comme Macao peut avoir CINQ divisions de football ? C’est impossible que vous ayez assez de terrains pour tout le monde !



Je pense que le paysage urbain à votre fenêtre peut répondre à votre question, ahah !


Ce pays est très densément peuplé. Toutes les équipes de première division joue dans le même stade, pour vous donner une idée…au moins, votre lieu de travail n’est pas loin, du coup.



Vu que vous êtes un grand groupe…est-ce que vous avez prévu de…vous savez…nous gâter, financièrement ?


Ah ah ! Non, on n’envisage de n’investir sérieusement que si le jeu en vaut la chandelle. C’est en ça que votre travail d’entraineur sera déterminant dans l’avenir économique d’Abbondanza. Notre but reste, malgré tout, de faire de l’argent, pas d’en perdre en utilisant des clubs de football comme une vitrine de notre société.


Mais ce ne sera pas votre seule mission. Vous voyez…cette histoire d’arnaque de casinos, elle m’a permis de constater que vous aviez un talent unique, et dont nous auront grandement besoin.


Ah ouais ? Mais vous savez, c’était Thomas, le génie du Zogotounga, moi je n’étais qu’un complice…c’est plutôt à lui qu’il faut s’adresser, si vous avez besoin d’un mec talentueux.


Je ne parle pas de ça. Avishai, vous avez l’air de quelqu’un qui se fait facilement baiser. Ce n’est pas le cas hein, mais vous en avez vraiment l’air. Pourtant, aujourd’hui, ici, à Macao, votre dégaine de mec naïf va devenir votre plus grande qualité…

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Hahahaha terrible !

Sinon, @celiavalencia t’as donné des idées que tu partes aussi à Macao ? :smiley:

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Qui est-ce qui va finir débité en petits paquets de 100g frit dans de la graisse d’oie si il fait trop l’idiot?
C’est tonton Sarfati.

(Ca viens d’une bd il me semble)

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