:storyblue: :s8: 🇷🇺 Aux ordres du Tsar 🇷🇺 🔞

PRÉAMBULE

Sotchi ! En ce début de mois de juin, la ville est très belle, et encore accessible avant l’arrivée massive de touristes aussi fortunés que désagréables. Le Russe qui a fait fortune sur les ruines de l’URSS a maintenant une cinquantaine d’années minimum, mais se promène toujours avec un mannequin sorti tout droit d’un James Bond au bras. Parfois, il se promène avec un éphèbe imberbe, bâti comme un dieu grec. Signe des temps.

Mais cessons de colporter des racontars et de jouer de l’amalgame facile, même s’il n’y a jamais de fumée sans feu.

Paisiblement installé sur ma terrasse, avec vue sur la mer Noire, en train de siroter une Baltika bien fraîche, pendant que madame se trempe les lèvres dans sa coupe de Dom Perignon, le téléphone sonne. Nos regards se croisent : mais qui peut bien nous appeler sur le téléphone fixe de l’appartement ?

« Oui, allo.

  • Mon cher Beaubien ! Quel plaisir de vous savoir Ă  Sotchi !"

Wladimir Poutine !

« Président ! Comment avez-vous su ?

  • Vous savez que j’ai des oreilles partout voyons. Vous savez que nous nous sommes appropriĂ©s le projet Star Wars de Ronald Reagan et que j’ai des yeux qui Ă©pient la planète entière. Puis, pour ĂŞtre bien honnĂŞte, je vous ai vu montĂ© dans l’ascenseur ce matin."

Monsieur Poutine, ravi de sa blague, rit de bon cœur. Je dois avouer que moi aussi je ris. Pour ne pas le contrarier ou parce qu’elle est vraiment bonne ? Je ne sais pas, avec Monsieur le président, je ne me pose pas trop de questions en général.

  • Je voulais vous inviter Ă  dĂ®ner dans mon penthouse. Je ne suis que quelques Ă©tages au-dessus de vous. Je peux compter sur vous et votre charmante Ă©pouse vers 19h ?
  • Bien entendu Monsieur le prĂ©sident, ce sera un plaisir de vous revoir.
  • C’est la providence qui vous envoie. Ă€ ce soir."

Il a raccroché. La providence ? De quoi s’agit-il encore ? À chaque fois que je croise Monsieur Poutine, on dirait qu’il m’attendait.

Le soir venu, nous montons, habillés comme pour aller au bal, robe de soirée pour madame, smoking pour moi, chez Monsieur Poutine, qui occupe tout le sommet de la luxueuse tour. À peine la porte de l’ascenseur s’ouvre-t-elle que le comité d’accueil se lève, la main serrée sur la crosse du Beretta qui déforme leur veston.

La formalité des papiers remplies, les barbouzes s’effacent et nous laissent avancer vers la lourde porte qui sépare le vestibule des appartements du Tsar. Nous sommes accueillis tel des princes par notre hôte, vêtu de son éternel costume noir, et par une très séduisante jeune femme que le président nous présente comme Alina. Je feins l’innocence, mais j’avais eu vent de sa relation avec la célèbre gymnaste Alina Kabaeva. Monsieur Poutine rentre dans le rang : il fait comme tous les Russes qui ont réussi : il se pavane au bras d’une jeune naïade à damner un ange impuissant.

Comme de coutume, nous avons mangé comme des rois : caviar Beluga Impérial, gibier chassé par notre hôte en personne, grands vins français… Le tout servi en français en plus, par un cuisinier de l’Hexagone qui a préféré conserver l’anonymat.

Une fois repus, les femmes sont restées à l’intérieur parler chiffons et nous nous sommes retrouvés sur la terrasse, sans garde du corps, juste entre quatre-z-yeux.

« Mark, c’est la providence qui vous envoie !

  • Ha oui ? J’en suis ravi alors.
  • J’ai un ami très proche qui cherche un coach pour relever son club, qui vient de descendre de Premier League. Et vous ĂŞtes en sabbatique il me semble, non ?
  • Euh oui.
  • Vous aimez l’appartement que je vous ai cĂ©dĂ© il y a trois ans ? Et vous profitez bien de votre citoyennetĂ© russe que je vous ai octroyĂ©e, n’est-ce pas ?
  • Euh oui Monsieur le prĂ©sident. Je vous en sais grĂ© d’ailleurs.
  • Je ne vous ai rien repris après votre Ă©chec quasi instantanĂ©, ce n’est pas mon genre, mais en mĂŞme temps je vous considère toujours redevable d’un service envers moi. »

Le silence s’est installé. J’avale péniblement ma salive.

« Donc, Monsieur Beaubien, vous terminerez sereinement vos vacances à Sotchi puis rejoindrez Moscou pour faire remonter le Dinamo en Premier League dès cette année. Votre tâche ne s’arrête pas là, je veux que l’équipe reprenne sa place parmi les grands clubs russes.

Devant mon silence, il continue :

  • Vous vous demandez ce qui est arrivĂ© Ă  votre prĂ©dĂ©cesseur, Yuriy Kalitvintsev ? Il a Ă©tĂ© mutĂ© Ă  Norilsk, en SibĂ©rie, pour encourager la jeunesse Ă  jouer au Football. Vous connaissez Norilsk ? Non ? J’espère pour vous que vous n’aurez pas Ă  y aller pour aider Yuriy dans sa tâche, ce qui pourrait très bien arriver. Je suis bon, mon cher Beaubien, mais pas poire. Vous deviez savoir qu’un jour ou l’autre j’aurais quelque chose Ă  vous demander. Ce jour, c’est aujourd’hui. Maintenant, venez, nos femmes vont s’impatienter, puis il est temps d’annoncer la bonne nouvelle Ă  votre charmante Ă©pouse et de sabrer le champagne.

+++

Norilsk. La ville de plus de 100.000 habitants la plus au nord et la plus froide du Monde. Au-delà du cercle polaire arctique. Ancien goulag, ville la plus polluée du Monde, où la rivière est rouge pollution. Sapristi, je n’ai pas envie de finir là-bas.

http://www.superflu.de/wp_shop/wp-content/uploads/2014/07/norilsk-architecture-lifestyle-nickel-russland-city-05.jpg

Mon épouse sort de la salle de bain, les cheveux encore humides. Elle me fusille du regard, elle est furieuse, même si elle a tant bien que mal caché sa rage chez notre hôte.

« Mais qu’est-ce qu’on va aller foutre à Moscou ! Tu sais que je déteste cette ville. Qu’est-ce qui t’a pris d’accepter ? Tu es fou ! Moscou ! Moscou !! Et pour un salaire de crève-faim en plus ! Mais tu es tombé sur la tête !

  • Chuttt. Les murs ont des oreilles ici. Tu te doutes bien que je n’avais pas le choix. Tu sais que Monsieur Poutine a le bras long. Tu sais qu’il ne m’en a jamais voulu pour ma dĂ©mission du Spartak de Moscou il y a trois ans alors que je venais d’entrer en fonction. Puis, regarde cet appartement, quelle merveille ! Tu crois que c’est gratuit tout ça ? Je l’ai cru, naĂŻvement, moi aussi. »

Elle s’assied, l’air dépité. Allez vivre à Moscou, avec un salaire qui ne correspond pas du tout à notre style de vie, loin de notre Canada…

J’ai revu Monsieur Poutine avant son départ, le lendemain. Il voulait me dire que nous nous reverrons dans un an, ici, à Sotchi. Entre temps, pas de contact, notre amitié dépendrait de mes résultats. Il me dit aussi que mes avoirs avaient été gelés partout sur la planète, que je ne toucherais qu’un tiers de mon salaire dans un premier temps, les deux-tiers restants seraient versés à mon épouse au Canada ou ailleurs. J’allais donc vivre seul à Moscou avec 1500 € bruts par mois, ce ne sera pas drôle, même si cela reste légèrement supérieur au salaire moyen de la ville. Je serais surveillé toute l’année, pour être certain que je ne mène pas grande vie. Mon passeport fut aussi confisqué. Bref, j’étais totalement à sa merci. Heureusement, mon épouse pourrait rentrer au pays, et revenir quand elle le désirerait aux frais du président. Mais viendra-t-elle dans mon petit appartement des quartiers populaires moscovites, elle qui a été habituée aux palaces et au luxe ?

« Mon amitié se mérite, mon cher Beaubien. Prouvez-moi que vous la méritez et tout redeviendra comme avant, pour toujours et à jamais ! »

Me voilĂ  dans de beaux draps.

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ce début de story :fap2:

Grandiose :slight_smile: impatient de lire la suite :slight_smile:

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Sacré Vlady

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Je suis fan :slight_smile: J’aime les stories romancees :slight_smile: Tu vas faire ça tout le long ?

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Ça dépendra de Monsieur Poutine ça… :slight_smile:

Pfiou vla cette imagination que tu as !!! :+1: je vais suivre ca :wink:

DINAMO MOSCOU – PRÉ-SAISON 2016/17

13 juin, le taxi Lada me dépose devant le stade du Dinamo Moscou, à Khimki. J’ai passé la nuit dans un motel miteux près de l’aéroport, alors que mon épouse poursuivait son voyage vers Paris.

Apparemment, personne ne m’attend, puisque la vieille réceptionniste semble surprise de ma venue. On me fait asseoir sur un sofa en skaï brunâtre et élimé dans le couloir, le temps de prévenir quelqu’un de mon arrivée. Après 30 minutes d’attente et quelques coups de fil, la réceptionniste me dit que je me suis trompé de porte : je suis à la réception des marchandises, pas à l’entrée des bureaux de l’exécutif. Elle m’indique le chemin pour m’y rendre, à l’autre bout du stade. Un grand fort gaillard m’accompagnera : un certain Ivan.

Il fait beau lorsque je ressors du bâtiment, alors que la pluie était en rendez-vous depuis mon arrivée à Moscou. Ivan est un fan de Football et me dit se souvenir de moi lors de mon court passage au Spartak. Évidemment, le Spartak est le diable à l’entendre parler, le club riche du KGB, symbole de l’URSS, des communistes, de la répression. Je crois surtout qu’il déteste ce rival arrogant.

Cette fois, l’entrée est digne d’un club de cette ampleur, quoique un peu vétuste quand même. Nous sommes en Russie, ne l’oublions pas. Pas de doute, je suis à la bonne porte puisque la secrétaire m’attendait ; un coup de fil, trois da et Alexei Smertin accourt me saluer. Il parle français, il est ravi de me voir, manque presque de m’embrasser tellement il paraît heureux. Sans plus attendre, je le suis dans son bureau.

Je suis content de voir que j’étais attendu avec bonne humeur. Monsieur Poutine m’avait fait peur, je dois l’avouer. J’en fais part à mon homologue qui éclate de rire.

« Quoi ? Wladimir vous a menacé ? Vous êtes sérieux ? Mais il n’a pas tari d’éloges vous concernant ! Il nous a dit qu’il avait trouvé l’homme de la situation, un homme de confiance. Il ne m’a pas semblé vous en vouloir, absolument pas. »

Je reste dubitatif… Et si Monsieur Poutine m’avait joué un tour ?

Mon hôte me propose un café, qui arrive rapidement dans les mains de sa secrétaire. Il a le temps de dire trois mots que le téléphone nous interrompt. Alexei répond, lève les yeux vers moi et pointe le combiné du doigt, en chuchotant : « Monsieur Poutine. C’est pour vous. »

« Monsieur le président ?

  • Mon cher Mark, comment allez-vous ?
  • Euh bien Monsieur le prĂ©sident, bien.
  • Je vous ai fait peur Ă  Sotchi, avouez.
  • Euh, oui, en effet.
  • C’était voulu ! Je ne veux pas vous perdre une seconde fois. Comment trouvez-vous le club jusqu’à prĂ©sent ?
  • Ben Ă©coutez, je viens d’arriver…
  • Vous Ă©tiez donc en retard.
  • Euh oui, en effet, je m’étais trompĂ© de porte.
  • Soit. Sachez que je vous ai secouĂ© pour votre bien car, comme je vous le disais, je ne veux pas vous perdre Ă  nouveau. Vous passerez me voir au Kremlin vendredi après-midi, quand cette semaine qui sera Ă©prouvante pour vous sera terminĂ©e. On aura tout le loisir de revoir les conditions de votre sĂ©jour Ă  Moscou. En attendant, je vous ai rĂ©servĂ© une suite au Moscow Country Club, Ă  une dizaine de kilomètres du stade. Cela devrait suffire jusqu’à notre prochaine rencontre. D’ailleurs, votre Ă©pouse y a passĂ© la nuit et vous y attend ce soir. Nous l’avons interceptĂ©e Ă  l’aĂ©roport avant de s’envoler vers Paris et elle a acceptĂ© de rester, non sans mal. Imaginez, j’ai dĂ» lui parler en personne, par tĂ©lĂ©phone, pour la convaincre. Je suis très persuasif avec les femmes, vous avez de la chance de m’avoir.
    « Bon, reprend-t-il après un silence, je dois vous laisser. Entre la Syrie et la famille Trump, je suis très pris… les élections américaines approchent, vous comprenez. À vendredi. Et ne me décevez pas cette fois. On s’est compris, j’en suis sûr.
  • Promis, Monsieur le prĂ©sident.
  • Au fait, avant que je vous laisse, avez-vous fait vos recherches sur Norilsk ?
  • Oui.
  • Parce que je ne rigolais pas : Yuriy Kalitvintsev y est et a besoin d’un assistant. Ă€ bon entendeur… »

Dois-je être rassuré ? En tout cas, il ne semble pas trop m’en vouloir. Nous verrons vendredi. N’empêche, « Heureusement que vous m’avez » qu’il dit… En effet, sinon je serais toujours en vacances à Sotchi en ce moment ! Avec des amis pareils…

Alexei Smertin est le directeur exécutif du Dinamo de Moscou. C’est avec grand plaisir que je le rencontre ici, alors que je le pensais uniquement occupé au sein de la Fédération en vue de la Coupe du Monde 2018. C’est un homme de qualité. C’est lui qui me fait visiter les lieux, le stade, les bureaux, me présentant foule d’employés et travailleurs.

On embarque ensuite en limousine pour nous rendre sur le chantier du futur stade de l’équipe : le Central Stadium Dynamo, qui sera prêt pour la Coupe du Monde avant de devenir notre stade attitré.

C’est de nouveau Alexei qui m’accueille le mardi 14. C’est à croire que Yury Belkin, le propriétaire, est un fantôme. En effet, Alexei me confirme qu’on le voit très peu, car il est rarement à Moscou. Il brasse des affaires importantes un peu partout, paraît-il, et il se repose totalement sur ses deux dirigeants : lui-même et un certain Alexandr Udaltsov. Mais lui non plus je ne le verrai pas souvent. Bref, Alexei sera mon lien avec la direction, en plus de Monsieur Poutine qui semble être le seul maître à bord de toute façon, comme partout en Russie.

On attaque ce mardi avec une réunion, qui commence par une présentation du palmarès du club. Malgré sa stature, le Dinamo n’a jamais rien gagné de majeur depuis des lustres : une seule coupe de Russie, en 1995. Les années 90 furent une bonne décennie, avec une deuxième place en Premier League en 1994 et plusieurs podiums.
Néanmoins, l’équipe a obtenu 11 titres de champions d’URSS, dont le dernier remonte à 1986 et l’avant-dernier à 1970.
Enfin, sur la scène européenne, le seul grand rendez-vous eut lieu en 1972, avec une finale de Coupe des Coupes, perdue 3-2 contre le Glasgow Rangers.
Un palmarès un peu léger et qui commence à dater…

On aborde ensuite les objectifs du club, qui m’avaient déjà été expliqué par Monsieur Poutine : remontée immédiate avec un titre de surcroît. C’est évidemment tout à fait jouable, mais il ne faudra pas faillir. Ensuite, on devra se replacer parmi le top russe. Rien ne ferait plus plaisir aux dirigeants que de supplanter les rivaux moscovites, surtout le Spartak, véritable frère ennemi, mais aussi l’arrogante équipe du Zenit Saint-Petersbourg.

L’après-midi, direction les terrains d’entraînement, pour faire la connaissance des joueurs et du staff en poste. Bon, j’ai eu carte blanche de la part du président en matière de staff : je les virai quasi tous pour prendre des hommes de confiance que je connais. Par contre, pour les joueurs, on verra en fonction des entrainements et du stage de préparation à venir bientôt.

Une chose est sûre : le club a les moyens de ses ambitions, avec de belles infrastructures.

La Division 1 russe

L’antichambre de la Premier League favorise clairement les clubs qui viennent de descendre. En effet, si nous sommes soumis aux mêmes règles que les autres équipes, nous avons quelques avantages :

• nous avons droit à 10 étrangers au lieu de 5, même si seulement trois d’entre eux peuvent être en même temps sur le terrain.
• si nous ne pouvons proposer un salaire annuel supérieur à R3.6M * par année pour une recrue, nous ne perdons pas les nombreux joueurs qui gagnent plus au vu de l’entente contractée en Premier League.

* il faut 60 Roubles pour un Euro, environ. On dira qu’une division par dix donne des francs français (pour les plus de 25-30 ans).

Cette journée, comme le reste de la semaine, aura passé très vite, et je suis ravi de pouvoir quitter le stade à midi ce vendredi, direction le Kremlin où je suis attendu par le président. C’est vraiment lui mon boss en fait. Par exemple, Alexei Smertin me paraît être plutôt un collègue, pas un supérieur. Il m’aide, m’assiste. C’est quasi un adjoint de luxe en fait. Le boss, le vrai, c’est lui : Wladimir Poutine, qui me reçoit dans son bureau officiel.

« Mark, je suis ravi de vous revoir. Vous ne m’en voulez pas pour ma petite comédie j’espère ? Si ? Allez, ce n’était pas bien méchant. Ne me décevez pas et ce sera un souvenir dont nous rirons de bon cœur dans quelques années.

  • J’en suis sĂ»r, Monsieur le prĂ©sident.
  • Alors, que pensez-vous de cette première semaine ? Je suis sĂ»r que vous vous plairez au Dinamo, c’est exactement ce que vous cherchiez m’a dit un de vos amis.
  • De qui parlez-vous ?
  • Mais de Lo.Simon Ă©videmment.
  • Vous connaissez Simon ?
  • Évidemment. C’est lui qui a confiĂ© cela Ă  un mien ami, alors qu’il saoulait la dĂ©faite de Correcaminos un soir dans un bar de Mexico. Il a mĂŞme dit que vous hĂ©sitiez Ă  revenir Ă  Moscou. Vous voyez, je vous ai juste rendu service.
  • Si on veut.

La conversation fut amicale. J’ai eu le plaisir de revoir mon ami Petar Smirnov, toujours ministre des Sports. Sacré Monsieur Poutine, il m’a dégoté une somptueuse villa dans les quartiers riches de Moscou, avec chauffeur, garde du corps, compagnie de sécurité… Il m’a même filé le num de tel de Depardieu ! Me revoilà en business à Moscou !

Mon salaire annuel de R3.6M (€55k), le maximum permis en Division 1 russe, sera le salaire officiel, il va de soi que les avantages et les actions GazProm viendront ridiculiser cette somme au final. Mon salaire officiel ne servira que comme argent de poche, pour gâter Madame, rien de plus.

En contrepartie, je me dois de redorer le blason du Dinamo, et former la relève de l’équipe russe en mettant à profit le centre de formation.

Réunion tous les premiers du mois, au Kremlin, avec un rapport détaillé du mois écoulé.

Monsieur Poutine est bien le Maître de la Russie !

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Toujours aussi bien.

Toujours fan :slight_smile: Ca me manquait une story bien romancée, continue comme ça :slight_smile:

Désolé @Mark quand je perds et que je bois je ne sais plus trop ce que dit et à qui… :slight_smile:

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DINAMO MOSCOU – PRÉ-SAISON 2016/17

Les quatre semaines qui séparent mon arrivée dans la capitale russe et le début de championnat passent à une vitesse folle. Je n’ai guère eu le temps de faire autre chose que de faire jouer mes contacts au pays pour grossir l’équipe de préparateurs et de recruteurs, sans oublier les entraînements et les matchs de préparation.

Pendant ce temps-là, Madame s’occupe de la décoration de la maison. Mon salaire annuel – officiel – y est déjà passé. Heureusement, Monsieur Poutine n’a finalement pas gelé mes avoirs à l’étranger. Il a même rouvert mon compte dans sa banque des îles Caïman qui lui était gelé depuis trois ans. Il n’y a pas à dire, quand Monsieur Poutine vous apprécie, il sait se montrer généreux.

Comme convenu, je suis au rendez-vous le vendredi 8 juillet au Kremlin, à la fin de la préparation. On me fait patienter dans une pièce qui semble avoir traversé les époques, décorées de tapisseries et de dorures dignes des plus grands palais. Je suis venu accompagné de mon ami Smertin, et nous avons été rejoints par Smirnov. L’attente commence à s’éterniser, mais Monsieur Poutine est bien dans son bureau, et il doit être accompagné de plusieurs personnes car il y a des rires et des éclats de voix. Voilà qui colle mal avec le président.

Quand enfin la porte s’ouvre, un homme d’une forte stature se dirige vers moi et m’attrape quasi au vol, alors que je suis en train de me lever :

« Ah c’est donc toi le Belge qui vient du Canada ! »

L’haleine avinée m’aveugle passagèrement, mais une fois les deux yeux ouverts, je reconnais Gérard Depardieu.

« Wlady m’a beaucoup parlé de toi ma couille ! Tu viendras prendre un coup de rouge à la maison un de ces soirs. Tu as mon numéro de téléphone de toute façon, viens quand tu veux, fais comme chez toi ! »

Il me repose au sol et se retourne vers le président :

« Je le sens bien ton poulain, là, Wlady. Il va faire du bon boulot au Dinamo, tu verras. Bon c’est pas tout ça, c’est l’heure de l’apéro, je vous laisse. Salut Wlady, et bonjour à la belle Alina. »

Je ne me doutais pas que Depardieu était si proche du Tsar, mais à en juger par leur étreinte, tels deux vieux amis, je devine qu’ils se connaissent bien.

Une fois l’encombrant acteur plus loin, marchant tout en sifflotant la Marseillaise, Monsieur Poutine retrouve tout son sérieux, replace sa cravate, son veston, chasse les pellicules ayant atterri sur ses épaules, et nous fait signe d’entrer.

Je suis toujours impressionné par ses nombreux téléphones, dont certains n’ont même pas de cadran. Un appareil pour recevoir des appels sans jamais appeler. On prend place autour du bureau et notre hôte m’invite à prendre la parole d’un simple geste de la main, le bras tendu vers moi, paume vers le haut.

« Ravi de vous revoir Monsieur Poutine. Je voulais encore vous remercier pour…

  • Un autre jour, Mark, j’ai sept minutes, pas une seconde de plus, avant de recevoir Jared Kuschner. Il est hors de question de le faire attendre, l’avenir du Monde en dĂ©pend. Mon avenir aussi, peut-ĂŞtre, et vous savez que votre avenir dĂ©pend du mien. D’ailleurs, si je devais disparaĂ®tre inopinĂ©ment, un jour, ne traĂ®nez pas dans la capitale, ni dans le pays, il pourrait y avoir des purges.
  • Euhhh. Oui, en effet, ne perdons pas de temps. VoilĂ , vous avez remarquĂ© que j’ai complètement, ou presque changĂ© le staff afin de m’entourer de gens qui m’ont Ă©tĂ© chaudement recommandĂ©s… »

De la main, il me fait signe d’enchaîner…

« À l’essentiel, Mark, à l’essentiel, je sais tout cela.

  • Oui Monsieur le prĂ©sident. »

Je ne peux m’empêcher de penser qu’il aurait pu mettre Depardieu dehors plus tôt, il n’aura probablement pas pu… mais je reprends :

« Vous avez vu que j’ai rappeler en Senior quatre joueurs du Dinamo-2?

  • Oui. Je trouve cela une excellente idĂ©e, vous savez quelle importance j’attache Ă  la formation. Mais la question est : pensez-vous que cela portera fruit ? Sont-ils prĂŞts ?
  • Écoutez, je crois que oui, j’ai choisi les meilleurs, des joueurs qui ont du potentiel. Je suis persuadĂ© que cette expĂ©rience en Division 1 est une aubaine incroyable pour intĂ©grer des jeunes Ă  l’équipe. On doit dominer le championnat, ils auront l’occasion de se montrer.
  • Vous avez ma confiance sur ce coup-lĂ , et vous avez mĂŞme ma bĂ©nĂ©diction. Je vois que vous cernez bien mes attentes.
  • Merci. D’ailleurs, si vous avez vu nos rĂ©sultats en prĂ©paration, lui dis-je en lui tendant le rĂ©capitulatif, vous verrez que nous nous sommes bien comportĂ©s, jeunes inclus. »

Alors qu’il jette un œil distrait à la feuille que je lui tends, je continue :

« Par contre, vous avez remarqué que je suis resté calme sur le marché des transferts. Inutile de recruter maintenant, surtout avec les restrictions propres à la Division 1 en matière d’étrangers et de salaire…

  • Mark, vous savez bien que je tolère les Ă©trangers dans les Ă©quipes russes, mais je ne les aime pas particulièrement.
  • Oui, je sais prĂ©sident, et c’est justement pour cela que j’y suis allĂ© parcimonieusement.
  • Parcimonieusement… J’en compte deux parmi les nouveaux, sur deux recrues au total.
  • Oui, mais un est en prĂŞt pour nous aider cette annĂ©e uniquement, et le second, qui Ă©volue au mĂŞme poste, est un Ukrainien russophone.
  • Mouais… Passons… Continuez.
  • Donc, hormis les deux arrières gauches venus de l’étranger, j’en conviens, on a gardĂ© le noyau original, mais je compte bien recruter un peu sur les ailes, car c’est notre faiblesse. Mais je vous promets de privilĂ©gier les Russes, et un Ukrainien que je connais bien et qui pourrait accepter de venir nous renforcer.
  • Un bon Ukrainien vient de CrimĂ©e, vous le savez. D’oĂą vient-il, le vĂ´tre ?
  • Euhh je ne sais pas, mais il parle russe et semble très intĂ©ressĂ© de venir vivre Ă  Moscou.
  • Bon, d’accord. De toute façon, cette annĂ©e, seule le titre compte, on reverra le tout en fin de saison. Mais attention de ne pas recruter trop faible, car l’an prochain ce sera une autre paire de manches, il est hors de question de rester pris avec des poids morts.
  • Oui, bien sĂ»r.

Monsieur Poutine se lève :

« Quelqu’un a quelque chose à ajouter ? Non ? Bon, on se revoit le mois prochain, je vous donnerai le jour et l’heure en temps voulu, je suis très pris, trop pour prévoir si longtemps à l’avance. »

Le tout fut vite torché. Mes deux acolytes n’ont pas dit un mot, hormis les politesses d’usage. Une fois dehors, Alexei semble rassuré :

« Cela s’est bien passé, n’est-ce pas ?

  • Oui, bien sĂ»r. N’ayez aucune crainte, il faut juste savoir comment le prendre.
  • Oui, mais il est tellement lunatique parfois… Bref, au travail. Nous allons repasser l’effectif en vue avant de prĂ©parer le match de lundi, contre Saratov.

Préparateurs

Si l’équipe a complètement changé, j’ai veillé à ce que tous parlent le russe, pour ne pas déstabiliser les joueurs. Un seul ne le parle pas : Zivkovic. Il l’apprendra.

Préparateurs

La préparation s’est très bien passée, même si cela ne semblait pas émouvoir le président. Il est vrai que cela ne compte pas. C’est en match officiel qu’on se forge un nom.

Les Ă©quipes

Quatre équipes au total : l’équipe A, l’équipe 2 et deux équipes de jeunes. Voici l’aperçu de chaque équipe, avant la présentation de l’équipe A.

Dinamo Moscou

Dinamo Moscou 2

Dinamo Moscou U21

Dinamo Moscou U19

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Bel effectif en tout cas

Oui, excellent pour la Division 1, même si le club a perdu des gros morceaux avec la descente. Il faudra stopper l’hémorragie car d’autres ne semblent pas fous de joie à l’idée d’attendre un an avant de retrouver le top niveau. Si je me fais dépecer, je n’aurai plus de dents pour l’an prochain.

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Toujours aussi bien. Il y a un Australien qui s’est perdu chez toi :smiley: mais c’est un joueur que j’aime bien.

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Oui, mais vieillissant… Je me suis aussi demandé ce qu’il foutait là. :slight_smile:

Sympa, j’ai fais la voix de Gégé en lisant lol

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J’ai fait pareil lol

DINAMO MOSCOU – EFFECTIF 2016/17

Bon, il est temps de passer aux choses sérieuses su on veut avoir quelque chose de concret à présenter au président dans un mois.

Dans l’ensemble, nous possédons un effectif capable d’évoluer en Premier League russe, malgré deux ténors partis en prêt cette saison. Je comprends maintenant pourquoi mon prédécesseur a été muté dans le Nord de la Sibérie: une telle équipe n’aurait jamais dû descendre. Aux dernières nouvelles, il était en arrêt-maladie, à cause d’une vilaine bronchite qui ne guérit pas. Il faut dire que l’air pur des grands espaces, c’est pour le Grand-Nord canadien, pas pour la Sibérie. À Norilsk, on respire un mélange de souffre, de nickel et de diverses fumées d’usine. On y vit 10 ans moins vieux qu’ailleurs au pays. C’est gai.

Si je devais identifier une faiblesse, ce serait les postes d’ailiers, mais tout le reste a bien de l’allure.

Gardiens de buts

Deux gardiens, dont un qui a le niveau pour être titulaire en Premier League: Anton Shunin. Il sera notre titulaire tandis que le vétéran Sergey Narubin sera sa doublure.

DĂ©fense

J’ai dû faire quelques ajustements, notamment sur le flanc gauche, tandis que la charnière centrale est extrêmement solide, comme le flanc droit. Il y a des blessés en débuts de saison, surtout en défense. Évidemment, à leur retour, ils reprendront leur place dans l’effectif.

Voilà ce que ça donne, de droite à gauche :

Équipe A

Équipe B

Les blessés

Le joueur en prĂŞt

Une excellente défense, expérimentée, et au niveau d’un club moyen de la Premier League si on inclut les blessés dans l’effectif. Le jeune Kalugin est un tout bon espoir du club, j’essaierai de lui donner du temps de jeu, car la saison est longue (38 matchs plus la coupe).

Le Serbe Projic rentrera sans doute dans son club, mais il ne gêne pas vraiment vu qu’il double la place d’un étranger. Ce qui compte en Russie, c’est le nombre d’étranger sur le terrain, donc doubler un étranger (Makarenko) par un étranger (Projic) n’est pas un handicap en soi.

Petit souci dès le début de saison : le Lokomotiv piste mon arrière central Djakov, qui se laisserait bien tenter. Pourtant, il faut le retenir, j’en aurai besoin l’an prochain, et les bons Russes ne sont pas légion.

Milieu

Contrairement à mon habitude, je compte jouer en 4-2-3-1 large. Premièrement, nous devons être plus offensifs, car mon jeu défensif m’a joué de vilains tours avec Montréal, et deuxièmement je possède un milieu offensif de grand talent en la personne de Kirill Panchenko. Enfin, nos deux milieux défensifs sont blessés assez sérieusement, et sont de toute façon assez polyvalents pour évoluer soit plus bas, soit plus haut.

Voici donc ce que cela donnera, sans tenir compte des blessés (MC + MC + MOD + MOC + MOG) :

Équipe A

Équipe B (en 4-2-4 en attendant le retour des blessés)

Les blessés

J’aimerais un peu renforcer l’équipe sur les flancs, surtout à droite, et aussi trouver un second meneur de jeu pour suppléer Panchenko, qui n’est doublé que par le jeune Kuzmin.

Attaque

Nous possédons trois attaquants, qui sont plus ou moins du même niveau. Evgeny Lutsenko devrait être titulaire, aidé si nécessaire par le vétéran Pavel Pogrebnyak. À moins que Fatos Beciraj ne brouille els cartes ? Son défaut: il est étranger.

Les deux joueurs partis en prĂŞt

Si Igor Denisov nous quittera dès son retour de prêt (le transfert est déjà officialisé), on devrait récupérer Alexey Ionov pour la saison prochaine. C’est lui notre ailier droit officiel, qui devra être remplacé au moins pour cette saison.

Les tactiques

Il y a peu de chances que le 4-2-3-1 large ne change, mais un 4-3-2-1 MD pourrait voir le jour avec le retour des blessés, quand les circonstances l’exigeront.

L’objectif

Remporter la Division 1. Après on verra à replacer le Dinamo parmi les grands, voire les tout grands du pays. Le premier objectif semble assez simple, mais le second risque d’être difficile.

En attendant, voici les cotes pour le titre :

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Sinon quel est ta base de donnée de départ ?