21 Juillet 2020
Quartier de St-Peters… Sud de Sydney …. Je vous écris ces lignes depuis l’Aéroport Kingsford-Smith, l’esprit empli d’espoir. Dans une vie rythmée entre surf, banc d’école et bien sûr football, je termine ma seconde année à l’autre bout du monde. Ici, le football est loin d’être un sport majeur mais, comme on dit, tous les sports sont étroitement liés. Mon travail dans l’académie de la prestigieuse franchise des Roosters m’a permis de poser un regard nouveau sur un sport que je pensais pourtant, il y a quelques années, connaître sur le bout des doigts. Vous vous demandez sûrement comment j’en suis arrivé là, au sommet du rugby australien sans jamais avoir touché un ballon ovale ? Il y a quelques semaines, je me suis posé la même question…. Laissez-moi vous raconter ! Mais pour cela, il faut revenir quelques années en arrière.
Mon histoire commence, à l’été 2015, après avoir obtenu un baccalauréat scientifique sur les bancs d’écolier d’une ville insulaire. Alors que je ne pensais pas être destiné à ça, et après un parcours de footballeur plutôt banal, je me retrouve à quitter mon petit village de Provence pour intégrer ce qui me semblait alors être le rêve d’une vie. Quelques heures plus tard, je me retrouve aux portes du centre de formation d’Evian-Thonon-Gaillard. Vous devez sûrement esquisser un sourire, si ce n’est pas plus, en lisant ces lignes, mais mettez vous à ma place. Moi, vulgaire joueur de campagne ayant joué tout au plus deux ou trois saisons au niveau régional, voilà que l’on m’offre, ce qui se révélera plus tard être, une seconde chance. La première saison est particulièrement compliquée, je ne connais rien de ce milieu, je dois m’adapter. Pas la peine de vous préciser qu’à cette époque, les études sont très loin d’être ma priorité. Cependant, sur les conseils de mon grand-père, je décide tout de même de passer mes premiers diplômes d’entraîneur, pour avoir un bagage “au cas où”, comme il aimait bien me le répéter. Et il avait raison ….
Deux ans plus tard, alors que je commençais à trouver ma place dans ce monde, avec notamment quelques apparitions dans le groupe pro, mon rêve s’écroule en même temps que le club ….
Ne trouvant aucun point de chute contrairement à la majorité de mes coéquipiers et amis, je décide de prendre la route, direction l’inconnu …
Voilà comment à 20 ans, je me suis retrouvé, seul, dans la paisible ville de Herning, au centre du Danemark. Ce n’était clairement pas la partie la plus glorieuse de mon existence, je me retrouve à enchaîner les petits boulots pour survivre, tout en continuant de jouer dans un modeste club de la ville. Mais ma petite vie va connaître un tournant, quand, pour donner un coup de main, je prends en charge une équipe de jeunes du club. On n’a pas perdu de temps pour se faire remarquer, on enchaîne les bons résultats jusqu’au jour où on vient à bout de l’équipe élite du célèbre FC Midtjylland. Le soir même je suis invité au centre d’entraînement du club pour rencontrer Henrik Jensen, responsable de la formation. Alors que l’hiver venait de d’arriver, je me retrouve dans le staff de l’équipe U17.
Dans ce club, je découvre une manière de travailler révolutionnaire. Ici, tout est basé sur les statistiques, à la mi-temps de nos matchs nous recevons une analyse statistiques détaillée de notre performance en première période. Les mots du président, Rasmus Ankersen, résonnent encore dans ma mémoire : “Les données sont moins imparfaites que les yeux humains et la capacité humaine à faire des jugements”. Les huit mois suivants furent une révélation pour moi, je me sentais fait pour être entraîneur ! Cependant, la vie est parfois si cruelle …
La date du 7 Juillet 2018 restera à jamais ancrée en moi. Je sortais d’une soirée sûrement trop arrosée avec des amis, mes souvenirs sont confus …. Je me réveille 1 mois plus tard au Rigshospitalet de Copenhague … Nous avons été fauchés par une voiture. Je m’en suis sorti miraculeusement mais, ce soir-là, j’ai perdu mes deux amis et une partie de mon âme.
Dès que j’ai pu quitter l’hôpital, j’ai embarqué vers l’autre bout du monde pour fuir ce drame. Au fil des années, j’ai ré-appris à vivre, ici, en Australie. Pendant ces deux années je me suis réfugié dans le sport, j’ai découvert le rugby, le surf … Mais surtout j’ai terminé de passer mes diplômes d’entraîneur.
Après cette dernière saison pleine en tant qu’analyste vidéo pour les Roosters, à l’issue de laquelle on échoue à une malheureuse seconde place, j’ai eu comme un déclic. Ma place n’est pas ici, pas en Australie, et encore moins dans un club de Rugby, je veux jouer les premiers rôles et pourquoi pas devenir le prochain Sacchi, Sebes ou Michels ! C’est pourquoi, dans quelques minutes, je décolle pour Roissy afin de reprendre mon destin en main …
, je m’en souviens très bien. Malgré la défaite, il y a du positif à tirer de ce tout premier match. Tout d’abord, la satisfaction est qu’on a réussi à imposer notre jeu, nous avons tenu le ballon. Le problème s’est surtout posé devant la cage, on n’a eu beaucoup de mal à se procurer des situations dangereuses. Par contre, ce qui a été flagrant, c’est le manque d’anticipation de notre charnière centrale ce qui nous a été fatale : on a pris les deux buts en contre. 
a été bien meilleure dans le jeu ! Avec les quelques ajustements notamment offensif, après l’analyse du précédents matchs, nous a permis d’être beaucoup plus dangereux et ça s’est reflété sur le résultat ! 
, malgré la défaite on a réussi a tenir tête a une bonne formation suisse en fin de préparation. Surtout que le triples champions de suisse vont s’aligner en Europa League cette saison, raison de plus d’être satisfait de les avoir accroché. 
a été assez terne. J’avais fait un grand remaniement de l’équipe pour observer un peu les jeunes du clubs. 
