Réponse aux lecteurs
@Sythax ce gamin, il est comme le narrateur de l’histoire: il n’aime pas travailler
@CaptainAmericka on parle toujours de Teanuanua?
@alexgavi il apprendra cette différence au fur et à mesure de sa progression
@Tiien il pensait que ça allait lui tomber tout cuit sur la tronche
Après le départ de François Beauregard, les paroles du musicien résonnèrent longtemps dans l’esprit de Teanuanua. Chaque matin, dès les premières lueurs du jour, il enfilait ses baskets et partait courir le long des plages ou sur les sentiers escarpés de Mangareva. L’effort était difficile au début, mais il se sentait de plus en plus léger avec le temps. Ses pensées étaient claires : s’il voulait un jour atteindre son rêve, il devait s’engager pleinement.
Le moment vint pour lui et Tevava de rentrer à Moorea. Le départ fut marqué par des au revoir chaleureux et quelques larmes, surtout de Moeata, qui promettait d’envoyer une photo dès qu’elle jouerait ses premières notes sur la clarinette.
De retour à Moorea, alors qu’il s’occupait de ranger ses affaires dans sa chambre, le téléphone de Teanuanua vibra. Il décrocha, intrigué. « Allô, Teanuanua ? C’est Bruno Tehaamoana, le sélectionneur des U19 de Tahiti. »
Teanuanua sentit son cœur s’accélérer.
« Bonjour, Monsieur Tehaamoana. Que puis-je faire pour vous ? »
La voix de Bruno était directe et enthousiaste :
« Écoute, j’ai suivi tes performances cette saison. Et bien que tu sois jeune, je vois en toi un énorme potentiel. Je veux que tu intègres notre effectif pour le championnat d’Océanie U20. »
Surpris, Teanuanua marqua une pause.
« C’est une belle opportunité, Monsieur. Mais… »
Bruno, devinant une hésitation, poursuivit avec enthousiasme : « Je te préviens tout de suite : Alessio sera là. Le championnat de Nouvelle-Zélande fait une pause pour permettre à ses joueurs d’y participer. C’est une chance unique, Teanuanua. Réfléchis bien. »
Cependant, Teanuanua baissa la voix.
« Monsieur, je vous remercie de votre confiance. Mais ce n’est pas ce que je vise. Mon rêve, c’est l’équipe de France. »
Un silence pesant s’installa, interrompu par un soupir agacé de Bruno.
« L’équipe de France ? Teanuanua, soyons réalistes. Tu es loin, très loin du niveau des jeunes Français. Ils s’entraînent dans des centres de formation de classe mondiale. Ils jouent dans des championnats compétitifs chaque semaine. Toi, tu joues ici, à Tahiti. Et même pas dans l’élite locale. Ce rêve est… impossible. »
Ces mots frappèrent Teanuanua, mais il serra les dents.
« Je comprends, Monsieur. Mais c’est mon rêve, et je veux m’y tenir. »
Bruno insista, sa voix teintée d’agacement :
« Écoute-moi, Teanuanua. Jouer ce championnat peut te donner de la visibilité. Si tu veux progresser, c’est une étape logique. Réfléchis encore. »
Teanuanua prit une grande inspiration.
« Je suis désolé, Monsieur. Je ne peux pas accepter. Merci encore pour l’opportunité. »
Avant que Bruno ne puisse répondre, il raccrocha.
Teanuanua posa son téléphone sur le lit, le cœur lourd. Il savait que cette décision ne plairait pas à tout le monde, mais il voulait croire en ses rêves, même s’ils semblaient fous. Les paroles de François revenaient sans cesse dans son esprit : « Si tu veux réaliser tes rêves, il ne faut jamais lâcher. »
En regardant par la fenêtre, où le soleil couchant baignait l’île d’une lumière dorée, il murmura pour lui-même : « Je vais prouver que j’ai raison. Peu importe combien de temps ça prendra. »
Dans le fond, il sentait cependant l’ombre du doute s’infiltrer. Avait-il vraiment pris la bonne décision ?