PREMIERS MATCHS
On se retrouve donc à la date du 6 Février, à la veille de la Trade-Deadline comme convenu. On a joué 12 nouveaux matchs, ce qui porte le total à 54, et il est l’heure de faire un bilan.
Avec 5 victoires et 7 défaites lors des 12 derniers matchs, contre des adversaires d’un bon niveau (Spurs, Celtics et Bucks entre autres), notre bilan total est de 24 victoires pour 30 défaites. On est maintenant 9èmes, à 1.5 match du 8ème et 3 du 7ème. Rien de problématique pour l’instant en ce qui concerne la course au Play-Offs.
En ce qui concerne notre Offensive Rating, il est maintenant de 110.2, le 12ème de la NBA, il est légèrement en chute sur ces 12 derniers matchs mais étant donné le calendrier c’est plutôt normal. Défensivement, on encaisse toujours exactement autant de points pour 100 possessions, 111,1. C’est toujours très faible, 23ème DefRtg de la NBA. En terme de différentiel, ça nous fait -0.9 de NetRtg, soit le 17ème de la NBA et le 7ème de l’Est, la course aux Play-Offs semle donc bien à notre portée.
Portrait rapide de l’équipe
Plutôt que de se contenter de “attaque correcte mais défense médiocre”, tentons de chercher pourquoi, afin de trouver des solutions.
Tout d’abord, on joue sur un rythme modéré, avec un Pace (nombre de possessions jouées par match) de 99.2, 19ème de la ligue, pas de quoi tirer de vraies conclusions, mais c’est toujours un indicateur à prendre en compte, car en cas de valeurs extrêmes il peut expliquer un surplus de déchet ou un faible nombre de contre attaques jouées. En ce qui concerne la réussite aux tirs, on est 21èmes de la Ligue à 45.2%, alors qu’on est 10èmes à 3 points, 36.1%. On a donc un problème d’attaque à l’intérieur. Sur la contestation des tirs adverses, on constate quelque chose de similaire : 15ème contesation des 3pts (35.6%), mais 23ème contestation des tirs au global, 46.7%. On a donc bien un problème à l’intérieur, on y reviendra.
On observe aussi qu’on est une équipe qui prend assez peu de risques, que ce soit en attaque ou en défense : peu de contres (4.7, 21èmes), très peu d’interceptions (7.0, 25èmes), mais très peu de déchet. On est l’équipe avec le moins de pertes de balle pour 100 possessions (12.7), et la deuxième équipe avec le moins de pertes de balles, 19.0 par match. En somme, une équipe avec très peu de déchet, de fautes mais trop peu d’intimidation dans la raquette ou d’interceptions : trop softs des 2 côtés du terrain?
Analyse de l’attaque
Qui dit “attaque” en Caroline du Nord, dit Kemba Walker, bien évidemment. Il est tout bonnement stratosphérique depuis le début de saison. Il compile 25 points, 5.3 passes et plus de 4 rebonds par match avec seulement 2.4 pertes de balle. Avec sont PER de 21.1, il a même pu accrocher une 3ème sélection au All-Star Game.
Derrière noter Kemba national, le scoring est relativement réparti, avec 8 joueurs au dessus de 8 points par match dans l’effectif. Et là, on commence peut-être à toucher au problème de cette équipe, elle est peut-être trop soft. En effet, 8 joueurs au dessus de 8 points par match, c’est bien, mais on est aussi la seule équipe de la NBA avec seulement 2 joueurs au dessus de 11 points. Toujours une bonne répartition?
Le 2ème “scoreur” de l’équipe est Jeremy Lamb, notre arrière titulaire, avec 14.6 points par match, il n’est pas ce qu’on peut appeler une locomotive d’attaque, c’est en plus un “spot up shooter”, c’est à dire qu’il contribue quasi exclusivement au jeu par son shoot, et très peu à la création (1.8 passe par match), il ne défend pas non plus si bien que ça. C’est un bon joueur de complément, mais clairement pas une deuxième option offensive. Batum pourrait peut-être prétendre à ce rôle, mais il prends nettement moins de tirs que les saisons passées, et pèse nettement moins sur le jeu, même s’il reste propre, à l’image de cette équipe des Hornets.
Un manque dans la Raquette?
On l’avais vu lors de la prise de fonctions, les postes d’ailier fort et de pivot étaient mal équilibrés, avec 4 pivots et 2 ailiers forts. Analysons donc ce que cela donne depuis le début de la saison.
- Ailier Fort - MKG et Marvin Williams
On avait vu lors du premier bilan que cet effectif avait la particularité de ne compter que 2 joueurs au poste 4, et tous les 2 avec un profil atypique : MKG et Marvin Williams.
Le titulaire du poste 4 est censé être Michael Kidd-Gilchrist, “MKG”, lui qui est un ancien 2nd choix de draft. C’est censé être un “Elite Defender”, et pourtant… Depuis le début de la saison, il est très décevant en ce qui concerne la contestation des tirs, 52% pour ses adversaires directs face à lui… La défense est vraiment censée être son fond de commerce, il trop peu impactant en dehors de ça, 9 points et 5 passes, sans pouvoir s’écarter pour tirer à mi-distance ou à 3 points. Pas une menace en attaque, une défense médiocre sur le début de saison, MKG n’a pas le niveau pour être titulaire, c’est certain.
Notre 2ème ailier fort est Marvin Williams, lui aussi un ancien 2nd choix de draft peut sembler légèrement plus impactant, avec 9 points et 5 rebonds, mais dans l’absolu ça reste quelque chose de relativement faible en 24 minutes, surtout étant donné sa fébrilité en défense. Là où Williams est problématique, c’est que c’est un ailier fort qui n’aide vraiment pas à combler nos problèmes d’adresse dans la raquette : il tente 7.5 tirs par match, dont 4.3 à 3 points. Le problème, ça n’est pas qu’il tire à 3 points, c’est que doublé à MKG, on n’a aucune menace intérieure au poste 4.
On a réellement quatre pivots pouvant prétendre à du temps de jeu : Zeller, Kaminsky, Biyombo et Hernangomez.
Tous les 4 ont un niveau relativement semblable, et aucun d’eux n’inscrit plus de 9 points par match, ce qui lié à la faiblesse offensive au poste 4 est réellement dommage. Pour schématiser, on peut dire que Biyombo est un défenseur rebondeur, que Zeller et Kaminsky ont un profil relativement similaire tandis que Hernangomez semble plus polyvalent.
Zeller et Kaminsky ont la particularité d’avoir un bon “passing game”, de participer au jeu avec une bonne qualité de passes, mais ne sont pas des rebondeurs incroyables, et Zeller est donc à 9 points, presque 2 passes et 6 rebonds en 24 minutes de temps de jeu, pas un mauvais joueur, mais pas un taulier dans la raquette. Kaminsky se démarque de Zeller par sa relative capacité à tirer à 3 points lorsqu’il est ouvert et une capacité à dépanner sur le poste 4. Je dis bien dépanner, parce qu’en mesurant 2.13m, et en n’ayant aucune capacité de défense extérieure, on ne peut pas jouer au poste 4 de façon durable dans la NBA moderne, et ne peut donc pas vraiment régler nos problèmes à ce poste.
Celui qui tire le plus son épingle du jeu c’est peut être Willy Hernangomez. Avec 8.3 et 6.3 points sur ses 17 minutes de temps de jeu en sortie de banc, il réalise une saison plutôt convaincante. Pour comparer les 4 pivots de l’effectif, on regarde les statistiques par 36 minutes qui sont significatives car il sont tous eu du temps de jeu, et qu’on est dans un schéma où on veut voir ce qu’ils en font. Hernangomez est donc le meilleur scoreur et rebondeur des 4 sur son temps de jeu, il faudrait donc miser sur lui pour l’avenir. Si les autres ont ente 15 et 16 de PER (ce qui est bon), Willy a 18.5, sa production emble au dessus de celle de ses concurrents, c’est aussi le seul intérieur de l’équipe à avoir 20% de taux d’usage, c’est à dire que 20% des possessions lorsqu’il est sur le terrain se concluent dans ses mains. Et c’est là tout le problème de cette équipe.
Trop Softs?
Avec 6 joueurs au dessus de 15 de PER, soit la moyenne NBA, on pourrait se dire qu’on a un effectif homogène très fort, surtout sur le poste de pivot. Hors on a vu que ce poste de pivot avait un problème, les joueurs ne produisent pas assez lorsqu’il sont sur le terrain. On disait en préambule que l’équipe avait très peu de déchet, mais semblait frileuse. Efficiente, certes, mais pas assez osée, pas assez de production individuelle. Analysons donc cette production et cette audace, à l’aide de 2 statistiques bien utiles : le taux d’usage (USG%) et les “Estimated Added Wins” (EWA, victoires supplémentaires potentielles apportées par la production du joueur, différent du WinShare).
Comme il y a en permanence 5 joueurs par équipe sur le terrain, l’Using Rate moyen est fatalement de 20%. On s’en servira pour voir quels joueurs prennent leurs responsabilités en attaque. Le problème, c’est que les joueurs qui les prennent se comptent sur les doigts d’une main. On a Kemba bien sûr, à 30%, soit le 7ème USG% de la NBA, derrière lui on a Tony Parker et Malik Monk à presque 25%, ce qui est plutôt logique vu qu’ils jouent beaucoup lorsque Kemba est sur le banc, ils sont les leaders de la 2nd unit. Et derrière ces 3 joueurs là, c’est tout de suite plus compliqué, Lamb est à 20.8%, à peine plus que la moyenne, ce qui est vous en conviendrez faible pour celui qui nous sert pour l’instant de 2ème option offensive. Le dernier joueur à 20% exactement est Hernangomez. Et c’est tout. Batum et Zeller sont à moins de 15%, ils pèsent vraiment trop peu en attaque, tandis que MKG, le dernier titulaire est à 16.5%. Aucun joueur ne semble vouloir réellement le rôle de 2ème locomotive d’attaque.
Bien. Maintenant qu’on a vu qu’aucun joueur n’osait réellement prétendre au rôle de 2ème locomotive d’attaque, voyons si certains joueurs ont une production qui correspondrait à ce rôle, à travers les EWA, “Estimated Wins Added”. Encore et toujours, Kemba est stratosphérique, 9.3 victoires ajoutées, 18ème meilleur total de la NBA, il a mérité sa séléction au All-Star Game. Mais derrière lui, c’est plus ou moins le néant. Jeremy Lamb est à 3.3, alors qu’on a vu que ça n’était vraiment pas une vrai 2ème option offensive, puis TP et Monk sont à 3.0 et 3.1, et enfin beaucoup de joueurs entre 1 et 2. Vous ne vous figurez peut être pas bien ce que ça représente, mais vous voyez l’océan entre Kemba et les autres, et qu’aucun autre joueur ne se démarque vraiment en terme d’impact. Hormis nos Hornets, seul les Knicks ont seulement 2 joueurs au dessus de 3.1 victoires ajoutées, et ils gagnent nettement moins de matchs que nous. A part Kemba, aucun joueur n’a une production sur le terrain qui sort du lot, vraiment.
On a donc vu qu’hors de Kemba Walker, aucun joueur ne prend ses responsabilités pour prendre le rôle de deuxième tête de notre attaque, et que même si on a plein de bons joueurs aucun n’a vraiment la production nécessaire sur le terrain pour y prétendre pour l’instant. On est trop softs pour prétendre aller plus haut.
Trade-Deadline : du mouvement?
Il y aura peut être du mouvement en cette Trade Deadline, et ce sera à vous d’en décider. Je vais donc vous donner un aperçu des joueurs possiblement échangeables ou non, leurs salaires et surtout les deals possibles.
Joueur |
Contrat |
Salaire |
Option |
Nicolas Batum |
2 ans |
$24M |
+1 année en option joueur |
Bismack Biyombo |
2 ans |
$17M |
+1 année en option joueur |
Marvin Williams |
1 an |
$14M |
+1 année en option joueur |
Frank Kaminsky |
1 an |
$3.63M |
Aucune |
Michael Kidd-Gilcrist |
1 an |
$13M |
+1 année en option joueur |
Ce sont les 5 joueurs qu’il serait intéressant d’échanger d’après moi. Il faut garder à l’esprit que dans un trade les contrats doivent être équilibrés (si on envoie des joueurs payés $20M au total, on doit récupérer environ $20M), ou sinon le déséquilibre doit être comprit dans le cap space. Trader Batum par exemple semble donc compliqué si on veut une contrepartie intéressante.
On a plusieurs offres de trades que je considère comme plutôt réalistes et bénéfiques pour nous:
TRADE A :
Montrezl Harrell fait une très belle saison, il est un des principaux responsables des bons résultats des Clippers avec ses 15 points, il peut jouer sans aucun soucis en pivot comme en ailier fort et y être impactant. De plus, Boban Marjanovic sera un très bon back-up pivot, très gros rebondeur du haut de ses 2.21m. Cette offre me semble vraiment très intéressante.
TRADE B :
Avec cette offre, on se débarrasserait du gros contrat de Biyombo. Portis est en fin de contrat en fin de saison, et il demandera à mon avis un contrat vers $15M par an. Il met 13 points et 5 rebonds par match, et même s’il n’a que 23 ans son potentiel ne semble pas très élevé. On devrait en plus absorber le contrat de Plumlee pour 2 ans à $12M la saison.
TRADE C :
Serge Ibaka est un très bon joueur, ailier fort comme pivot. Bon défenseur, il score 15 points par match et prend 7 rebonds. S’il nous permettrait de récupérer un tour de draft 2021, le contrat d’Ibaka est tout de même plutôt lourd, $22M sur 2 ans pour le joueur âgé de 29 ans. De plus, en échangeant 2 joueurs contre 1 seul, on serait forcés de recruter un agent libre médiocre pour combler le trou laissé dans le roster.
TRADE D :
Sabonis est lui aussi un très bon joueurs pouvant évolué en 4 comme en 5, dont le contrat rookie (option équipe comprise) prend fin dans 1 an et demi. Le problème de ce trade, c’est qu’on serait obligés d’envoyer notre 1er tour de draft de cette année, qui a tout pour être un milieu de premier tout, plutôt intéressant donc.
- TRADE A - Harrell
- TRADE B - Portis
- TRADE C - Ibaka
- TRADE D - Sabonis
- On attend l’intersaison
Nous sommes donc une plutôt bonne équipe, prétendante aux Play-Offs à l’Est grâce à un Kemba Walker All-Star. Toutefois, on manque pour l’instant d’un second joueur réellement impactant. Pour l’instant.
A SUIVRE…