Réponses aux lecteurs
@Rhino clairement on a déjà vu mieux. Après on verra d’ici quelques saisons si y’a quelque chose à faire de certains.
@CaptainAmericka En championnat on a clairement un comportement de cadors. En Champion’s on s’en sort très bien donc on avance comme on peut pour croquer le plus possible. La CDM on verra bien ce que ça donnera. J’ai du renouveler le groupe avec des joueurs qui m’attire pas trop donc je reste assez perplexe.
@Manthyz tu parles du club corrompu qui a viré son staff et fini en D2 avec un entraineur raté ? ![]()
@alexgavi Oui le Japon nous fourni des joueurs et c’est plutôt cool.
Depuis plusieurs semaines déjà , quelque chose s’était fissuré dans le regard de Mamadú. On le sentait dans sa démarche plus lourde, dans ses silences inhabituels, dans cette façon presque pudique de quitter les terrains d’entraînement la tête légèrement penchée. Entre les blessures à répétition, cette maudite CAN qui lui avait arraché presque deux mois d’hiver, et puis l’irrésistible ascension d’Emmanuel Adjei, le buteur maison semblait glisser vers une zone grise où les certitudes s’effritaient. Lui, meilleur buteur de l’histoire récente du club, habitué à son rôle de phare, devait soudain composer avec l’idée d’être, peut-être, l’option numéro deux.
Au cœur de l’hiver, la rumeur s’était propagée comme la bruine sur les quais de Viana : Mamadú accepterait de partir. Lui-même ne s’en était pas vraiment caché. En zone mixte comme à demi-mot dans quelques interviews précipitées, il avait laissé échapper qu’il « traversait une période compliquée », qu’il “réfléchissait à certaines choses”. On y avait tous entendu ce qu’il fallait entendre. La presse sportive avait déjà dressé la liste des prétendants avec son habituelle gourmandise.
Pourtant, AnĂbal GuimarĂŁes, toujours plus fin observateur qu’il ne voulait bien le reconnaĂ®tre, ne s’y Ă©tait jamais rĂ©signĂ©. Dans le bureau feutrĂ© qu’il partageait souvent avec Hugo Viana, il avait martelĂ© que MamadĂş faisait partie de l’ADN du club.
« Il a Vianense sous la peau », avait-il confié, comme pour conjurer ce qui venait.
Il ajoutait que la météorite Adjei traverserait forcément l’Europe un jour ou l’autre et que le club devait garder son cœur, quoi qu’il arrive.
Hugo, lui, avait approché les choses avec sa lucidité classique, presque comptable, mais sincère. Il avait ouvert la porte à une prolongation et, très vite, les négociations s’étaient enclenchées. Le clan Mamadú semblait écouter, mais rien, réellement rien, ne semblait fixé. On sentait le joueur encore en équilibre sur la crête, tiraillé entre loyauté ressentie et ambitions naturelles.
Et puis, étonnamment, ce fut par une voix inattendue que le destin sembla se dénouer. Dans l’intimité du centre, loin des caméras et des paraphrases journalistiques, Sérgio Mata s’était assis face à son ami d’enfance. Les deux hommes se connaissaient depuis le centre de formation, leur complicité avait traversé les années, les victoires, les nuits difficiles, jusqu’à devenir un fil invisible tenant l’un à l’autre. Mata, dans un murmure, avait rappelé leur rêve commun : faire carrière ensemble. Finir ensemble. À Viana, là où tout avait commencé.
Ce simple échange, sincère, presque fraternel, avait eu l’effet d’un coup de foudre inverse, un éclair qui ne détruit pas mais recolle. Mamadú avait compris. Ce n’était pas encore l’heure du départ. Pas encore l’heure de laisser Adjei incarner seul l’avenir. Il demeurerait le symbole, le frère aîné, celui qui montrerait que la fidélité avait encore un sens dans un football façonné par les mercatos à trois chiffres.
Ainsi, quelques jours plus tard, Vianense officialisa la nouvelle comme un souffle retrouvé : Mamadú prolongeait jusqu’en 2049. Le salaire, multiplié par deux virgule cinq, reconnaissait enfin son statut, mais le joueur insista pour dire que ce n’était pas l’argent qui avait parlé. La vérité tenait à quelques mots échangés dans un vestiaire, à une promesse d’enfant, à une amitié qui dépasse les cycles tactiques.
Dans les travĂ©es de la Citadelle des anges, on aperçut AnĂbal sourire en coin. Un sourire discret, presque soulagĂ©. Il savait ce que cela signifiait : Vianense gardait son âme encore un peu, malgrĂ© le temps et malgrĂ© les Ă©toiles filantes.
