Réponses aux lecteurs
@CaptainAmericka Dur à dire on verra au tirage et après 1-2 matchs déjà . Ce n’est que la deuxième campagne européenne de l’histoire du club.
La Citadelle des Anges vibrait d’un calme étrange. Celui d’une tempête intérieure, d’une transition qu’on savait profonde. Car ce jour-là , c’est bien plus qu’une conférence de presse que le SC Vianense avait convoquée. C’était un manifeste. Un retour à l’essence même de ce que le club s’est toujours voulu être.
Assis derrière la table immaculée de la salle des médias flambant neuve de l’Arena do Viana, Rashim Barshim arborait l’élégance mesurée des grands diplomates du sport. Dans une prise de parole très attendue, le tout nouveau président du club, adoubé quelques jours plus tôt par le cheikh Hamad Al-Thani II, est revenu longuement sur l’actualité brûlante. Calme, posé, presque solennel, l’homme fort du projet QSI au Portugal a ainsi officialisé la cession des parts restantes de Ryan Reynolds à un groupement de socios réunis sous l’étendard de l’“Uniao Azul e Branca”.
« Nous avons écouté, nous avons observé. Et nous avons compris que Vianense n’est pas un club comme les autres. Il ne peut pas être simplement un actif dans un portefeuille. Ce club appartient à sa ville, à ses supporters, à son histoire. C’est pourquoi, sur décision du directoire, 51% des parts ont été rétro-cédées au collectif des socios.Vianense demeure souverain. Majoritaire. Décideur. Nous serons les partenaires, mais jamais les propriétaires de son âme. »
Un frisson parcourut la salle, comme si soudain l’héritage si précieusement cultivé par Guimarães et Viana était sanctuarisé.
Mais Rashim, lui, ne s’arrêta pas là . Dans un tacle subtil mais incisif, il glissa quelques mots sur les voisins gallois de Wrexham, leur ton conquérant, leurs déclarations à l’emporte-pièce, et les soupçons sans fondement autour de l’élection controversée de Joaquin Fernandez au Ballon d’Or. S’il évita d’en faire un pugilat médiatique, le message était limpide.
« Nous entendons beaucoup sur le prétendu “plus grand club du monde”. Mais peut-être que la grandeur commence par la mesure. Et s’il est arrivé que nos dirigeants aient été passionnés dans leurs mots, cela ne saurait occulter les responsabilités d’en face. Vianense ne se pliera jamais à une guerre d’égos. Nous parlons sur le terrain. Et en respect. »
Puis vint le moment qu’attendaient tous les journalistes présents : la prise de parole d’Anibal Guimarães. Le technicien charismatique de la région, fort de ses deux coupes nationales, d’un Supertaça et d’un parcours mondial devenu légendaire, arriva vêtu de son survêtement habituel, flanqué du logo Nike et des initiales « A.G. ».
« Je suis ici pour parler football. Et pour rappeler que malgré le départ d’Altair, que je comprends et respecte, nous avons gardé l’essentiel. Un groupe uni. Solide. Ambitieux. Notre objectif est clair : retourner en Ligue des Champions. Pas pour y faire de la figuration. Mais pour y représenter ce que Vianense est devenu. Un club respecté. Craint. Aimé. »
Lorsqu’il fut interrogé sur la saison à venir, un sujet revint à chaque question sur la table. Qui remplacerait Altair dans la tactique rodé d’Anibal ? Un ancien joueur d’Anibal pourrait il être amené à rejoindre le club ? L’entraineur portugais répondit avec calme tout en gardant une part de mystère.
« Remplacer Altair ne sera pas simple, il a écrit une page de l’histoire du club malgré son jeune âge. Notre politique est de donner sa chance au vivier local. Je sais que certains supporters aimerait un coup d’éclat sur le mercato où le retour d’un joueur que j’ai pu croisé comme Gilson l’an passé. Mais notre économie ne nous permet pas de faire de grosses dépenses salariales. A l’heure actuel je pense que João Carvalho ou João Tiba ou encore Diogo Guimarães sont les plus à même de prendre la relève. »
Sourire en coin, regard acéré, Anibal ne manqua pas de remercier les supporters, le nouveau président et même… Luciano Peixoto et Ichiban Kasuga, les anciens actionnaires, pour « avoir su s’effacer au bon moment pour que Vianense ne perde pas son âme dans les lumières de l’argent. »
À Viana la saison s’annonçait. Mais c’est toute une ère qui commençait. Et cette fois, même le Qatar avait compris : on n’achète pas un peuple. On l’accompagne.
