@toopil C’est vrai, en lisant les récits des autres, on retrouve parfois ce genre de défaut chez les meilleurs, comme une dette à payer au jeu pour qu’il nous laisse garnir notre armoire à trophée 
@CaptainAmericka Pour l’instant cette expression a un mauvais vécu, je n’ai pas encore eu droit à trois échecs consécutifs 
@LindexV Oui, en plus des bonnes blessures d’enfoirĂ© qui ont lieu quand tu regardes pas, entre les matches, avec ce petit goĂ»t d’inĂ©vitable lĂ
@Wasyl Merci pour votre bénédiction, divin chauve belge, j’en ferai bon usage 
@Segmann En vrai je suis content que quelqu’un ait relevé ma connerie sans que j’ai eu besoin d’attirer l’attention dessus
@Sythax Oui bah c’est un truc de psychologie humaine, il parait qu’on est plus attentifs à un narratif négatif, basé sur le conflit, qu’à un narratif positif, donc j’imagine que ça explique tout
@alexgavi Tiens ça me fait penser qu’il faudrait que je finisse The Last Dance, je l’ai commencé y’a quoi…un an à peu près 
Il y a de l’action sur les rives du lac Izabal…encore !
Loowis Zarmilton et ses gadjé sont sur le point de faire la passe de trois en D2 guatémaltèque, et même si ce serait une formidable récompense pour tout le travail accompli, notre VRAIE ambition est la promotion en Liga Nacional.
Cette chagasse nous passe entre les doigts depuis bientôt trois ans, et comme j’aurai la flemme de rempiler pour une 4e tentative, on peut se le dire franchement : la montée, c’est MAINTENANT OU JAMAIS.
À L’ATTAQUE 
Pas de retouche Ă notre 3-4-3, juste un renfort :
Il a beau être un des meilleurs gardiens de D2 sur le papier, Hernandez gambadait dans la nature sans contrat. Et tomber sur un gardien pareil dans les agents libres, c’est comme tomber sur Margaret Qualley seule dans une soirée speed dating : faut pas laisser filer l’occasion !
Ce fut le seul ajustement nécessaire pour la 2e moitié de saison…
…ce qui, vous vous en doutez peut-être, est généralement bon signe 
Quelle fin de saison ! 
Profitant de notre avance en championnat, je me suis permis de faire tourner, et bizarrement, les remplaçants se sont montrés très reconnaissants pour le temps de jeu 
(Si ça se trouve y’a une variable de gratitude cachée dans FM et je suis le dernier pélo à ne pas être au courant)
Bilan final : un enchainement de victoires prolifiques, et une seule défaite anecdotique. À ces excellents résultats viennent s’ajouter un motif de satisfaction que je n’espérais plus : nous sommes redevenus efficaces en attaque ENFIN, nos buteurs sont fiables ! ENFIN nous ne sommes plus cette équipe qui se casse les dents sur les gardiens jusqu’à en rendre jaloux Patrick Battiston !
Sans surprise, Izabal garde son trĂ´ne, et la couronne qui va avec :
Et de trois ! Trois titres de D2 d’affilée ! 
22 points d’avance, 91 buts marqués : comme l’année de notre précédente montée, mes joueurs montrent d’une façon éclatante qu’ils n’ont plus rien à faire à ce niveau. Cette pauvre 2e division…je suis tombé à court de métaphores sexuelles pour décrire ce qu’on leur fait subir depuis cinq ans 
D’ailleurs, en parlant de ça, vous avez remarqué comme on utilise souvent des métaphores sexuelles pour désigner des rapports de domination ? 
Genre si je dis « le Havre a baisé la gueule de Reims en allant taper le cul de Strasbourg », on comprend tous qu’on parle de football et on identifie le vainqueur de ces confrontations comme l’homme de la métaphore, un peu comme si être le mâle dans un acte sexuel était un statut honorable, limite « victorieux », et qu’être la femelle (ou en tout cas le passif) serait honteux 
Mais nous avons TOUS naturellement cette compréhension ! Tout ceci est le résultat d’une vision androcentrée archaïque inscrite dans des stéréotypes obsolètes d’expression de la sexualité ! Il n’est même pas rare que le dominé soit rabaissé avec des termes FÉMININS, comme pour insister sur le rôle honteux que la société prête à la fille 
Enfin tout ça pour dire qu’on les a bien enculées ces petites salopes
Et maintenant, c’est le moment FATIDIQUE, le match autour duquel toute cette saison a tourné, notre but ultime, ma baleine blanche, ma seule et unique obsession : le barrage de promotion ! 
Suchitepequez est l’équipe qui a failli nous chiper le titre l’an dernier. Ils reviennent obtenir vengeance après avoir facilement dominé leur poule, comme nous.
Le nom de ce club étant ignoble, je vais me permettre de les appeler par leurs surnoms officieux que sont Suchi, « Les Cerfs » ou « Les Blancs & Bleus ». Et parce que ce match est CAPITAL pour l’avenir proche d’Izabal, on va se le faire en conditions du direct !
90 minutes sur terrain neutre, deux équipes, une place en D1 : ET C’EST PARTI POUR LE CHOC ahah vous l’avez dans la tête maintenant
Dans un match avec un enjeu pareil, on pourrait s’attendre à une petite période d’observation, mais ce ne sera pas le cas ici. La rencontre démarre tambours battants : dés les premières secondes, Suchi tente des longs ballons, pour espérer nous surprendre sur une déviation un peu chanceuse.
Même approche coté izabalense : à la 3e minute, Alvarez est lancé dans la profondeur. Le timing est idéal, la ligne défensive lui a laissé une poche d’air pour s’exprimer, le buteur d’Izabal arrive au point de penalty…mais sa flèche chatouille le cadre.
Beaucoup d’intensité dans ce premier quart d’heure, il ne faudra pas attendre longtemps pour que ça bascule…reste à savoir de quel coté
18e minute : déjà le 4e corner pour Izabal. Bonilla envoie un ballon enroulé dans les six mètres…
OH JULIO GONZALEZ EST LAISSÉ SEUL
1-0 !
Grosse connerie de l’arrière-garde de Suchitepequez sur ce coup-là ! Gonzalez était tellement isolé au premier poteau qu’il a pu prendre ce ballon flottant avec le PIED, à deux mètres du but.
Izabal est devant, les joueurs sont échauffés et Suchi est vexé : l’intensité va monter crescendo 
Jusqu’à la demi-heure de jeu, l’essentiel de la partie se déroule dans la moitié de terrain de Bleus & Blancs. Izabal campe à 30 mètres (screen ci-dessus) tandis que Suchi dézingue les ballons un peu dangereux d’un dégagement puissant, ce qui leur offre quelques opportunités de contre-attaque. Si Izabal semble dominer, ce n’est qu’une apparence, et l’intensité de la rencontre peut faire éclater les défenses à tout moment.
33e minute. On doit ĂŞtre au 6e ou 7e corner pour Izabal 
Comme à son habitude, Bonilla enroule un corner rentrant…
Julio Gonzalez s’impose au premier poteau…
LA TÊTE DECROISÉE ! LE GARDIEN EST FIGÉ ! 2-0 POUR IZABAL !!! 
Julio Gonzalez est dans une forme zidanesque cet après-midi ! Pour l’instant, lui et Bonilla sont les héros de ce barrage de montée.
Maintenant, mi-temps. On en a disputé, des barrages, mais jamais nous n’avions eu autant de maîtrise. Suchi n’est pas désarmé pour autant, et le mental chancelant de mes joueurs fait que je ne suis pas encore complètement serein.
Gardons la même approche, et…advienne que pourra.
Les Cerfs s’énervent ! Dés le retour des vestiaires, Suchitepequez se montre beaucoup plus entreprenant et s’offre quelques coups de casque à bout portant. Pour le moment, toutes leurs tentatives sont soit dehors, soit sur le gardien. Mais…les ballons commencent à rentrer dans notre surface, ce n’est pas bon signe !
Grosse situation à l’heure de jeu, la défense d’Izabal se fait doubler sur un long ballon ! Heureusement, le portier Hernandez sort vainqueur de son 1-contre-1, en piquant une tête dans le gazon au bon moment.
La physionomie de la rencontre a changé : c’est maintenant Suchitepequez qui prend les commande et dirige les circuits de balle. Izabal est vulnérable, un peu plus passif, mais avec ses deux buts d’avance, l’équipe de Zarmilton a le chrono pour elle ET un joker à brûler 
L’horloge tourne…les minutes défilent et Suchi n’arrive pas à battre le gardien, malgré les nombreuses opportunités…
On y arrive, tout doucement…
..70e…
…80e…le narratif prend forme, quelque chose est en train de se passer…
…90e…
…ça semble inévitable maintenant !..
C’EST FINI !
IZABAL A TENU BON !
NOUS SOMMES EN LIGA NACIONAL !!! 
La troisième fois aura été la bonne ! Exactement comme en Jamaïque, mais cette paraphrase n’évoquera de souvenirs qu’à une poignée de lecteurs
Qu’elle était attendue, cette montée ! Les Cerfs n’ont pas été ridicules, l’échange de coups étaient équilibré, il aura fallu que la chance nous départage, mais pour une fois, les esprits mystiques du football ont été cléments envers Izabal. ENFIN ! Sah quel plaisir, jouissons tous ensemble 
Comme un signe, comme un rétribution pour ces années d’acharnement, ce succès est celui qui inscrit le nom de Zarmilton dans les légendes du club.
La grande histoire d’Izabal s’écrit sous nos yeux 
Le club est maintenant dans l’Élite, la quintessence de ce que la nation guatémaltèque peut produire en terme de football. Et avec TROIS titres d’affilée, on ne peut pas dire que ce n’est pas au moins un peu mérité.
Il se passera encore des choses, là -haut, au dernier étage, mais nous en parlerons une autre fois. L’heure est à la fête et aux hommages !
Vous avez vu passer son nom : Julio Gonzalez est le héros de notre saison. En plus d’être l’unique buteur du barrage de montée, il est le joueur le plus titularisé, le meilleur passeur et le mec le mieux noté de cette saison 2026-2027 (parmi ceux qui compte au moins 10 apparitions). À 18 ans bordel ! Sa régularité et sa bogossitude en font déjà le joueur le plus populaire du club.
J’aimerais attirer l’attention sur un autre grand artisan de la promotion : l’attaquant Antony Alvarez, dont le rendement exceptionnel vient couronner plusieurs ANNÉES de travail et de montée en puissance. Ce pur produit du terroir a lentement gravi les échelons dans l’ombre, et aujourd’hui, au MEILLEUR moment, il explose sur le devant de la scène avec NEUF récompenses d’Homme du Match. Quelle belle histoire et quelle magnifique évolution !
Bon maintenant je vais abréger parce que j’aurai pas la motivation de tailler des pipes pareilles à tous les joueurs dont je pense du bien : le milieu Samayoa - Palma a été grandiose dans la distribution du ballon, les ailiers Bonilla & Rivas collectionnent les enrhumages de défenseurs, et même les sorties de banc se sont montrées impressionnantes (comme Velasquez sur l’aile gauche ou Estrada en attaque).
Parce que tout ne peut pas ĂŞtre parfait, non plus
Les primes de fin de saison ont UN PETIT PEU résorbé la dette, qui se creuse sous nos yeux comme une immense crevasse de glace toujours plus sombre et gelée
Mais ça devrait aller mieux ! J’ai eu un aperçu du genre d’attention que la D1 apporte, et laissez-moi vous dire que…
…ça pourra nous faire du bien à l’avenir
Que dire ? Que dire à part…qu’on y est ! 
Il y a 8 ans, Loowis Zarmilton était un inconnu sans expérience, embauché dans un club de D3 sans histoire ; aujourd’hui, il est une légende du club qui lui a mis le pied à l’étrier, et Izabal lui-même s’est élevé au rang d’institution du football guatémaltèque. Pari gagné. On pourra toujours dire que ce n’est QUE le Guatemala, mais niveau émotions, c’était la Champion’s League 
Et l’histoire n’est pas finie ! Même si je pense mettre les voiles dans peu de temps, je refuse de changer de pays avant d’avoir gouté à cette D1. On a tellement lutté pour la choper, ce serait con de ne pas en profiter une année ou deux
Merci à tous, continuez de participer à l’ambiance du récit comme vous l’avez fait jusqu’alors, et à bientôt 