Son nom ne me disait rien et,comme tout le monde ici, je fus surpris et sceptique en l’entendant pour la première fois… Ciaran Bean… Le monde virtuel des réseaux sociaux s’en était donné à coeur joie dès les premiers instants de sa nomination officielle.
Ce n’est qu’en le voyant que je fus moins circonspect. Je connaissais ce gars car il m’avait marqué.
Il fallait remonter deux ou trois ans en arrière. Notre ville avait organisé un tournoi international de football à 11.
Pas la peine de chercher de futurs cracks parmi ces jeunes âgés de moins de 13 ans. C’était plutôt d’une qualité moyenne. Outre l’équipe locale, je me souviens de cette équipe irlandaise de Cork ou, plutôt, de Waterford. Elle semblait un peu au dessus du lot grâce à une organisation sans faille et à un numéro 10 technique qui gommait nombre des défauts de ses coéquipiers.
En finale, elle dominait aisément les jeunes locaux sans pour autant avoir réussi à prendre l’avantage. Le numéro 10 irlandais entreprit alors une série de dribbles qui l’amenèrent face au gardien mais un peu décalé. Au centre, son 9 était seul. Il tenta néanmoins une frappe puissante au 1er poteau que notre gardien dévia un peu par hasard sur son montant avant que la balle ne sorte en corner.
Ce fut la dernière du jeune prodige (enfin pour ce niveau). Alors qu’il s’élançait pour tirer le coup de pied de coin, il fut remplacé. Deux événements me marquèrent à ce moment-là:
- il ne fut pas surpris de son remplacement
- son entraîneur discuta un long moment avec lui de façon apaisée.
Je dois avouer que cela m’intrigua surtout que, finalement, les Irlandais, dont le jeu perdit en constance à partir de ce moment-là, s’inclinèrent sur un corner bien négocié par les locaux. Un match qu’ils auraient certainement gagné avec leur 10…