Réponses aux lecteurs
@Rhino oui et plutot bonne malgré la hausse d’adversité.
@CaptainAmericka tu me connais bien ![]()
@alexgavi j’espère aussi car la Champion’s ferait un bien fou financièrement.
La saison ne pouvait rĂŞver meilleur prologue. Sous un ciel encore chargĂ© des dernières chaleurs d’aoĂ»t, le SC Vianense retrouvait le Benfica dans l’écrin surchauffĂ© d’Aveiro. Une affiche presque irrĂ©elle, qui opposait deux trajectoires contraires : d’un cĂ´tĂ©, le champion du Portugal, menĂ© depuis plus d’une dĂ©cennie par un homme devenu plus qu’un simple entraĂ®neur – Andreiy Shevchenko, lĂ©gende vivante au destin double, icĂ´ne du joueur qu’il fut, monument du coach qu’il Ă©tait devenu. De l’autre, le club du Minho, encore aurĂ©olĂ© de son sacre en Taça quelques mois plus tĂ´t, guidĂ© par l’inflexible AnĂbal GuimarĂŁes, dont la silhouette immobile au bord de la ligne rappelait autant le gĂ©nĂ©ral en campagne que l’orfèvre patient d’un projet hors du temps.
Le duel avait tout d’un choc d’univers.
Le match, pourtant, ne se lança pas sous des auspices paisibles. Les deux équipes se rendaient coup pour coup, et chaque ballon semblait peser comme une pierre brûlante. Le Benfica imposait un pressing haut, parfois rugueux, cherchant à asphyxier les circuits de passes vianenses. Mais le SCV, fidèle à son identité, ne pliait pas : la défense tenait bon, et le milieu, discipliné, s’accrochait aux bribes d’espaces que les Aigles laissaient filer.
La 29ème minute offrit au peuple de Viana un premier rugissement. Tout partit d’un renversement magistral signĂ© Francisco Maior, dĂ©calant Marcos Paulo sur son couloir gauche. Le latĂ©ral, dans une percussion aussi tranchante que soudaine, avala son couloir avant d’enrouler un centre tendu vers le premier poteau. Luis Almeida, parfaitement lancĂ©, devança son vis-Ă -vis et catapulta le ballon au fond d’une tĂŞte dĂ©croisĂ©e. Rui PatrĂcio, pris Ă contre-pied, n’eut que le temps de lever les bras. 1-0. La Citadelle imaginĂ©e Ă Aveiro vibrait dĂ©jĂ sous les chants bleus.
Mais le Benfica restait Benfica. Fort de ses certitudes, il reprit l’initiative et Ă©touffa peu Ă peu les offensives vianenses. Le verrou finit par sauter Ă la 64ème minute, dans un enchaĂ®nement aussi limpide que cruel. JoĂŁo Neves trouva une brèche plein axe et servit Tiago LuĂs dans la surface. L’attaquant, d’un contrĂ´le orientĂ© sublime, Ă©limina SendĂŁo et ajusta Vieitas d’une frappe sèche sous la barre. Tout Ă©tait Ă refaire. Les tribunes rouges s’embrasèrent, les chants des Aigles recouvrant ceux des cavaliers du Minho.
Le match devint alors une bataille de nerfs. Les fautes se succédaient, les crampes apparaissaient. On sentait que la décision viendrait d’un détail, d’un souffle, d’un coup de dés.
Ce coup de dés eut le visage juvénile d’Emmanuel Adjei. 86ème minute. Francisco Maior plaça un ballon arrêté à l’angle gauche de la surface. Le cuir, frappé avec cette précision millimétrée qu’on lui connaissait, dessina une trajectoire parfaite vers le cœur de la surface. Là , surgissant du chaos, Emmanuel Adjei s’éleva plus haut que tout le monde. Son crâne claqua le ballon comme une gifle divine. Le silence dura une seconde avant que les filets ne tremblent et que tout le banc vianense n’explose dans une course folle. 2-1. Le Benfica était à terre.
La fin, hachĂ©e, n’apporta rien d’autre que l’évidence : Vianense venait de dĂ©crocher un nouveau trophĂ©e, ajoutant une SuperTaça Ă l’armoire dĂ©jĂ Ă©toffĂ©e d’AnĂbal GuimarĂŁes, après le doublĂ© de la saison prĂ©cĂ©dente. Les Aigles, sonnĂ©s, avaient courbĂ© l’échine.
Lorsque le coup de sifflet final retentit, Shevchenko s’avança le premier. Étreinte longue, sincère, entre deux hommes que tout semblait opposer mais que liait le respect du jeu. L’Ukrainien, dans un portugais encore marqué d’accents slaves, murmura assez fort pour que les caméras captent l’essentiel :
« Félicitations, Mister. Ce soir, votre supériorité tactique a été éclatante. J’ai hâte de croiser vos cavaleiros encore, dans cette Liga que nous allons nous disputer. Et sachez… je vous soutiens. Je suis convaincu que toutes ces histoires avec Lamar Jackson ne vous concernent pas. Tenez bon. »
AnĂbal acquiesça, le regard sombre, mais le sourire discret. Il savait que ces mots comptaient. Il savait surtout que ce soir, ses cavaleiros venaient d’écrire une nouvelle page.
Dans le ciel d’Aveiro, les feux d’artifice illuminaient le trophée que Luis Almeida et Emmanuel Adjei levaient ensemble, symboles d’une génération déjà insatiable.


