La saison passée avait été une renaissance pour João Infante. À 34 ans, alors que certains le disaient sur le déclin, il avait fait taire toutes les critiques en inscrivant vingt buts, portant Vianense sur ses épaules dans la lutte pour la montée.
Mais derrière cette performance exceptionnelle, quelque chose se brisait en lui.
Depuis son retour à Vianense, João avait retrouvé le plaisir du jeu, mais il ne supportait plus certaines réalités du football moderne.
"Les discussions de mercato, les exigences des agents, les contrats blindés… tout ça m’écœure de plus en plus.”
Son attachement au club et à Anibal Guimarães l’avait reboosté, mais il savait qu’il approchait de la fin.
Et pourtant, au lieu de lever le pied, il prit tout le monde Ă contre-pied.
Alors que l’intersaison touchait à peine à sa fin, João Infante devança son retour à l’entraînement.
Alors que ses coéquipiers profitaient encore de quelques jours de repos, lui travaillait déjà son physique avec une rigueur impressionnante, enchaînant les séances individuelles, perfectionnant sa condition pour être au top dès la reprise.
Il savait qu’une autre saison intense l’attendait, et s’il devait partir, il voulait le faire en laissant une marque indélébile.
Un matin, alors qu’il terminait une séance sous le regard intrigué du staff, João se dirigea vers le bureau d’Anibal, décidé à avoir une discussion franche avec son coach.
Lorsqu’Anibal le vit entrer, il ne put s’empêcher de le taquiner.
“João ! Mais qu’est-ce que tu fais là si tôt ? Je croyais que tu allais nous annoncer ta retraite ?”
Un sourire malicieux se dessina sur le visage du vétéran.
“Coach, j’ai encore une année de contrat, tu crois vraiment que je vais partir sans t’avoir ramené en première division ?”
Anibal haussa un sourcil, amusé.
“Je dois dire que je suis surpris. Tu es affûté comme jamais. Tu veux nous faire une Zlatan ?”
João haussa les épaules avec un sourire en coin.
“Je ne sais pas si ce sera ma dernière saison ou pas, mais si je dois arrêter, je veux le faire en laissant Vianense là où il mérite d’être.”
João Infante n’avait jamais été aussi déterminé.
- Il savait que son corps ne tiendrait pas éternellement.
- Il savait que les jeunes poussaient derrière lui.
- Il savait que les critiques reviendraient à la moindre baisse de régime.
Mais il s’en fichait.
Ce qui comptait pour lui, c’était Vianense, c’était Anibal, c’était l’histoire qu’il voulait écrire avant de raccrocher les crampons.
Anibal, voyant la détermination dans le regard de son joueur, posa une main sur son épaule et déclara :
“Alors ramène-moi cette montée, João. Montre-leur que tu n’es pas fini.”
Le défi était lancé.
Et João Infante était prêt à livrer une dernière bataille.