AprĂšs les cĂ©lĂ©brations qui avaient durĂ© toute une semaine Ă compter de notre retour dâAbu Dhabi. Mon regard Ă©tait dĂ©jĂ portĂ© vers la prochaine saison. Certes, nous avions dominĂ© les deux championnats, mais au fil du temps, lâĂ©cart Ă©tait devenu trĂšs mince, les succĂšs acquis dans la douleur. Si nos concurrents continuaient Ă progresser Ă lâintersaison, il ne pouvait pas en ĂȘtre autrement pour Maserati, double tenante du titre Pilote et Constructeur.
Toujours focalisĂ© sur lâavenir, je boucle les budgets dâamĂ©lioration des infrastructures avant de prendre quelques jours de repos pour fĂȘter les fĂȘtes de noĂ«l en famille. Ainsi lâHĂ©liport, les salles du conseil et commĂ©moratives seront modernisĂ©es, tout comme la zone dâaccueil dĂ©diĂ©e au tourisme. Une belle enveloppe de 8,3 millions dâeuros dĂ©caissables de lâexcellent exercice financier que nous avions rĂ©alisĂ©.
Les usines sont Ă lâarrĂȘt entre noĂ«l et jour de lâan afin que tous nos employĂ©s puissent passer les fĂȘtes avec leurs proches.
En cette fin dâannĂ©e, je fĂȘte aussi la rĂ©ussite de ma femme dans sa rĂ©orientation professionnelle. Elle dispose enfin de son diplĂŽme de gestion et va petit Ă petit pouvoir mâaider Ă la gestion de lâentreprise comme nous lâavions convenu lors de sa dĂ©cision de quitter le milieu hospitalier.
AprĂšs le bilan de lâannĂ©e 2026, et le retour dans le vert de lâentreprise, jâai pu me verser une belle somme dâargent en compensation mais Ă©galement revaloriser mon salaire auprĂšs de Maserati F1.
Les quatre derniĂšres annĂ©es avaient Ă©tĂ© intenses, et bien que lâargent nâait jamais vraiment Ă©tĂ© un problĂšme prĂ©sent au sein de mon foyer, gagner de lâargent Ă la hauteur des efforts, du travail et des rĂ©sultats obtenus avait une saveur particuliĂšrement savoureuse. Mais malgrĂ© notre nouveau succĂšs cette annĂ©e, je nâaugmenterai pas la facture qui pĂšse sur lâĂ©curie lâannĂ©e prochaine. 10 millions dâeuros, mĂȘme avec les impĂŽts⊠Câest suffisant.
De retour au SiĂšge, jâĂ©tais dans mon bureau en compagnie de Santo Ficili, Directeur de Maserati, en train de travailler sur le rapport Ă publier lors de la prochaine convention lorsque les bureaux voisins commencĂšrent Ă sâagiter.
Mon smartphone, ainsi que celui de mon bras droit ne tardÚrent pas à vibrer et sonner au rythme de la vague de notifications qui étaient reçues.
Dans les articles les paroles du CEO de Stellantis et propriĂ©taire principal de Ferrari Ă©taient dĂ©cortiquĂ©es par une presse spĂ©cialisĂ©e mais Ă©galement par une presse Ă scandale qui avait flairĂ© lâodeur du sang alors que Ferrari continuerait Ă fournir Haas.
Comme le contrat que jâavais passĂ© avec Fred Vasseur lors de notre retour le stipulait, Ferrari honorerait son devoir jusquâau bout, Ă savoir fin 2028. Puis, Maserati serait soumise Ă un choix, trouver un nouveau motoriste, ou bien en devenir un. Le tout, en un an.
JâĂ©tais en colĂšre dâapprendre cela dans la presse, sans que des discussions aient pu avoir lieu. LâADN italien et la collaboration Ferrari/Maserati ont toujours Ă©tĂ© une Ă©vidence pour moi.
Mais lâampleur du dĂ©fi Ă©tait stimulante.
Je convoque dans la foulée Paolo Angilella, le Chef du département Moteur de Maserati, qui est tout aussi remonté que moi.
Mon regard croise le sien.
- Est-ce quâon peut le faire ?
Il ne rĂ©pond pas, hoche instinctivement la tĂȘte Ă lâaffirmative.
Si on veut nous empĂȘcher de gagner, câest que lâon fait peur. Câest un signe de reconnaissance, que la Scuderia Ferrari sâabaisse Ă cela Ă©tait encore plus marquant. La presse se montrera dâailleurs particuliĂšrement acerbe envers Elkann durant les jours qui suivent. Je ne fĂźt aucune dĂ©claration. Je savais que lâopportunitĂ© de parler me serait offerte lors de notre convention annuelle. Jusque lĂ , je refusais dâalimenter la machine. JusquâĂ ce fameux soir oĂč mon tĂ©lĂ©phone vibra donnant le dĂ©part de notre deuxiĂšme croisade.












