Réponses aux lecteurs
@celiavalencia Merci on espère un bon parcours !
@Nehoc @Raspou @Tiien @CaptainAmericka Gros tirage et encore le Sporting. Decidement on va les affronter chaque année non ?
Dans un entretien exclusif accordé à notre quotidien, Anibal Guimarães, l’entraîneur charismatique du Real Valladolid, se livre comme jamais auparavant. Après avoir guidé le club vers une saison historique marquée par des succès en Copa del Rey et en Conference League, Guimarães revient sur son parcours atypique, ses ambitions futures et les défis rencontrés en chemin.
Originaire de Porto, ce jeune technicien portugais a gravi les échelons du football avec détermination et passion. De ses débuts à l’université à son passage formateur dans le petit club familial de Vianense, en passant par son expérience aux côtés de Ruben Amorim, Guimarães nous ouvre les portes de son monde. Il reviens également sur les tensions internes qui aurait pu pourrir la fin de saison passée avec Luis Campos, ses joueurs « chouchous » à Valladolid, et ses rêves d’entraîner en Italie ou en Amérique du Sud.
Avec une sincérité désarmante, il évoque aussi sa volonté de mettre sa famille à l’abri, notamment sa mère malade. Pour Guimarães, le football est bien plus qu’un métier : c’est une mission de vie. Découvrez cette interview captivante qui dévoile l’homme derrière le succès, ses convictions et ses aspirations.
Ivan Moleiro : Bonjour Anibal, merci de nous accorder cette interview. Pour commencer, revenons un peu sur votre parcours atypique pour le football européen mais finalement assez classique au Portugal. Pouvez-vous nous parler de votre parcours à l’université et comment cela a influencé votre carrière ?
Anibal Guimarães : Bonjour, c’est un plaisir d’être ici. Mon parcours universitaire a été fondamental pour moi. J’ai étudié le management sportif et l’entraînement, notamment la périodisation tactique à l’université de Porto. Ces années m’ont permis de comprendre les aspects techniques et tactiques du football, mais aussi la gestion des joueurs et des équipes. J’ai eu des professeurs exceptionnels qui m’ont encouragé à voir le football sous un angle différent, plus analytique et stratégique. La qualité des intervenants pour les masterclass était exceptionnel. Je recommande vraiment ce cursus pour ceux qui comme moi n’ont pas forcément de vécu professionnel.
Ivan Moleiro : Vous avez ensuite travaillé dans l’ombre de Ruben Amorim. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette période et sur l’animosité qui semble encore exister entre vous deux ?
Anibal Guimarães : Travailler avec Ruben a été une expérience très enrichissante sur le plan professionnel et personnel. J’ai beaucoup appris sur la gestion d’équipe et la préparation des matchs. Cependant, nos visions du football étaient très différentes. Lorsque j’ai rejoint le Sporting sur ses recommandations à l’époque, j’ai vu mes idées maturés et s’éloigné de sa conception ce qui a pu conduire à des tensions. D’autres facteurs comme les résultats que nos équipes avions ont aussi alimentés cela notamment à cause de l’emprise que peu avoir la presse portugaise. Je tiens à le dire publiquement, je n’ai jamais postulé au poste d’entraineur lorsque Ruben était encore au Sporting. De façon plus technico-tactique il a une approche très rigide, tandis que je préfère une certaine flexibilité tactique notamment dans l’animation. Nos désaccords ont parfois dégénéré en conflits personnels, ce qui est regrettable. Cette animosité persiste notamment car nous sommes deux compétiteurs et nous sommes fréquemment opposés, mais je préfère me concentrer sur le futur plutôt que sur le passé.
Ivan Moleiro : Votre passage à Vianense a été une étape formatrice dans votre carrière. Pouvez-vous partager quelques souvenirs de cette période ?
Anibal Guimarães : Vianense est un club familial qui occupe une place spéciale dans mon cœur. Travailler là -bas a été extrêmement difficile en raison du manque de ressources et des conditions parfois rudimentaires. Cependant, c’est là que j’ai vraiment appris à tirer le meilleur parti de chaque situation et à m’adapter aux défis quotidiens. J’ai tout appris là bas. Je pense que tout entraineur en devenir devrait passer par les basses divisions pour découvrir l’envers du décor. Il n’y avait pas de salaires mirobolants là bas. Plusieurs fois j’ai du emmener Anton Gorelov à l’entrainement car son salaire de stagiaire ne lui suffisait pas. C’est l’école de la vie. Vous savez j’ai une profonde envie de retourner un jour à Vianense pour aider le club à grandir et à se stabiliser dans des divisions supérieures. C’est une promesse que je me suis faite. Je ne sais pas quand, mais cela arrivera.
Ivan Moleiro : Parlons maintenant de Valladolid. Quels ont été les moments les plus marquants pour vous jusqu’a présent ?
Anibal Guimarães : Il y en a eu beaucoup. Gagner la Liga 2 a été le premier grand pas, une validation d’un travail acharné alors que je découvrait le pays. Ensuite, la Supercopa a été un moments de pure joie. Vous vous rendez compte le petit Valladolid qui fait tomber le Barça ? La saison passée fut sublime avec la Copa del Rey qu’on remporte pour la première fois et puis que dire de la victoire en Conference League, ça été particulièrement spéciale car elle a marqué notre premier succès européen. Ces trophées ne sont pas seulement des victoires personnelles, mais aussi des moments de bonheur pour les supporters et toute la ville de Valladolid.
Ivan Moleiro : Avec tous ces succès, il y a eu aussi des tensions, notamment avec Luis Campos, mais aussi avec vos collégues espagnols. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces tensions ?
Anibal Guimarães : Les tensions avec Luis Campos ont principalement tourné autour de la gestion de l’effectif et des recrutements. Luis a une approche très spécifique et parfois, nos visions ne s’alignaient pas. J’ai toujours eu à cœur de défendre les intérêts de l’équipe et parfois, cela signifiait entrer en conflit avec Luis. Cependant, je respecte son expertise et ses compétences.
C’était une période difficile, mais j’ai toujours essayé de rester professionnel. En revanche, je n’accepte pas la façon dont j’ai été traité par Luis en fin de saison. C’était une honte. Vous pouvez en parler avec Michael, j’ai vraiment été blessé. Je remercie énormément mes joueurs pour le soutien d’ailleurs.
Avec les collégues c’était encore différent. Je comprends leurs inquiétudes, soyons honnête, à leur place j’aurais surement râlé aussi. On pense naturellement à nos intérets. Mais je demeure surpris par la violence des propos que j’ai pu entendre. Quand Valladolid dépense 100M ça dérange, par contre quand le Real dépense 500M tout va bien… Un peu de sérieux.
Ivan Moleiro : Il se dit que vous auriez des chouchous dans le vestiaire. Dites nous, qui sont ils ?
Anibal Guimarães : Vous savez, je pense que tout coach à ses favoris. Je pense instantanément à Cholo Simeone qui adorait Antoine Griezmann, Antonio Conte avec Romelu Lukaku ou encore Carlo Ancelotti et Modric. C’est naturel. Je dois bien avouer qu’a Valladolid João Infante, Ivano Di Giacobbe et Gilson sont des joueurs exceptionnels. João a un talent brut incroyable et n’a pas la reconnaissance qu’il mérite, Ivano est un gardien d’une rare maturité pour son âge, et Gilson apporte une énergie et une créativité indispensables. Ces joueurs ont une place spéciale dans mon cœur, non seulement pour leurs performances sur le terrain, mais aussi pour leur attitude et leur engagement.
Ivan Moleiro : Vous avez mentionné à plusieurs reprises votre rêve de gagner la Liga ou la Champion’s League par le passé. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Anibal Guimarães : Gagner la Liga ou la Champion’s League est le rêve ultime pour tout entraîneur de club je pense. Cela représente l’accomplissement de tout un travail et une reconnaissance au plus haut niveau. J’aime à penser que c’est la consécration quand vous avez une osmose dans votre groupe qui vous permet d’atteindre ce but. C’est un objectif que je poursuis avec passion et détermination, je ne démords pas de dire que Valladolid en est capable. Pas immédiatement bien sûr mais nous jouons pour gagner… Je crois que nous avons le potentiel pour y arriver avec Valladolid, mais cela demandera encore beaucoup de travail et de sacrifices.
Ivan Moleiro : Vous avez aussi un rêve de découvrir l’Italie et les ambiances sud-américaines. Pourquoi ces destinations vous attirent-elles ?
Anibal Guimarães : L’Italie a une tradition footballistique incroyable, et entraîner là -bas serait une expérience unique. Les tactiques, les supporters passionnés, tout cela m’attire énormément. Dans la famille vous savez il y a deux clans, ma mère et mes frères sont fans du Calcio, ma mère supporte la Juventus, et mes frères le Milan AC. Quant à l’Amérique du Sud, l’ambiance y est incomparable. La passion des supporters, les talents bruts des joueurs locaux, c’est quelque chose que j’aimerais vivre de près. Je ne peux cacher que j’ai toujours été attiré par ce football, si mon premier amour demeure le Sporting Portugal en Europe, je suis aussi tombés amoureux très jeunes des football brésilien et argentins. Bien sûr que des clubs comme Palmeiras, Flamengo, Boca Juniors font partie de mes influences. On voit souvent des jeunes talents argentins et brésiliens arriver en Europe à 19, 20, 21 ans. J’aimerais découvrir l’envers du décor, la formation… Ces expériences m’aideraient à grandir en tant qu’entraîneur et à enrichir ma vision du football. J’espère en avoir l’occasion un jour.
Ivan Moleiro : Enfin, vous avez mentionné votre volonté de mettre votre famille à l’abri, notamment votre mère malade. Pouvez-vous nous en parler un peu plus ?
Anibal Guimarães : Ma famille est ma priorité. Ma mère est malade et je veux m’assurer qu’elle reçoive les meilleurs soins possibles. Que Dieu la gardes parmi nous le plus longtemps possible, je sais qu’elle a un rêve me concernant et j’espère le réaliser un jour. Vous savez c’est assez dur de la savoir à Lisbonne et mois à Valladolid. Grâce à dieu, je ne suis qu’a quelques heures d’avion et j’ai fréquemment l’occasion de lui rendre visite. J’aimerais qu’elle vienne vivre ici pour l’avoir à mes côtés mais elle refuse catégoriquement. C’est aussi pour cela que je travaille si dur. Le football m’a donné beaucoup, et je veux utiliser cela pour garantir un avenir sûr et confortable pour ma famille. C’est une source de motivation constante pour moi.
Ivan Moleiro : Merci beaucoup, Anibal, pour cette interview très ouverte et honnête. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite de votre carrière.
Anibal Guimarães : Merci à vous. C’était un plaisir de partager mon parcours et mes aspirations.