:storygreen: :intro: Le Lionceau veut se tailler la part du lion.

Le 15 Septembre 2013, à Sochaux.

Cela fait désormais trois mois que nous sommes revenus en France. Maélia a repris l’école à Sochaux et mon épouse a repris son ancien travail dans l’événementiel. Cet parenthèse d’un an fut intense et pour la première fois elle m’a vraiment déstabilisé.

Lorsque Mecha m’appelle pour me proposer de le rejoindre à Al-Wakrah au Qatar j’avais des doutes. Je n’avais jamais connu l’étranger. Moi le franc-comptois pure souche né dans le fin fond de la France. A ce moment là je sors d’une saison difficile, à Caen. Franck Dumas m’avais fait confiance mais du début à la fin ce fut compliqué. Je venais de faire le doublé avec Lille et pour la première fois je ne me sentais plus au niveau. Cette course au maintien perdu m’a énormément géné dans ma recherche perpétuelle de progression. Je ressasse sans cesse cette panenka raté contre Ajaccio. Avec le recul si je marque ce pénalty crucial, Caen reste en Ligue 1. Inconsciemment je pense encore que le coach m’en veut.

Alors quand le président de Bastia m’appelle et que Caen ne veut plus de moi je n’hésite pas. Je pars en Corse avec Roxellane mon épouse pour rencontrer le coach. Coach Hantz m’a beaucoup parlé des bienfaits de l’île de beauté, le climat est idéal. J’en profite pour revoir mon ami Julian Palmieri on se remémore de vieux souvenirs des catégories de jeunes.

Mais avec le recul je ne me vois pas jouer le maintien une fois de plus. J’accepte donc de signer au Qatar pour une année. Le club joue le titre mais la saison ne se passe pas comme je le souhaite. Si j’ai du temps de jeu, je n’y arrive pas je marque que cinq buts pourtant le niveau du championnat n’est pas celui que j’ai connu. En plus le coach a vite été débarqué ne facilitant pas mon intégration. C’est dans cet optique que j’ai choisit de partir et de rentrer en France.

Depuis notre retour nous avons repris nos habitudes. Je me maintiens physiquement à Clairefontaine en attendant. Ce 15 Septembre, Jean-Luc Vasseur m’appelle.

– Bonjour Pierre-Alain, je me présente Jean-Luc Vasseur, je suis coach de Créteil. C’est ton agent Philippe qui m’a donné ton numéro.
– Bonjour coach, comment allez-vous ?
– Très bien, je t’appelle car comme tu le sais le club est remonté en Ligue 2 et cette saison nous manquons d’expérience en attaque. Philippe nous as dit que tu cherchais un nouveau défi et que ce n’était pas une histoire d’argent. Ton profil nous plait. Je sais bien que nous ne pouvons t’offrir ton salaire qatari mais je pense que ce défi pourrait te plaire et tu aurais du temps de jeu.
– Eh bien cette proposition est encourageante, je dois en parler avec ma femme d’abord, comprenez moi nous revenons tout juste d’un séjour pour le moins déroutant.
– Tenez moi au courant Pierre-Alain nous pourrions nous voir sur Créteil ce vendredi si cela vous tente toujours, faites un entrainement avec nous vous verrez.


J’en parla le soir même avec Roxellane autour d’un bon verre de vin et d’un bon welsh que j’ai appris à cuisiner lors de mon passage dans le nord. (600gr de cheddar, un bon jambon fraichement coupé et une bonne Paix Dieu pour les connaisseurs), mais le cœur n’y étais pas, encore une opération maintien, je n’ai pas le cœur à ça actuellement et mon épouse le ressent. Elle m’enjoint à ne pas accepter si cela ne me motive pas. Me dit de patienter que la bonne opportunité arriveras. Que nous pouvons être patient. Mais la patience dans le foot et a 32 ans c’est plus un poids qu’une vertu.

Je décide alors d’abord d’appeler mon agent pour lui confier que je ne me sens pas de rejoindre Créteil. Le défi est intéréssant mais jouer le maintien ne m’intéresse guère. La flamme n’est plus vraiment présente en moi. Il comprends et me dit de rester fort qu’il sera la lundi pour parler.

Dans la foulée je contacte Jean-Luc Vasseur et lui indique mon désir de ne pas venir à Créteil. Il me répondras être déçu mais comprendre. Qu’il me supporteras, que je peux l’appeler pour parler. C’est vraiment dommage car j’avais un bon feeling avec lui. Mais le projet ne me plait pas. Je ne ressens plus le plaisir de m’entraîner, de jouer. Je pense que quelque chose en moi est complétement cassé.