:storyred: :s1: Tu sors d'où petit lapin ?

Oh oh oh ! Félicitations pour cette montée ! T’y es allé fort !

Allez, aujourd’hui je fais une pause et je vous traduit ma récente interview publiée aujourd’hui dans MARCA. Avec un lien en première page, la classe !


Cher Javier, merci de passer du temps avec nous. Inutile de vous présenter, tous les lecteurs de Marca vous connaissent en tant que joueur. Formé à River Plate, passé par Barcelone, Séville ou le Real Madrid, vous comptez 231 buts en pro et 50 sélections pour 23 buts au sein de l’équipe d’Argentine. Mais peu de lecteurs connaissent votre nouveau métier, racontez-nous.

Après la fin de mon contrat à River, j’ai senti qu’il était grand temps de raccrocher les crampons. J’ai plusieurs proches qui habitent en Andorre, et j’ai pensé avec ma femme que c’était un endroit calme pour s’installer, non loin de Barcelone. Entre temps, on m’avait proposé de devenir adjoint du club d’Ordino, en ligue d’Andorre. Ni une ni deux, je me suis inscrit pour la formation d’entraineur avec la Fédération Espagnole de Football. Au bout d’un an, j’ai obtenu le niveau A et B de l’UEFA, qui me permet d’entrainer des équipes de niveau intermédiaire. Je poursuis actuellement avec la qualification Pro, qui me permettra, qui sait, d’entrainer une équipe de niveau européen ! Après Ordino, j’ai entrainé les jeunes d’Enfaf, en ligue catalane. Je reçois beaucoup de soutien de la ligue d’Andorre et la ligue espagnole. Je poursuivais tranquillement ma formation et je progressais au milieu des jeunes…

…Jusqu’à ce coup de fil du FC Séville…

Absolument. J’ai été très honoré d’être contacté par le président du FC Séville, Mr Carmona, qui m’a proposé de diriger l’équipe B du club, appelée le Sevilla Atlético Club. L’équipe était alors avant dernière du championnat. J’ai réfléchi assez vite car cela constituait une formidable expérience dans un grand club, au sein duquel j’ai joué pendant une saison et avec qui je garde d’excellents souvenirs, notamment le titre en C3. Ma femme et mes enfants ont tout de suite adoré le climat et l’esprit de l’Andalousie, et cela a surement contribué à me mettre dans de bonnes dispositions.

Comment ont été vos débuts sur le banc ?

Honnêtement, je m’estime chanceux d’être tombé sur cette équipe et ce club. Les infrastructures sont excellentes, la Ciudad Deportiva José Ramón Cisneros Palacios est de belle qualité, il y a énormément de jeunes entre 17 et 23 ans, ce qui me convient totalement car j’ai toujours eu un feeling particulier avec les plus jeunes, cela doit venir de mon tempérament et ma psychologie. L’équipe manquait un peu de profondeur à certains postes, j’ai pu y remédier lors du mercato grâce à plusieurs prêts qui ont été autorisés par le club. Mais dès mon arrivée, l’équipe s’est remise à marcher à l’endroit, et malgré quelques accrocs, nous avons entamé une incroyable remontée au classement de la 19ème à la 6ème place en seulement 3 mois !

Et puis il y a eu cette année 2019 incroyable !

C’est même au delà, nous avons vécu sur un nuage depuis janvier. Nous avons réalisé un parcours exceptionnel en championnat pour finalement terminer à la 2ème place, synonyme de barrages. La direction du club ne nous avait pas fixé d’objectif aussi élevé, et nous n’avions aucune pression pendant les barrages. Ayant hérité de l’équipe B de Barcelone, que je connais bien, au premier tour, nous n’avions guère d’illusions car nous savions que cette équipe nous était supérieure. Mais grâce à un magnifique collectif, nous avons obtenu un nul à l’extérieur et un nul à domicile, qui nous a permis de nous qualifier par la petite porte, grâce au but marqué à l’extérieur. Mais ensuite, le 2ème tour et le 3ème tour ont été totalement éblouissants, avec une avalanche de buts et une montée en 2ème division !

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37 matches, 26 victoires, 9 nuls et 2 défaites… Vous y allez fort pour votre première année en tant qu’entraineur. Pouvez-vous faire mieux ?

C’est vrai que c’est un bilan qui me fait plaisir et qui place la barre haut. Mais surtout, au delà des chiffres, il a confirmé mon énorme motivation à entrainer au plus haut niveau. Le challenge humain et sportif que requiert le poste d’entraineur est vraiment ce qui va désormais me pousser à me lever chaque matin ! Tout comme j’ai été fier d’évoluer au plus haut niveau en tant que joueur, je ferai mon possible pour progresser au maximum et viser haut en tant qu’entraineur. Je ne suis pas quelqu’un d’arrogant, je suis resté très simple, et je pense que les joueurs le sentent. Ce qui compte, c’est l’esprit d’équipe conquérant, et notre succès cette année avec la réserve du FC Séville me montre que c’est la bonne voie et que j’ai les armes pour y arriver.

Qu’avez-vous appris lors de votre formation d’entraineur ? Y a-t-il quelque chose que l’ancien joueur de football ne sait pas?

J’ai beaucoup appris. Et pas seulement le football, car nous avions beaucoup d’autres sujets. Je devais étudier et passer des examens, je suis vraiment retourné à l’école ! C’était une formation impressionnante, avec mille enseignements que je n’avais jamais imaginés. Dans le monde du football, beaucoup vous disent: “Tu es déjà un technicien juste parce que tu as joué?” Et non, au contraire. Cela ne suffit pas. Vous devez savoir comment prendre un groupe, 11 gars qui vont jouer et 11 autres qui vont se fâcher. J’ai eu des sujets comme la technologie et le football, où ils m’ont appris à éditer des vidéos; des sujets tels que l’éthique sportive; comme la psychologie; Trois branches différentes liées à la médecine, de la traumatologie à la nutrition… Je ne l’aurais jamais imaginé. Mais le plus important, c’est qu’ils m’aient aidé à comprendre pourquoi ces sujets étaient importants. Cela m’a tellement aidé que je l’applique même au quotidien.

Quelle place accordez-vous à la gestion de groupe?

La plus grande ! Le technicien qui n’est pas intuitif et qui ne peut pas trouver le moyen d’atteindre le joueur est en difficulté. Auparavant, cela était possible, aujourd’hui non. À l’époque de Ramón Díaz, par exemple, il n’y avait que le technicien, l’assistant et l’entraîneur physique. Nous mangions des rôtis avant les jeux ou allions au cinéma et mangions tout le temps de la malbouffe. Le football a changé, évolué. Aujourd’hui, il est essentiel d’avoir un psychologue du sport. Du moins, c’est ma façon de penser. Je l’ai vécue lors de ma dernière étape chez River Plate, par exemple, avec Sandra Rossi, spécialiste en neurosciences. Elle nous a entrainé avec des jeux, avec l’iPad, avec les lumières qui évaluent votre concentration, vos réactions… Aujourd’hui, entrainer signifie interagir avec de nombreux autres domaines que le football lui-même.

Il parait que vous n’avez pas tout à fait raccroché les crampons ?

En fait, jusqu’à cet automne, je jouais sous le maillot du FC Encamp, dans la ligue de Futsal d’Andorre ! Vous savez, j’ai quelques restes, j’ai marqué 60 buts en 13 matches !!! (rires) Nous avons gagné le titre d’ailleurs, c’était génial. J’ai dû arrêter suite à mon départ en Andalousie, mais qui sait, je trouverais peut être le temps de jouer encore un peu…

Vous aurez 38 ans cette année, parlez-nous de vos projets… L’Argentine peut être une option ?

Oui, bien sûr, même si mon choix se porte avant tout sur l’Europe. J’ai vécu la majorité de ma carrière en Espagne, je suis très attaché à ce pays dont j’ai la nationalité, et ma famille s’y sent bien. Mais ma vie a consisté à passer souvent d’un côté à l’autre de l’atlantique, et je serais heureux de le refaire encore en fonction des opportunités. Vous savez, je suis à moitié gitan par mes origines, alors je ne reste pas longtemps en place ! J’ai fait plus de 10 villes en 20 ans, cela peut donc continuer un peu… Si le travail me passionne, je n’hésiterai pas à aller entrainer en Argentine, ou même en Chine ou ailleurs, du moment que le challenge est intéressant. Mais pour l’instant, pas de panique, je me sens parfaitement bien au FC Séville, je remercie encore le club de sa confiance et je compte bien continuer à progresser et faire progresser les jeunes du club.

Pour finir, quel est l’entraineur qui vous a le plus marqué et qui vous inspire aujourd’hui ?

Sans hésiter, José Perkerman. Il a été déterminant dans ma vie, je tiens beaucoup à lui, il a su m’accompagner dans un moment difficile de ma vie, quand mon père était malade. José était un technicien et un père, il m’a beaucoup retenu. Je le remercierai toute ma vie. Dire quelque chose de précis à son sujet serait trop compliqué, il a beaucoup fait pour toutes les équipes qui sont passées sous son commandement. J’essaierai de lui ressembler un peu !

PS : certaines questions sont tirées d’une vraie interview de J.Saviola donnée en décembre dernier au quotidien La Nacion

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Désolé pour la faible fréquence de posts mais activité complètement surchargée en ce moment, pas le temps s’ouvrir FM pour faire mon petit Mercato et lancer ma saison 2. Qui sait, j’aurais peut être aussi des propositions d’équipe À ?

A suivre …

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Passionnant cette partie ça donne envie de tester la division 2B

Effectivement c’est passionnant. Je viens de tout lire. Chapeau pour ce récit, je continue de suivre.

Merci @Capitaine_Hastings et @madzou pour vos avis positifs ! Je vais poursuivre avec plaisir.

Moi j’ai une question technique… comment fais tu pour prendre une équipe B perso je n’y arrive pas.

@VertPourToujours Sans dire trop de bêtises je pense que certaines équipes sont jouables comme le Barça B et Sévilla B qui sont considéré comme des équipes à part entière mais en France par exemple ça n’est à ma connaissance pas possible.

@unanglaisaparis Félicitations pour la montée! Quels objectifs pour l’année prochaine?

Je pensais à l’Allemagne par exemple qui à le même schéma

@VertPourToujours en sélectionnant la 3ème division espagnole comme championnat jouable, sans aucune mise à jour spécifique, tu as accès aux équipes B comme Séville.

@3LP7 Comme la montée n’était pas prévue du tout, mon objectif est d’avoir un peu plus de profondeur de banc et de me maintenir. Et surtout, que les clubs européens soient au courant que Javier Saviola est un bon entraineur et aient envie de m’engager :slight_smile:

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