:storyred: : Pour l'amour d'une femme. (FIN DE STORY)

*-La transac’ est finalisée ! On les tape !

-Ca part derrière la tour numéro 2 ! Individu en fuite, porteur d’un gilet gris, jean bleu et casquette NY rouge portée à l’envers !
*-Position Gui ? *
*-Au pied de la tour 2 a l’angle de la rue! **

Le bruit de respiration et d’essoufflement hachurent un peu la fin des transmissions radio et les rendent difficilement compréhensibles, mais l’habitude de bosser avec les mêmes gars font que nous parvenons à nous comprendre.

La poursuite du dealer va continuer encore quelques minutes. Des minutes où l’ont ne voit plus que le lièvre qui court devant soi. Tout est occulté… Les personnes, l’ambiance, l’environnement, les bruits… Seul les transmissions radios dans l’oreillette vous sortent de ce couloir interminable qui se crée entre le fuyard et vous-même.

*-Direction le parc, tour 3!

Plus la poursuite avance et plus les messages sont courts. La fatigue et la congestion musculaire s’emparent de votre corps. Le goût du sang dans la bouche est désagréable au possible. Les jambes sont lourdes…

-Gui, es-tu seul ou avec des collègues ?
-Seul !
-Ne prend aucun risque ! Tant pis si tu le perds.
-…
-Gui tu as reçu ?
-Affirmatif !

Je peux à désormais sentir mon pouls taper au fond de mes oreilles. J’entends et je ressens chaque battement de mon cœur dans ma tête. Mes jambes sont de plus en plus lourdes et chaque pas me donne l’impression que mes mollets vont exploser.

-Merde !.. Regroupement d’individu !
-Gui barre toi de là maintenant ! Ca fait presque cinq minutes ! Et tu t’enfonces de plus en plus au milieu de la cité ! Arrête toi maintenant ! Donne moi un point de chute et je te récupère en voiture !
-Négatif !.. Je suis tout prêt de lui !.. Demande de renfort !
-Gui, donne moi ta position!.. Gui !? Position !?
-Embuscade ! Embuscade ! Besoin de renfort immédiat ! Six ou sept individus ! Plus un autre avec une arme de poing !

Quelques secondes s’écoulent après mon dernier message, quand deux détonations vinrent fracasser le silence de cathédrale inhabituel de la cité. Comme si tout ici s’était préparé à ce qui vient de se passer.

-Je viens d’essuyer des tirs!.. Feu sur un individu !

Le ton de ma voix n’était plus seulement celui d’une personne essoufflée. Il était aussi désormais celui d’une personne complètement apeurée par ce qui venait de se passer et par l’inconnu de ce qui pouvait arriver… Les oreilles sifflantes dû aux coups de feu, je ne m’entendais plus parler. Je hurle désormais à la radio.

-Je l’ai touché à la tête ! Deuxième individu à terre touché au thorax ! J’ai besoin de renfort sur mon point !

Le « smells like teen spirit » de Nirvana m’extrait de ce cauchemar… Le même qui hante mes nuits depuis quelques années maintenant. Depuis que j’ai tué ces deux jeunes. La légitime défense a retenue et je n’ai donc fait l’objet d’aucune poursuite ni pénale, ni administrative. Il n’en reste pas moins que les séquelles psychologiques seront gravés en moi à vie. Aucun homme n’est prêt à tirer sur un être humain.

Le métier de policier ne m’était pas destiné à la base. Il est juste le fruit du je-m’en-foutisme que j’avais pour l’école en étant plus jeune. Après avoir raté mon baccalauréat économique et sociale je me suis fais embauché dans une entreprise du bâtiment et j’ai compris très vite que j’aurai mieux fait de bosser à l’école. J’ai saisi là tout le sens de la phrase que tant de parents rabâchent à leur enfant, « travaille à l’école ! »

Le bâtiment n’ était clairement pas fait pour moi et j’ai donc décidé de prendre une nouvelle orientation professionnelle. Mais sans aucun diplôme, difficile de s’ouvrir les portes d’un métier comme agent immobilier que j’ai longtemps espéré pratiquer. Après de nombreux refus j’ai donc tenté le concours de la police. Je cherchais surtout un salaire un peu plus « décent » malgré que ce n’était pas faramineux non plus et la sécurité de l’emploi. Je l’ai donc réussi et très vite j’ai été pris de passion pour ce boulot, si ingrat, que tout le monde aime à détester. Un jour vous êtes un héros, le lendemain les gens déversent leur haine sur vous, on vous jette des pierres, on vous crache dessus en vous insultant de toutes les insultes possibles. C 'est dingue d’ailleurs ce que l’homme peut-être créatif dans ce domaine. Le policier doit-être intègre, impartial, doit garder son calme et son sang-froid durant chaque situation et en même temps il doit se montrer à l’écoute de la population et ferme dans certains cas. C’est un métier où il faut être comportementalement polyvalent. Ce métier est complexe, bien plus que ce qu’on peut voir à la télévision… Il ne s’agit pas de courir derrière les méchants, se battre, interpeller ou tirer sur quelqu’un et rentrer chez soi le soir comme s’y de rien était.

Je l’ai appris à mes dépens. Depuis cette fin d’après-midi automnale en région parisienne où j’ai du « dégainer » pour me sortir d’une situation où ma vie était menacée… J’ai enlevé la vie à deux jeunes. Ce qui est bizarre c’est que ces jeunes voulaient ma peau et s ils étaient à ma place à l’heure actuelle, il ne se poseraient pas autant de questions…Il jubileraient en faisant mention dans leur C.V d’avoir buté un flic, comme ils aiment le dire. Pourtant je sais bien que c’était ma vie ou la leur… Mais rien n’y fait, ce cauchemar continue de me poursuivre. J’ai déjà vu plusieurs psychologues, discutaient des heures avec des spécialistes, mais je ne m’enlève pas cette scène de la tête.

Après cet épisode j’ai pris du recul avec ce métier. Une année sabbatique, histoire de me changer les idées. J’en ai profiter pour continuer ma formation d’entraineur, que j’ai débuter il y a plusieurs années en arrière. J’ en ai donc profité pour passer le reste de mes diplômes. J’ai finis par obtenir mon diplôme d’ état au cours de cette fameuse année durant laquelle j’ai fait des superbes rencontres notamment avec Yuri Djorkaeff. Un mec en or, une personnalité comme on en rencontre peu de nos jours. Abordable, respectueux, humble… J’ai fait connaissance avec Michel Platini qui est lorrain de naissance comme je le suis aussi. Finissant major de ma promo, plusieurs personnalités du football français se sont intéressés à moi. Pour me connaitre ou simplement discuter de ma vision du football. Aimé Jacquet, Noel le Graet, Sylvain Rippol, Frederic Antonnetti, Claude Puel, Leonardo Jardim par exemple. J’ai pu échanger longtemps avec un des pères fondateurs de la périodisation tactique, Vitor Frade lors d’un stage que j’ai effectué à mon initiative au Portugal. Et surtout j’ai pu converser avec mon mentor, Andre Villas-Boas. C’est pour moi le prototype parfait du coach moderne. J’aime sa vision du foot, sa philosophie tactique, sa gestion de groupe, son mode de préparation de match, son charisme, sa façon de diriger sur un banc de touche, sa manière d’évoluer et de se tenir dans sa zone technique… C’est pour moi un coach parfait qui a été victime de son succès en le connaissant tout de suite…

Après l’obtention de mon diplôme j’ai fini par trouver un poste d’adjoint et de coach d’une équipe de moins de 19 ans dans un club de Régional 1. Pas loin de la région messine. Poste que j’occupe encore aujourd’hui. J’ai donc quitté définitivement la police afin de m’aider à tourner la page. Je ne gagne pas des masses mais je vis de ce que j’aime. Loin du tumulte que j’ai pu connaitre auparavant. En parallèle je suis coach sportif pour une salle de sport où j’interviens à plusieurs reprises dans la semaine pour donner des cours. Je mène une petite vie plutôt tranquille. Enfin presque…

Après avoir écouté la totalité de mon réveil, je finis par mettre un pied hors du lit, puis l’autre. Le simple fait de me mettre assis dans le lit me demande un effort surhumain… Les lendemains de cuite sont souvent compliqués. Encore plus à trente ans. Malheureusement c’est devenu une habitude pour moi depuis quelques temps mais je sais parfaitement comment gérer la gueule de bois. Café toute la matinée et un bon Macdo à midi. En général la mal de tête commence à passer vers seize heures. En faite j’ai du mal à accepter mon divorce. J’ai étais marié un an à une femme d’origine algérienne. A vrai dire tout est de ma faute, je l’ai trompé avec une femme que j’avais rencontré dans un bar à un moment où notre relation battait un peu de l’aile. Elle s’en est alors aperçu et est partie. Aujourd’hui pas un jour ne s’écoule sans que je regrette ce geste. Ma femme enfin mon ex-femme me manque, je l’aime toujours et je l’aimerai éternellement. Et c’est aussi pour elle que j’ai décide depuis quelques temps de passer le reste de mes diplômes d’entraineur professionnel de football, avec un seul but en tête, celui de devenir un jour le sélectionneur des fennecs de l’équipe d’ Algérie pour remporter une Coupe d’Afrique des Nations et une coupe du monde. Car c’était son rêve à elle, pouvoir voir son pays triomphait sur la scène internationale. Elle n’aimait pas spécialement le football mais elle aimait suivre les grands évènements avec attention. Elle faisait la fête à chaque victoire des algériens et j’aimais la voir dans cet état. Son rêve est devenu mon objectif. Ma seule façon de me faire pardonner en quelque sorte, car elle ne veut plus rien savoir de moi, et l’unique moyen de lui dire que je pense encore à elle, que je l’aime et que ce triomphe je l’ai fait avant tout pour elle. Je me donnerai les moyens d’y parvenir en travaillant dure. Le chemin sera long et semé d’embuche, j’en suis conscient. C’est pour ça que je me suis aussi rapproché, ces derniers temps, de certaines figures emblématiques françaises du football africain. Hervé Renard, Claude le Roy, Alain Giresse, Jacques Santini, Sébastien Desabre,Nicolas Dupuis. J’ai effectué plusieurs stages à leur coté au cours des rassemblements de leur équipe nationale respective. Pour me faire connaitre dans le milieu du foot africain et voir si un projet pouvait m’être proposé. Car en tant que parfait inconnu il est très difficile de mettre un pied dans ce cercle si fermé qu’est le football…

Comme chaque lendemain de cuite, mon premier café est ultra corsé. Histoire de me réveiller et de me remettre les idées en place. Comme tous les matins je m’affale sur le canapé ma tasse à la main droite devant la télé et les infos sportives. Liverpool et Totthenam s’affrontent dans deux jours en finale de la ligue des champions, les dernières infos concernant la CAN , la finale de NBA, les news concernant le prochain grand prix de Formule 1 et comme d’habitude une petite page d’une dizaine de secondes consacré au golf. Sur la table du salon mon téléphone m’extirpe de mon écran. C’est Yuri justement. Nous sommes restés en contact notamment du fait de mon voyage en Arménie durant mon diplôme d’état. Yuri à des racines arméniennes et il a su me guider afin que je ne débarque pas en terre inconnue. Au fil du temps on s’appel, on échange des sms, on mange ensemble quand il est de passage.

-Salut Guillaume comment vas-tu ? Je suis actuellement au States pour les finales NBA, c’est un vrai régal ! Je rentre dans une semaine, il faut qu’on se voit j’aimerai te parler de quelque chose. Un petit dossier qui est brulant. On se dit mardi prochain au même endroit que d’habitude ? Pour 20h si ca te va ? J’attends ta confirmation. A +.

Je lui réponds bien évidement par l’affirmatif. J’ai hâte de savoir ce qu’il a à me dire.

La semaine passe sans que rien d’ exceptionnel ne se passe… Deux cuites de plus uniquement à mettre à mon actif. Heureusement, je suis assez sportif et je tiens la ligne grâce à mes activités que je pratique. Sans ça, je perdrai sans doute ma crédibilité auprès de mes clients que je coache la semaine.

Il est vingt heure quand j’arrive à la Citadelle, un restaurant reconnu dans l’agglomération messine. Yuri, lui est la depuis une vingtaine de minutes d’après ses dires. Il a une chambre dans l’hôtel situé juste au dessus. Nous nous asseyons et commandons une bouteille de vin blanc moelleux. Pendant la dégustation nous échangeons surtout sur nos vies personnelles. Mon divorce revient inéluctablement sur la table. Yuri est aussi passé par là et connaître son expérience me rassure à chaque fois. Quelques anecdotes sur le mondial 98 et sur l’euro 2000, et sur les finales NBA. Nous passons désormais au plat, pour moi c’est un dos de cabillaud gratiné au vieux parmesan et Yuri commande une poêlée de scampis.

-Ecoute Guillaume, je te connais depuis quelques temps. Je connais ton parcours durant le diplôme d’état je t’y ai encadré. Tu as fini major de promo et ce n’est pas anodin. On a longtemps conversé sur le football. Et j’aime ta vision de ce sport, j’aime ta manière de faire, tes idéologies. Les retours que j’ai eu lors de tes passages en stage sont tous positifs. Tu es volontaire, professionnel, perspicace… Bref je ne suis pas ici pour faire la liste des qualités que je trouve professionnellement parlant. Je suis ici pour te proposer un projet. J’ai racheté des parts dans le club de Kaiserslautern. Comme tu le sais j’y ai évolué et là-bas je jouis encore d’une certaine notoriété. Le président est un vieil ami et m’a chargé de chercher un entraineur dynamique, jeune et avec de nouvelles idées. Le club ne cesse de dégringoler depuis des années. Financièrement ce n’est pas l’ Amérique et sportivement c’est catastrophique… Le club à chuté en troisième division il y a un an et a terminé à une piteuse neuvième place la saison dernière alors que l’objectif était de remonter en deuxième division. Je veux que tu deviennes le coach du FCK. Je sais que tu as les capacités pour réussir dans ce club. En plus le président semble avoir appris de ses erreurs et veut stabiliser le club avant de viser à nouveau la montée. Tu auras le temps de prendre tes marques et de faire évoluer ton équipe comme tu le souhaites. Je ne peux pas te donner un plan chronologique mais cette saison sera une année de transition pour le club. Beaucoup de jeunes ont été promus car les finances ne sont pas au top. Qu’ est-ce que tu en dis ? Ca ne se refuse pas ? Un stade de 50.000 places et une ambiance de folie. Un blason à redorer et du temps pour bosser !

Mon cœur s’accéléra au fil du monologue de Yuri… Je peux ressentir les mêmes sensations que lorsque que je courais derrière ce dealer, mon pouls au fond de mes oreilles, chaque battement de mon cœur à l’intérieur de moi… D’abord pris de panique du fait de ressentir ces mêmes sensations, je me ressaisis tant bien que mal et réalise l’opportunité qui s’offre à moi.

-Wouahh… Je dois dire que je ne m’attendais pas du tout à ça… Je reste sans voix. Je ne sais pas quoi te dire… Dois-je te remercier ou… Wouahhh… Bien évidement c’est une occasion qui ne se refuse pas. Le FC Kaiserslautern est un grand club qui a perdu son aura depuis des années. En même temps ça me fait un peu flipper… Je n’ai même pas encore commencé mes équivalences UEFA pour mes diplômes… Et… Enfin… Oui, bien sûre que ça me branche ! En Allemagne en plus, le pays footballistique qui me plait le plus…

C’est à ce moment précis que me vint aussi en tête le rêve de mon ex-femme. C’est pour moi l’opportunité de me lancer dans le monde professionnel et pouvoir aqcuérir une réputation en vue de devenir un jour sélectionneur des fennecs.

Yuri et moi concluons notre accord d’une poignet de main et finalisons les détails pour nous rendre au plus à Kaiserslautern pour y rencontrer le Président, lui parler de mon projet de jeu et du plan que je vais établir pour remanier l’équipe et la ramener au plus vite là où elle doit-être.

Rendez-vous est pris pour samedi. Ca me laisse un peu de temps pour mieux connaitre l’effectif et le staff, et de prendre tous les renseignements que Yuri me transmet.

Samedi est là, jamais trois jours ne m’ont paru passé aussi vite. Nous sommes à l’aéroport du Luxembourg et nous embarquons à cet instant même vers ma nouvelle destinée.

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Très bon début ! :blush:

Je plussoie :sunglasses:

:mullershocked: De la romance, du récit je valide.

Je reviens :

:fap3:

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Alors honnêtement je suis bluffé par cette intro car c’est tellement bien écrit et tellement réaliste que ça se lit tout seul en plus le projet que je dévoilerai pas car il faut mieux le lire soi même est très intéressant donc je vais suivre avec grande attention.

Encore chapeau bas je suis incapable de faire ça :sleepy:

Merci beaucoup :blush:

Ravis que tu le sois :grin:

Oh oui ça faisait longtemps que je voulais me lancer dans une story mais jamais vraiment le temps ! J’aime ce genre de story romancée je me souviens des heures de lecture que j’ai pu passé étant plus jeune sur les forums à suivre les différentes aventures de chaque fmiste. Que du plaisir… :heart_eyes:

Et bien merci beaucoup !! Vraiment heureux que ça te plaise. J’aurais aimé développer encore plus chaque passage mais je trouvais le premier épisode déjà assez conséquent…
Comme je l’ai dit juste avant, j’ai lu beaucoup de story et j’ essaie de m’inspirer des meilleures, de celles qui m’ont marquées.

Encore merci à toi :blush:

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C’est tellement réaliste que l’on pourrait se demander si ce n’est pas du vécu…

Il y a une part de vrai, quelques éléments tirés de mon vécu.

Bien vu :wink:

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J’espère que ce n’est pas la partie ayant créée un spt…

Il s’agit surtout de la partie avec mon ex-femme.

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citation souvenir 3 (2)

Il est très précisément 15h17 quand l’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport de Manheim. Le vol aura été très court, une petite demi-heure seulement. Je ne comprends même pas que nous n’ayons pas pris la voiture pour nous déplacer… Enfin peut-être du fait que les billets d’avion sont payés par le club de Kaiserslautern.

L’avion finit par s’immobiliser. Les passagers se lèvent et récupèrent leur bagage à main qu’ils avaient le droit d’emporter en cabine. Yuri et moi en faisons de même. Durant le vol quelques connaisseurs de foot l’ont reconnu et lui ont demandé un selfie. Yuri s’y est prêté sans aucun problème. Là encore le signe de son énorme gentillesse.

Les portes s’ouvrent enfin après plusieurs minutes. C’est sous un ciel gris et orageux laissant planer une ambiance pesante, menaçante, comme si les cieux, eux-mêmes, étaient le signe d’un mauvais présage de ce qui pouvait se passer ici.

Dans l’aéroport, après avoir récupéré nos bagages, nous nous dirigeons vers la sortie. J’emboite le pas derrière Yuri qui connait beaucoup mieux les lieux que moi. A l’extérieur, sur la zone réservée aux taxis, un homme, costume noir parfaitement taillé, chaussures noires luisantes, traits du visages fermés nous attend les mains croisés devant lui au niveau de son pubis. Aux primes abords il a l’air antipathique. Yuri vient brisé la machine de glace par une franche accolade envers cet homme qu’il appel « Frantz ».

Déjà une quarantaine de minutes que nous roulons dans la grosse berline allemande de Frantz. Au fil du trajet Yuri essaie de me rassurer pendant que j’essaie de m’imprégner des paysages que je peux voir. Ce n’est clairement pas l’endroit le plus beau d’ Allemagne. Je me rends régulièrement dans ce pays. Je vais souvent à Dortmund pour voir le BvB évoluer au Signal Iduna Park. C’est un stade de légende, un club mythique qui me fait rêver depuis fort longtemps. Le temps d’un instant je laisse mon imagination prendre le dessus et me vois, sur le bord de la touche de ce terrain, un soir de match européen… Le « Never walk alone » entonné par le stade entier… L’hymne de la ligue des champions retentit… L’ambiance, l’odeur de la pelouse fraichement humidifiée… Le freinage brusque de Frantz, évitant d’emplafonner la petite citadine devant nous, me sort de ma léthargie. Yuri me signifie que nous allons sortir très prochainement et que nous arrivons d’ici cinq minutes. Mon cœur s’accélère, mon pouls est perceptible dans la moindre partie de mon corps. Cette sensation à laquelle je ne m’habituerai jamais, me rappelant sans cesse cet épisode dans les quartiers parisiens. Très vite je chasse tant bien que mal cette pensée de ma tête et me concentre sur mon entretien avec le président de Kaiserslautern. Un dernier coup d’œil dans ma sacoche, mon Mac, mon chargeur, ma clé USB et mon adapteur USB. Et cette photo qui me suit partout. Celle de ma femme et de moi dans la grande roue à Metz un soir de décembre. Celui où je lui ai fait ma demande. En la regardant, je ressens le froid qu’il faisait et le vent glacial s’engouffrant sous le menteau, Je ressens l’odeur si typique des marchés de Noel. Celle des vapeurs du vin chaud, de la cannelle… Je peux ressentir l’angoisse et le stress avant la demande. Je revois toute ces lumières, celles sur la cathédrale, celle sur la mairie… Je fevois chaque trait de son visage au moment où je me suis agenouillé devant elle et où elle m’a répondu « oui ».

C’est encore un évènement extérieur qui vient me sortir cette nouvelle léthargie. Nous venons d’arriver devant le stade du club et Yuri claque la grosse portière de la berline allemande. Le président est là, il nous attend. Un homme de grande taille, de corpulence moyenne, cheveux coiffé sur le coté, lunette ronde sur le nez et sourire plutôt charmeur. Il salue d’une accolade chaleureuse Yuri dans un allemand que je peine à percevoir. Il salue Frantz en levant le pouce pour le remercier de la course, puis me tend la main. Un peu impressionné je mets plusieurs secondes avant de la lui serrer, puis il me déclare dans un français aux fortes consonances allemande :

-Bienfenue à Kaiserslautern Monsyeurre Rabarco !

-Merci président pour votre accueil et de prendre la peine de me recevoir.

Nous entrons dans le stade. Dès les premiers instants toute l’histoire de de ce club est palpable. Les murs aux couleurs du FCK sont chargés d’histoire et sont décorés de photos à l’effigie des anciennes gloires du club. En passant devant une photo je me tourne vers Yuri en faisant mine de connaitre cette personne. Il esquisse un léger sourire avant de poursuivre. Un peu plus loin le palmarès du 1.FCK lorgne une des façades menant aux vestiaires. Nous nous arrêtons une petite minute.

Championnat de Bundesliga :

Champion (4): 1950/51, 1952/53, 1990/91, 1997/98.

Vice-champion (4): 1947/48, 1953/54, 1954/55, 1993/94.
Championnat de Bundesliga 2 :

Champion (2): 1996/97, 2009/10.
Coupe d’Allemagne / DFB Pokal:

Vainqueur (2): 1989/90, 1995/96.

Finaliste (5): 1960/61, 1971/72, 1975/76, 1980/81, 2002/03.

Supercoupe d’Allemagne / Coupe de la Ligue:

Vainqueur (1): 1991.

Finaliste (2): 1990, 1996.

Championnat d’Oberliga Sud-Ouest:

*Champion (11): 1946/47, 1947/48, 1948/49, 1949/50, 1950/51, 1952/53, 1953/54, 1954/55, 1955/56, 1956/57, 1962/63.
*
Championnat de Gauliga Sud-Ouest / Westmark:

Champion (1): 1941/42.

Nous arrivons dans le bureau du président. Celui-ci offre à Yuri et moi-même un café qu’il a lui même préparé. Il est prévu que Yuri assiste à l’entretien. Homme de confiance du Président il est aussi là pour faire une traduction si nécessaire. Le Président m’a signifié qu’il comprend parfaitement le français et que l’entretien allait se dérouler dans la langue de Molière.

De mon côté je me prépare, je met tout en place avec la permission de brancher mon Mac à une prise et de le relier au projecteur installé dans son bureau. Une fois que tout est prêt l’entretien débute.

-Allez-y Monsyeurre Rabarco présentez-vous !

-Merci Président. Je m’appelle Guillaume Rabarco, j’ai trente ans et je suis né en France dans le département de la Moselle. Je suis divorcé et n’ai pas d’enfant. Je suis d’origine portugaise. J’ai exercé des professions hors football comme vous le voyez sur mon CV. J’ai passé mes diplômes que j’ai obtenu avec des notes plutôt bonnes. J’ ai fini major de ma promotion lors de ma dernière formation. J’ai ensuite trouvé un emploi dans un club de football de la banlieue messine où j’y entraine une équipe de moins de 19 ans et où j’occupe un poste d’entraineur adjoint de l’équipe première.

Ma présentation dure encore quelques minutes. Des petits détails mais rien de bien intéressant. C’est plus pour faire la causette et faire croire au Président que je suis détendu. Ce qui n’est bien évidemment pas le cas.

-Ma vision du football se décompose en cinq parties. La phase offensive, la phase défensive, la transition offensive, la transition défensive et enfin les coups de pied arrêtés. Chaque partie doit-être travaillée indépendement la semaine pour pouvoir réussir à la combiner durant un match. Sur ces différentes phases il faut ajouter une tactique, un schéma de jeu, et une philosophie à l’équipe. Pour mettre tout ça en place je me repose sur un type d’entrainement particulier. La périodisation tactique ! Developpé par Vitor Frade elle consiste dans le principe que le football ne peut se segmenter, et ses composantes se ranger dans des cases : physique, tactique, technique, psychologie etc sont un seul et même bloc qu’il convient de développer en même temps. Tout simplement : pour s’améliorer au foot on joue au foot. Mais pas n’importe comment en donnant un ballon à 22 joueurs et en les laissant se débrouiller. Les exercices, situations ou jeux proposés doivent coller à des situations ou problèmes de matchs pouvant être rencontrés le weekend et devant être résolus. Ce qui doit être la clé c’est la philosophie de jeu choisi pour son équipe. Elle tient à plusieurs critères avec par exemple le moment de déclenchement d’un pressing, le placement du bloc équipe, le comportement à adopter et les déplacements à effectuer lors de la transition par exemple.

L’intérêt de cette méthode réside dans le fait que les joueurs vont sans cesse être impliqués par du jeu véritable à l’aide d’exercices qui vont les aider à résoudre des problèmes qu’ils rencontreront en match. Ainsi ils développent en même temps toutes les qualités propres d’un footballeur. Le physique bien entendu se développera au même niveau que les autres qualités du joueur. Il faut pour cela avoir le soucis de monter ses séances en choisissant des exercices offrant une intensité maximale proche ou quasi identique à celle rencontrée en match. Ceux-ci doivent bien évidemment avoir comme but d’amener les joueurs à comprendre ce que vous voulez de votre équipe dans des situations précises.

Dans le jeu à proprement dit, j’aime le football et je veux que mon équipe joue au football. Pour ça je mise sur une forte possession de balle. Plus nous l’avons et moins l’adversaire sera dangereux. C’est mathématique. Pour avoir la possession et progresser dans le jeu il faut du mouvement. Celui-ci permet non seulement de trouver des joueurs démarqués, des possibilités de passes mais va créer aussi des lignes de passes qui vont permettre de casser les lignes adverses et ouvrir des espaces. Si on arrive à trouver ces lignes de passe là, on met tout le bloc équipe adverse en déséquilibre. Mes joueurs sont donc invités à bouger sans cesse. Le football est simple, on donne le ballon et on propose une solution. On bosse en équipe, on joue en équipe, on ne laisse jamais un copain sans solution. On ne donne pas le ballon juste pour dire moi je ne l’ai pas perdu. Pour avoir une grosse possession je mise donc sur la fluidité de mon bloc. Un bloc qui évolue haut afin de presser l’adversaire dès la perte du ballon. On presse jusqu’au gardien l’empêchant autant que possible de relancer proprement. Un adversaire sous pression est un adversaire qui commet des erreurs. Là encore, pour le pressing, je demande une forte cohésion d’équipe. Le pressing pour être efficace doit-être déclenché par l’attaquant, ainsi le bloc équipe va se mettre en mouvement en ayant face à lui l’attaquant « déclencheur ». Cela va permettre une meilleure coordination que si le déclencheur venait de derrière par exemple. Et cela permettra au bloc de conserver des lignes serrées et éviter l’étirement du bloc. Pour résumé et faire simple j’aime avoir le ballon, jouer avec, le faire circuler, presser l’adversaire, l’étouffer, j’aime le voir en difficulté, sans solution. Pour autant si l’occasion se présente de placer un contre éclair je ne prive pas mes joueurs de le faire.

Concernant ma tactique et pour mettre en place ma philosophie et mon plan de jeu, j’utilierai un 4-3-3 ou un 3-4-3 modulable selon les quatre phases que je vous ai décrit plus haut. Je pense que ces deux schémas sont les mieux adaptés pour proposer ce que je veux mettre en place. J’ai déjà regardé l’effectif et les joueurs qui étaient là la saison passée. J’ ai regardé leur statistiques, quelques matchs sur que j’ai pu trouver et je pense qu’il y a ce qu’il faut comme joueur. J’irai piocher chez les jeunes histoire de fournir l’effectif en quantité. Kaiserslautern étant historiquement un bon centre de formation je pense que je vais trouver de la qualité également.

Mon monologue aura duré près d’une demi-heure, argumenté de schémas, de photos ou de petites vidéos que j’avais réalisé lors de mes entrainements en club.

Le regard franc qu’il jette à Yuri à la fin de ma présentation confirme mon impression d’avoir bien fait.

-Bien Guillaume, si fous le foulez bien on va parler du votre contrat.

Son accent fait toujours autant rire Yuri visiblement, qui ne manque pas l’occasion de le chambrer un peu.

Le contrat porte sur une durée de deux ans renouvelable pour une saison sans qu’il ne m’indique mon salaire. Je n’ose pas non plus le lui demander.L’objectif principal de cette saison est surtout de bâtir une équipe pour jouer la première moitié de tableau. D’ici deux saisons l’objectif sera la montée. Sur le moyen terme, l’objectif sera de consolider l’équipe en seconde division.

Je suis un peu surpris par ces objectifs… Yuri m’avait prévenu que le président ne voulait pas prendre de risque et se donner le temps de reconstruire après la montée ratée la saison passée. Les dirigeants ont semblent-ils retenus les leçons du passé et doivent être conscient de la situation économique du club également. Si les comptes ne sont pas catastrophiques, loin de la même, ils ne sont pas non reluisants.

L’entretien se termine et le président me confirme qu’une décision sera prise d’ici ce soir il doit encore voir un entraineur candidat au poste sans qu’il ne m’en dévoile l’identité.

Il est 18h00 quand nous quittons les infrastructures du club et Yuri me fait donc visiter la ville. Il me propose d’aller manger dans un resto qu’il connait bien afin d’y déguster une des meilleurs bières allemande. Au milieu du repas mon téléphone sonne. Un numéro qui n’est pas enregistré dans mon téléphone.

-Allo Guillaume ?

-Oui

-C’est Sonia…

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Très belle écriture. J’aime beaucoup

Merci beaucoup, ça fait plaisir :smiley::smiley:

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Je tiens aussi à remercier ces lecteurs qui prennent le temps de lire mais ne laissent pas forcément de commentaires. Je vois le nombre de visites, et donc je pense de lectures, augmenter et ça fait également plaisir.

Merci à vous.

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Très bonne écriture :slight_smile: Je n’ai lu que le premier chapitre mais je tenais à le dire avant d’attaquer le second :slight_smile:

Oui tu verra que pas mal de gens lisent sans forcément commenter. L’idéal pour se « rassurer » ou se donner du courage c’est de poster un sondage de temps en temps, et là tu vois qu’en plus de tes 5/6 lecteurs/commentateurs, t’as des dizaines de gens qui lisent :wink:

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Je me garde la lecture pour ce week end quand j’aurais du temps mais c’est clairement très prometteur :fap:

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Merci, en espérant que tu apprécies le deuxième tout autant :smiley:

D’accord, merci du conseil j’essayerai de poster un sondage prochainement, enfin si je trouve comment faire …:thinking:

Je te remercie pour ton commentaire. J’espère que le deuxième chapitre te plaira.

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citation souvenir 2 (2)

Il est 22h30 lorsque je regagne la chambre de mon hôtel trois étoiles. Trop tôt. Bien trop tôt pour que je me couche, pour que je rumine cet appel de mon ex-femme. Si ce coup de fil n’avait rien de particulier il a néanmoins fait ressurgir mes vieux démons. Et je ne peux clairement pas aller me coucher dans cet état. J’ai besoin de boire, et en grande quantité.

Il est à peine 23h00 et pourtant les rues sont d’un calme plat. Une voiture de grosse cylindrée fait vrombir son moteur tel un lion dans le désert. Le bruit m’assourdit lorsque la berline passe devant moi, manquant de peu de percuter un chat traversant la route. Quelques badauds typiquement germaniques semblent rentrer tardivement d’une journée de boulot bien chargé, mallette dans une main, téléphone dans l’autre et une fatigue observable sur le visage. Au détour de cette rue quasi-déserte un pub irlandais contraste de par son intensité auditive. J’y pénètre comme si je connaissais les lieux. Je m’accoude au bar sans prêter attention aux personnes qui se trouvent à l’intérieur. Pas de bonjour au barman. Simplement ma commande.

-Un double scotch… Le plus fort que vous avez.

Oui un pub irlandais pour y boire un whisky écossais. Le serveur me sert sans même jeter un regard envers moi. Mes intentions sont claires et le serveur semble visiblement habitué à fréquenter des hommes dans mon état…

Le premier verre est enquillé cul sec. A la sensation de brulure qu’il laisse dans mon œsophage je reconnais qu’il s’agit d’un single cask. Ce type de whisky provient d’un seul fût et les distilleries qui le commercialisent ne le coupent pas avec de l’eau. Ce liquide brunâtre est embouteillé au degré d’alcool initial du fût, soit un peu près entre 60 et 65%. De quoi vous désinfectez pratiquement n’importe quelle plaie…

-La même chose.

Le second verre ne me procure déjà plus cette sensation au passage de ma trachée. Tel un sportif de haut-niveau je suis assez échauffé pour préparer mon « match ».

Un troisième, un quatrième… Cinq, six…

Un jour j’irai en Ecosse… Visiter les Highlands… peut-être même voir Nessy, ce fameux monstre du Lochness

Sept…

Un jour j’irai en Irlande… Visiter Dublin. Et constater par moi-même si elle est mérite vraiment le prix de la ville la plus amicale qu’elle a reçu en 2007 et 2009.

Huit…

Pas au Pays de Galles non. Rien ne m’attire vraiment là-bas.

Neuf…

Et puis au Brésil aussi, le pays du football ! Ou est-ce l’Angleterre le pays du ballon rond ?

Voilà un sujet qui prend une importance toute particulière un soir de cuite. L’ Angleterre a inventé le football, mais le plus grand pays de foot au monde est le Brésil. Du coup qui doit être considéré comme pays roi du ballon rond. Les plus vieux championnats se trouvent en Angleterre mais le Brésil n’a jamais raté une phase finale de coupe du monde. L’angleterre possède une coupe du monde alors que le Brésil est au sommet de ce classement avec cinq sacres…

Cette énigme que je n’arrive pas à résoudre fait monter en mois ma tension artérielle. Tel un soldat posté derrière son sniper, incapable d’appuyer sur la détente, je n’arrive pas à me décider. Les minutes passent, les verres s’enchainent et ma réponse est de plus en plus dure à trouver. Peut-être que quelqu’un ici peut répondre à mon interrogation.

La salle est quasiment vide. Trois gars en tout. Je me dirige vers le premier, celui qui est le plus près de moi. Un verre à la main, titubant, j’arrive à sa table tant bien que mal. Un homme d’une quarantaine d’année cheveux poivre et sel, barbe mal taillée. Il porte un tee-shirt à l’effigie d’un groupe de métal que je n’arrive pas à déchiffrer. C’est dans un allemand incertain et avec une allocution hésitante que je m’adresse à lui.

-Et mon ami ! J’ai une question pour toi. Le plus grand pays de foot c’est le Brésil ou l’Angleterre ?

-Deutchland !!!

J’explose de rire à sa réponse. Une tape amicale dans le dos et voilà que je me dirige vers le deuxième. Ma tête tourne, beaucoup trop pour que mes jambes suivent le trajet « vallonné » de petites marches sans encombre.

Après avoir percuté deux tables, manqué de tomber trois fois dans les marches je parviens chez le deuxième gaillard. Un sacré gaillard. Chauve et tatoué sur les deux bras. Débardeur blanc aux traces plus que douteuse, piercing aux deux oreilles. Poitrine imposante et bras aussi grosse que des cuisses de cycliste. Clairement pas le mec à qui il faut chercher des ennuis. Mais l’alcool est un désinhibiteur. Je peine de plus en plus à m’exprimer.

-Hey gros ! A ton avis, footballksite… footballsiquitement… Euh attends je vais reformuler ma question. Le plus grand pays de foot du monde ? C’est l’Angleterre ou le Brésil ?

Aucun son ne sort de la bouche de ce golgote, mais son regard me fait clairement comprendre que je dois dégager d’ici.

Toujours mon verre en main je me dirige vers le troisième individu assis au fond du bar. Au loin j’ai du mal à le distinguer et à le décrire. Flou je dirai… J’approche à petit pas et il me fait dit de dégager. Chose bien sûr que je n’écoute pas. J’insiste, je veux avoir ma réponse. Je veux qu’on résolve mon énigme ! Je ne prête pas attention au second avertissement. Je continue vers lui. Sa manière de parler ne me plait pas et je vais lui faire savoir. Quand j’arrive à sa hauteur mon verre vient se fendre sur sa crête iroquoise. L’homme tombe à mes genoux. Très vite le serveur et les deux autres individus se jettent sur moi. Je tente de les persuader que c’est de sa faute, qu’il n’ a pas répondu à ma question. Et c’est à ce moment que le trou noir arrive.

Le lendemain matin je me réveille avec une gueule de bois que j’ai rarement connu. Devant moi une grille… Je mets quelques instants à réaliser que je suis au poste de Police. Tout est flou dans ma tête. Peu de souvenir de la manière dont j’ai atterri ici.

C’est dans le bureau d’un officier de la « polizei » que je prends connaissance de ma présence dans ces locaux. On me reproche des blessures volontaires. Ma victime ne souffre d’aucune blessure grave mais à quand même tenu à signaler les faits sans déposer plainte.

La journée passe quand je peux enfin regagner mon hôtel. Sur mon téléphone une cinquantaine d’appels en absence et des dizaines de messages de Yuri et du Président de Kaiserklautern. Le dernier message reçu est d’ailleurs du boss du club allemand. J’ai loupé notre rendez-vous de ce jour. Quand il a vu que je ne me présentais pas lui et Yuri ont appelés les hopitaux et les services de police pour me retrouver. Il a donc eu connaissance de mes péripéties dans ce bar et ne veut plus faire équipe avec moi.

Je réalise tout doucement la gravité de la situation… Je viens de laisser passer ma chance de devenir entraineur professionnel. Yuri m’appel et veut me rencontrer. J’ai honte de la situation, honte de l’image que je donne de moi, honte pour Yuri qui s’était engagé et avait milité pour ma venue ici…

C’est donc en milieu de soirée que je regagne mon domicile en banlieue messine.

Les jours suivants je reprends le cours de ma vie, mon emploi dans le petit club du quartier, mes habitudes, réalisant la connerie que j’ai pu faire. Encore une fois dans ma vie j’ai fait le mauvais choix… L’alcool. Encore et toujours… Rien ne justifie en fin de compte de se mettre dans un tel état. Au fil du temps ce n’est pas devenu une addiction, je dirai plutôt que c’est devenu un moyen d’échapper au monde réel durant un moment. Ne plus penser aux problèmes. Mais quoiqu’il arrive au moment où vous émergez de votre gueule de bois, en plus d’un mal-être intérieur, d’un mal de crâne, vos problèmes sont toujours là. Et dans mon cas ils se sont mêmes aggravés.

Quelques semaines sont passées depuis l’épisode. Nous sommes au moins de juin. La canicule commence à sévir dans la capitale mosellane. Mais il est temps pour moi de partir en vacances dans le pays de mes parents et grands-parents. Je me rends donc à l’aéroport du Luxembourg pour m’envoler vers Porto. Trois semaines et demie qui vont s’en doute me faire un bien fou.

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Je viens de m’en quiller les trois chapitres et c’est le style que j’aime : du roman.
Le scénario est bien ficelé et l’écriture est bonne.
Et puis, j’ai vu des noms connus… Vitor Frade et surtout ANDRE VILLAS-BOAS!!! Et si en plus, on part chez moi…
Tu as un suiveur de plus;)

PS: Si je peux me permettre de glisser un conseil. Essaie de faire des chapitres un poil plus court pour faciliter la lecture et l’assimilation du scénario.

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Alors déjà j’adhère à ta photo de profil et à ton pseudo !!! On risque de bien s’entendre :smiley:

Je te remercie de ton commentaire et du temps que tu as pris à me lire. Je suis conscient que mes épisodes sont un peu longs… J’essaie de synthétiser au max. Ce n’est pas évident car pour l’instant les idées fusent un peu dans ma tête. Mieux vaut ça tu me diras et j’éspère que ça continuera dans ce sens.

Je vois aussi que l’on doit avoir les mêmes philosophes footballistiques. Je suis un partisan d’ AVB, de Frade… Je vais essayer d’en rajouter quelques-uns au cours du récit.

En te remerciant un nouvelle fois.

Je voulais également encore une fois remercier mes « suiveurs silencieux ». Le nombre de vues ne cessent d’augmenter et ça fait plaisir !!!

La suite est en prépa. Je n’ai pas trop de temps depuis deux mois. (préparation de compétition sportive oblige). Et j’ai pas mal de scénario en tête qu’il m’est difficile de choisir lequel me plait le plus et vous plairait le plus également.

Cordialement, Hero.

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